Un bilan touristique contrasté

Après un été 2023 qui a battu tous les records de fréquentation et de dépenses, l’économie touristique amorce une tendance à la stabilisation et à la normalisation.

Si la fréquentation annuelle devrait atteindre, dans l’ensemble, les niveaux de l’année dernière, la saison estivale 2024 se dessine de manière plus nuancée, entre des territoires qui ont fortement bénéficié de la locomotive olympique, et d’autres qui ont subi une météo dégradée et des évolutions des comportements de consommation (notamment de dépenses).

Après un mois de juillet en retrait, le mois d’août reste globalement stable en fréquentation par rapport à 2023, et l’arrière-saison s’annonce prometteuse. Globalement, les taux de départ en France restent stables sur l’ensemble de l’été par rapport à 2023 : 65% des Français sont ainsi partis en vacances ou en week-ends sur les mois de juillet et août, en retrait de deux points par rapport à l’an dernier. La part des Français restés sur le territoire national demeure stable par rapport à 2023 (88% contre 89%). Mauvaise météo, fin tardive de l‘année scolaire, départs importants en mai (avec un pont de l’ascension particulièrement exceptionnel en termes de taux de départ des Français), plusieurs facteurs peuvent expliquer ce décalage. Jusqu’à la mi-août, les nuitées produites par les clientèles domestiques sont en recul de 6%.

Deux phénomènes sont à noter sur les comportements des touristes français en 2024 : un report conséquent des départs vers le mois d’août, qui s’explique par un allongement de la saison estivale et une augmentation des courts séjours.

Après un démarrage décalé dans le temps, les nuitées domestiques se sont stabilisées sur le mois d’août par rapport à l’an passé.

Le pouvoir d’achat pèse sur le tourisme

Les considérations budgétaires sont la première raison de non départ, pour 36% des non-partants. Les enjeux financiers sont une des clés de lecture importante des évolutions des comportements observés : face à une contrainte sur leur pouvoir d’achat, les Français sacralisent leurs vacances, mais opèrent des ajustements sur leurs pratiques. Ainsi, 27% des Français déclarent être moins allés au restaurant cette année.

L’été 2024 a également vu une moindre fréquentation des hébergements collectifs marchands (-5% pour l’hôtellerie de plein air sur juillet et août par rapport à 2023 sur l’ensemble de la saison et des taux d’occupation en baisse de -0,9 points dans l’hôtellerie), au profit des hébergements individuels, comme le locatif (+10% de nuits réalisées en juillet et +13% en août), souvent perçus comme plus avantageux économiquement et plus souple en termes d’organisation des vacances (notamment pour les courts séjours).

La fréquentation internationale reste au rendez-vous

 L’été 2024, tiré par les Jeux Olympiques, aura dans l’ensemble attiré autant de touristes internationaux que 2023, avec une fréquentation quasiment égale en termes de nuitées. Paris a bien évidemment le plus profité de cette manne, avec un nombre de touristes étrangers en hausse de 13% sur la période olympique. La période olympique a notamment contribué à l’attraction des clientèles lointaines, avec sur juillet et août des arrivées aériennes en hausse pour la Chine (+43%), le Japon (+13%) et les Etats-Unis (+13%). Les clientèles de proximité sont globalement stables, avec notamment de belles performances sur les marchés allemands et belges, et une moindre présence des clientèles britanniques par exemple, notamment au regard de l’intensité toujours croissante de la concurrence espagnole et italienne.

 Le tourisme international reste un formidable moteur de recettes pour la France : au mois de juillet, les dépenses internationales ont notamment augmenté de 8% par rapport à l’an dernier. Avant l’été, les dépenses cumulées des visiteurs internationaux en France s’élevaient à 32,5 milliards d’euros, en augmentation de 6% par rapport à 2023.

Au-delà de la fréquentation internationale, ce sont ainsi 1,4 million de touristes domestiques qui se sont rendus à Paris sur la période des JO (+27%). Sur l’ensemble des territoires hôtes (Ile-de-France et 8 métropoles), et durant les 19 jours Olympiques, les nuitées françaises ont progressé de +12% et les nuitées européennes et long-courriers de +16%.

Renversement territorial

Sur l’été 2024, les territoires méditerranéens ont été les plus dynamiques, alors que l’arc atlantique jusqu’à la Manche, du nord au sud, a connu un net ralentissement de sa fréquentation, renversant la dynamique observée les deux années précédentes. Si une partie du littoral a souffert, il reste toutefois l’espace le plus plébiscité cet été par les Français. Un ralentissement de la clientèle française est aussi observé sur le tourisme rural, et dans une moindre mesure en montagne et en tourisme urbain. Les clientèles européennes et long-courriers viennent nuancer les baisses de fréquentation des Français, puisqu’on observe, selon les secteurs, des maintiens voire des augmentations des clientèles étrangères.

On note des signaux positifs sur l’arrière-saison pour une grande partie des territoires La saison devrait poursuivre sur sa dynamique positive sur les mois de septembre et d’octobre par rapport à l’année dernière, déjà très bonne l’an passé en raison notamment de la Coupe du Monde de Rugby et d’une météo favorable. Les feux sont au vert sur l’hôtellerie de plein air (+16%), l’hôtellerie (réservations en augmentation entre 2 et 5 points sur les principales destinations urbaines) et le locatif (+6% à +9% en septembre et octobre).

   

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