La fin d’année 2023 devrait être beaucoup moins tendue que l’année précédente sur la consommation d’électricité en France. Un problème demeure, celui du prix.
Après les craintes et les tensions sur l’approvisionnement en électricité que la France a connues lors de l’hiver dernier, la situation devrait être beaucoup plus calme pour la fin d’année 2023 et le début 2024, selon RTE, le réseau de transport d’électricité.
Les indicateurs sont tous au vert. La production nucléaire retrouve son rythme de croisière (sans atteindre son maximum), les stocks hydrauliques et de gaz se situent à des niveaux satisfaisants, le déploiement du renouvelable se poursuit, la situation s’est normalisée sur l’import/export, la France ayant retrouvé une position exportatrice nette. Et enfin, la consommation continue sa diminution. Elle a atteint – 9 % l’hiver dernier, principalement en raison de la crise économique (effet conjugué de l’inflation et de la hausse des prix de l’énergie) mais aussi grâce à de bonnes conditions météorologiques. Elle s’est stabilisée à – 7 % au printemps dernier. Les Français semblent sensibles aux messages sur la sobriété. « Ces habitudes peuvent tout à fait se prolonger », prévoit Thomas Veyrenc, directeur exécutif de RTE.
Pour les mois d’été, aucune inquiétude spécifique n’est relevée en matière de sécurité d’approvisionnement. Même si des situations très dégradées survenaient (dont par exemple une canicule entraînant un surcroit de consommation due à la climatisation et un épisode de sécheresse réduisant la disponibilité du nucléaire), il serait possible de faire face, en intégrant les échanges avec les autres pays européens.
À l’automne, qui avait vu se lever le vent de vigilance l’an passé, « nous sommes assez certains qu’il n’y aura pas de risques spécifiques », estime Thomas Veyrenc. Le parc nucléaire atteindre en effet une capacité de 35 à 40 Gw, soit 5 à 10 de plus qu’en 2022.
Tension sur les coûts
Pour l’hiver, la situation serait « significativement plus favorable, sans être revenue à la normale », toujours grâce à la montée en puissance du nucléaire, jusqu’aux 50 Gw en janvier. Ecowatt sera toutefois réinitialisé, avec de nouvelles fonctionnalités. « Il est probable que la France redevienne importatrice d’énergie en fin d’année, mais le bilan global annuel sera positif pour la balance des exportations », constate RTE. La volonté de sobriété des ménages et des entreprises contribuera à une situation moins tendue.
Ces nouvelles rassurantes n’occultent pas les tensions persistantes sur les coûts. Sur les marchés à long terme, les prix payés par la France sont supérieurs à ceux des pays voisins. Certes, ils baissent par rapport à 2022, dans un contexte économique global moins contraignant, mais ils restent élevés. « Il demeure sur les marchés une prime de risque sur la France et sa capacité d’approvisionnement. Ces inquiétudes nous semblent disproportionnées. On peut penser que cette bulle va se dégonfler et que certains des acteurs du marché qui ont une vision trop pessimiste du risque français vont constater que la situation se normalise », souligne Thomas Veyrenc. D’ailleurs, les prix sur le marché spot (à court terme) sont depuis plusieurs mois significativement inférieurs à ceux de l’Allemagne, du Royaume-Uni ou de l’Italie, ce qui est conforme aux fondamentaux techniques et économiques.
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