Une nouvelle enquête le confirme : l’année 2023 s’annonce extrêmement difficile pour les TPE.
Après un net rebond en 2021, l’activité des TPE-PME a ralenti en 2022 selon l’enquête Bpifrance Le Lab. En moyenne, le chiffre d’affaires augmenterait de +5,7 % en 2022 après +7 % en 2021. Cette dynamique reste néanmoins à nuancer, reflétant probablement en partie l’augmentation des prix de vente, en réaction à la nette hausse des coûts de production.
Observées depuis plusieurs mois les difficultés de recrutement sont toujours prégnantes (82 % des dirigeants déclarent pourtant rencontrer des difficultés) ainsi que celles d’approvisionnement (72 % des TPE-PME y sont confrontées).
Le PGE en dernier recours
Les hausses de coûts, en particulier énergétiques, pèsent sur la situation financière des TPE-PME, qui s’est dégradée et devrait continuer à se détériorer durant les prochains mois, partant d’un niveau très favorable fin 2021. Pour amortir le choc, les TPE-PME puisent dans leur PGE : fin 2022, 57 % l’ont consommé en majorité (+10 points sur un an). Elles sont aussi nombreuses à augmenter leurs prix de vente (72 % d’entre elles). S’agissant de l’horizon de remboursement du PGE, 81 % des dirigeants interrogés envisagent d’amortir leur prêt sur plusieurs années (76 % il y a 6 mois).
Dans un contexte où les conditions d’accès aux financements se durcissent mais restent jugées encore favorables, l’investissement ralentit en 2022.
La trésorerie se dégrade
Pour 2023, la persistance attendue des difficultés d’approvisionnement et surtout la hausse de la facture énergétique, pèsent sur la confiance des dirigeants. À +6, l’indicateur relatif aux perspectives d’activité perd 25 points sur un an, atterrissant nettement sous sa moyenne historique (+17). Celui sur l’emploi baisse mais dans une moindre mesure, et reste au-dessus de sa moyenne de long terme. Les perspectives d’investissement seraient atones. La situation de trésorerie des TPE-PME continuerait à se dégrader en 2023 : l’indicateur recule de 3 points sur le semestre et 12 points sur un an, à −15, soit nettement sous sa moyenne de long terme (−4). De plus, les dirigeants s’attendent à une détérioration de la rentabilité de leur entreprise en 2023 : 15 % anticipent une hausse contre 24 % une baisse (respectivement 24 % et 12 % fin 2021 pour 2022).
À court terme, si 54 % des TPE-PME consommatrices d’électricité seraient protégées des fortes fluctuations des prix de marché (contrat indexé sur le tarif réglementé ou à prix fixe avec renouvellement après 2023), les entreprises industrielles semblent plus vulnérables : 35 % d’entre elles ont un contrat à prix fixe avec un renouvellement prévu avant fin 2023 ou un contrat indexé sur le prix de marché, contre 20 % tous secteurs confondus.
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