Recul anticipé

Les entreprises regardent avec beaucoup de méfiances les prochains mois

Les inquiétudes des entreprises apparaissent de plus en plus marquées, témoigne le dernier baromètre Cabinet ARC / IFOP 2024. Bien que 59% des entreprises interrogées misent sur le maintien à l'équilibre de leur activité dans ce contexte économique instable, 23% d’entre elles annoncent un recul et la part des entreprises en prévoyant la croissance au cours des 6 prochains mois (18%) est en nette baisse par rapport à 2023 (33%). 


De la même manière, peu d’optimisme est ressenti pour l’avenir : 94% des dirigeants d’entreprises estiment que la situation économique française ne s’améliorera pas au cours des 6 prochains mois. Elle se dégradera même pour 52% d’entre eux. Par ailleurs, s’ils sont 35% à prévoir un délai d’1 à 2 ans pour effacer les effets des différentes crises subies sur leur santé financière, ils sont une majorité (59%) à ne pas l’envisager avant 3 à 5 ans voire davantage, dans un contexte où l’inflation (64%, +1 point par rapport à 2023) , le coût de l’énergie (59%, -5 points par rapport à 2023), le manque de trésorerie (53%, +6 points par rapport à 2023) et le recrutement (51%, -8 points par rapport à 2023) sont parmi les principales difficultés qu'elles rencontrent. Près de 7 entreprises sur 10 (68%) pensent également que la conjoncture actuelle va freiner les opérations d'investissement. 


L’environnement économique est toujours ressenti comme étant « à risques » 

Alors que 63% des sociétés estiment que les dirigeants de TPE/PME ne sont pas suffisamment accompagnés juridiquement pour prévenir et gérer les difficultés financières de leur société (procédures de mandat ad hoc, conciliation, redressement judiciaire simplifié, etc.) et que 62% d’entre elles ne connaissent pas le rôle du médiateur des entreprises, 7 entreprises sur 10 considèrent que la situation économique actuelle va entrainer une augmentation du nombre de dépôts de bilan chez leurs clients. 


40% d’entre elles pressentent que ces derniers ne seront pas en mesure de faire face au remboursement de leurs créances (PGE, dettes sociales, investissements, factures, ...). 


Les délais de paiement s'imposent comme la variable d’ajustement des besoins en trésorerie 


Les retards de paiement se sont accrus en passant de 15 à 17,5 jours en moyenne. Un résultat qui corrobore la crainte mise en évidence ces dernières années : 8 entreprises interrogées sur 10 considèrent que les délais de paiement vont devenir la variable d’ajustement, et vont donc inexorablement continuer d’augmenter. D'ailleurs, près d'1 entreprise sur 2 (48%) déclare avoir recours à un allongement du délai de paiement de leurs fournisseurs et elles ne sont que 13% à utiliser leur découvert bancaire. 


La conséquence de cet allongement est fondamentalement nuisible au tissu économique. Les entreprises ressentent le désengagement progressif de leur banque Le prêt bancaire reste, auprès de 42% des entreprises interrogées, le moyen de financement considéré comme le plus efficace pour faire face à des besoins de trésorerie. Cette donnée est à mettre en perspective avec le fait que près de 7 entreprises sur 10 (69%) jugent que les banques se désengagent vis à-vis des TPE/PME et notamment auprès de celles qui n'ont pas encore remboursé leur PGE. 


Une situation à laquelle s'ajoute, pour 48% des sondés, le constat d'un désengagement des assureurs-crédit, alors que l'affacturage reste identifié par 86% d’entre eux comme une solution de financement trop couteuse et donc peu voire pas rentable. 


La quasi-totalité des entreprises interrogées (93%) déclare que le non-respect des délais de paiement met en danger la santé des entreprises et peut mener au dépôt de bilan. 


Parmi les solutions potentielles considérées comme les plus efficaces pour réduire les délais de paiement, la création d’une notation des délais de paiement (78%) et la dématérialisation des factures (54%) restent plébiscités. Dans ce même esprit, près de 8 entreprises sur 10 sont favorables à la prise en compte des pratiques de délais de paiement dans la notation financière des sociétés et plus de 2/3 des entreprises (68%) considèrent que les délais de paiement devraient devenir une donnée obligatoire du rapport RSE. 


Une nouvelle piste a généré un fort engouement auprès des entreprises : plus de 2/3 d’entre elles (68%) sont favorables à ce que les amendes administratives infligées en cas de non-respect des délais de paiement soient proportionnelles aux résultats des entreprises. Une sanction jugée plus efficace que celles prises à ce jour. La crainte du non-paiement du secteur public perdure 48% des PME déclarent renoncer à répondre aux appels d'offres émis par le secteur public par crainte de ne pas être rémunérées ou de subir de longs délais de paiement. Si 57% des entreprises annoncent travailler avec le secteur public, elles sont 84% d'entre elles à constater que les délais de paiement ne s’y sont pas améliorés
 

   

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