Contraints d’augmenter leurs dépenses en 2024, les Français ont aussi plus acheté sur internet et devraient consommer plus et mieux, cette année, malgré leurs incertitudes
36 % des personnes interrogées indiquent que leurs dépenses de consommation ont augmenté, selon une étude Fevad Toluna – Harris interactive, majoritairement du fait de la hausse des prix ou par nécessité tandis que 30% d’entre elles déclarent, au contraire, les avoir diminuées, essentiellement par contrainte ou par précaution. A noter que seul un Français sur six a changé son niveau de consommation par décision, soit pour dépenser moins (5%), soit, au contraire, pour consommer davantage (10%).
Lorsqu’on les questionne sur leurs achats sur internet, les Français nous disent les avoir sensiblement augmentés (32% vs 27% « diminué ») en 2024, ce qui témoigne de leur appréciation du e-commerce comme un moyen d’atténuer les effets économiques négatifs de cette année difficile.
Les acheteurs en ligne ont privilégié les produits physiques, la mode-habillement (près de 6 sur 10), les chaussures (près d’1 sur 2), l’hygiène-beauté (47%), les jeux et jouets (43%), et parmi les produits dématérialisés et les services, les séjours en hôtels et les locations de vacances (39%) et les billets de transport (36%) arrivent en tête.
Pour leurs achats en ligne, les Français continuent de privilégier le paiement par carte bancaire, utilisé par 89% des cyberacheteurs, en hausse de 5 points en un an. Mais dans le même temps, les solutions de paiement électronique progressent significativement (46% les utilisent, +9 points en 1 an) ainsi que les cartes ou chèques cadeaux (37% +8 points).
Enfin, pour l’achat de produits physiques sur Internet, les personnes interrogées continuent de privilégier la livraison à domicile (81%) et le retrait en point relais (71%). A noter que la livraison en consigne progresse sensiblement (19%) et se rapproche désormais du retrait en click and collect (23%).
Un état d’esprit incertain
Les perspectives pour 2025 révèlent une grande incertitude et un état d’esprit mitigé : les Français optimistes et pessimistes se répartissent presque à parts égales (29% vs 28%) tandis que 43% se déclarent neutres (ni optimistes, ni pessimistes). Ils continuent de porter un regard négatif sur leur situation économique personnelle : 39 % anticipent une dégradation contre seulement 24% qui envisagent une amélioration. Ces résultats reflètent une inquiétude notable concernant l’avenir.
Néanmoins, les Français estiment que leur consommation sera légèrement moins contrainte en 2025 qu’en 2024. Ils sont ainsi plus nombreux à penser que leurs dépenses de consommation vont augmenter (35%) plutôt que diminuer (24%) Les motifs d’augmentation restent globalement stables par rapport à 2024 : les sondés sont moins nombreux à anticiper des hausses de prix (12% vs 15%), mais ils sont plus nombreux à imaginer devoir dépenser plus par nécessité (13% vs 11%). Pour 2025, on retrouve la même proportion d’un Français sur six qui souhaite changer son niveau de consommation par décision : choix de dépenser moins (4%) ou, à l’inverse, choix de consommer davantage (10%).
Parmi les facteurs qui pourraient provoquer une reprise des dépenses en 2025, les répondants se montrent sensibles, surtout les plus jeunes, à des mesures directement liées à leur pouvoir d’achat, telles que la baisse des prix de l’énergie (45%), la revalorisation des salaires et pensions (44%) ou une baisse de l’inflation (42%). Les facteurs plus globaux, comme une plus grande stabilité gouvernementale (31%) ou la paix à l’international (22%) auraient en revanche, selon eux, un impact plus limité sur leur intention de dépenser davantage.
Par ailleurs, un Français sur trois affirme qu’il accentuera ses efforts en 2025 pour réaliser des économies, en privilégiant des produits ou des circuits de distribution moins chers, tandis qu’un quart (et encore davantage parmi les plus jeunes) envisage d’adopter des comportements plus vertueux tels que l’économie circulaire, la consommation responsable et éthique ou la recherche de produits durables. A noter, l’intérêt croissant des Français pour la réparation : 30% envisagent de faire plus souvent appel à la réparation d’anciens appareils, plutôt que d’en acheter de nouveaux.
Les nouvelles technologies (IA générative, Chat GPT) suscitent encore peu d’engouement en tant qu’outil pour mieux maîtriser leur consommation, en dehors des 25-34 ans.
L’engouement pour la seconde main
Parmi les phénomènes de consommation qui s’installent, les achats de seconde main auxquels ont recours une large majorité des acheteurs en ligne (51%). 30% d’entre eux ont acheté leurs produits de seconde main auprès de particuliers, contre 17% commandés auprès de professionnels. Les articles de mode-habillement sont les plus achetés en seconde main (39%) devant les jouets, les livres et les produits techniques (19%). Les achats de seconde main par Internet constituent un choix avant tout économique (75% des acheteurs de seconde main ont cité une raison financière comme première raison), freiné par la méfiance (99% des non-acheteurs ont cité au moins une crainte envers l’achat de seconde main). A noter que 34% des acheteurs de seconde main ont déjà souscrit à une assurance proposée par la plateforme, un réflexe encore plus répandu chez les moins de 35 ans (46%).
La revente en ligne est presque aussi populaire que l’achat de seconde main, avec 43% de répondants qui ont revendu au moins un produit en 2024. Cette pratique est moins courante chez les hommes (39%), plus chez les moins de 49 ans (53%). Elle est davantage considérée comme un geste écologique (« plus écologique que de jeter » 51%) qu’économique (« pour avoir un complément de revenu » 33%) car les revenus obtenus s’avèrent faibles (moins de 100 € pour 52% des revendeurs). Les produits les plus revendus sur internet sont la mode, loin devant les jeux-jouets, les produits culturels et la décoration.
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