Les réflexions et études de l’OCDE montre que tous les moteurs de l’économie tournent au ralenti. Une nouvelle crise économique et sociale se profile
« L’emploi connaît un fort rebond depuis 2021, mais l’incertitude demeure. Si l’économie mondiale s’est rapidement redressée après la crise du COVID-19, les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont porté un nouveau coup aux perspectives mondiales. Cela risque d’alimenter une nouvelle crise économique et sociale, car les chocs affectant l’offre de produits alimentaires et d’énergie entraînent une hausse sensible des prix et devraient provoquer un ralentissement brutal de la reprise économique ». Tels sont les premiers mots du dernier communiqué de l’OCDE sur la situation économique mondiale.
Tensions sur le marché du travail et pénuries de main-d’œuvre ont marqué une grande partie des pays de l’OCDE au cours de l’année écoulée : en juin 2022, les pays membres ont enregistré un gain net global de plus de 9 millions d’emplois par rapport aux niveaux d’avant la pandémie. Aux États-Unis, plus de 11 millions d’offres d’emploi ont été publiées en juillet 2022, pour moins de 6 millions de chômeurs.
Il existe toutefois des différences notables entre les pays et les groupes. Les taux d’activité et d’emploi restent inférieurs à leurs niveaux d’avant la crise dans certains pays, de même que l’emploi à des postes faiblement rémunérés et peu qualifiés. La progression des salaires peine à suivre le rythme de la hausse des prix. Résultat : les ménages vulnérables, déjà à la traîne dans la reprise, sont confrontés à une érosion sans précédent de leurs revenus réels.
Fortes pressions sur le coût de la vie
La hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation consécutive à l’invasion de l’Ukraine par la Russie a accentué la pression sur le coût de la vie, qui commençait déjà à augmenter légèrement avant février 2022.
Les ménages à faible revenu, qui doivent consacrer une part nettement plus importante de leurs revenus aux produits de première nécessité, sont durement touchés par l’inflation causée par le choc du côté de l’offre.
Les données des six plus grands pays européens montrent que les ménages du quintile inférieur de revenu ont dû augmenter leurs dépenses d’environ 50 % de plus que ceux du quintile supérieur à la suite des chocs s’exerçant du côté de l’offre d’énergie et de produits alimentaires.
Le risque d’une spirale inflationniste des salaires et des prix est plus faible que par le passé. Les principaux changements structurels intervenus sur le marché du travail au cours des dernières décennies - à savoir la suppression de l’indexation des salaires et l’accroissement du pouvoir des employeurs sur le marché - se traduisent désormais par une moindre pression à la hausse sur les salaires, malgré les tensions qui s’exercent sur le marché du travail. Toutefois, les groupes à faible revenu sont plus exposés à la baisse des revenus réels.
Les travailleurs percevant des salaires bas subissent un nouveau choc suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Déjà durement touchés par la pandémie de COVID-19, les secteurs peu rémunérateurs se redressaient beaucoup plus lentement que les autres secteurs avant même février 2022. Au premier trimestre de 2022, l’emploi dans le secteur de l’hôtellerie-restauration était, en moyenne, inférieur de 9.0 % à son niveau d’avant la pandémie.
Les personnes les plus susceptibles de travailler dans des secteurs peu rémunérateurs - jeunes, travailleurs peu qualifiés, immigrés et autres groupes vulnérables - sont plus durement touchées que les autres. Le taux d’emploi moyen des jeunes restait inférieur à son niveau d’avant la crise dans plus de la moitié des pays de l’OCDE.
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