La pression est forte sur les dirigeants des TPE du bâtiment, qui affrontent un entremêlement d’incertitudes sanitaires et économiques.
L’adidtion des inquiétudes pèse sur le moral des patrons de TPE du bâtiment. Après l’effondrement de l’activité en 2020, puis sa remontée en 2021, ce sont les tensions sur les prix et l’approvisionnement qui font s’accumuler des nuages noirs à l’horizon. Le secteur doit pourtant affronter des mutations techniques extrêmement fortes, avec l’entrée en vigueur de la réglementation environnementale RE2020, très exigeante pour l’ensemble de la filière construction, et avec des critères totalement différents de la RT2012.
En 2020, l’endettement brut de l’ensemble des TPE du bâtiment a crû de 20 %. Certes le PGE et toutes les aides de natures sociales ont endossé le rôle d’amortisseur et permis une évolution positive de la trésorerie nette, mais 13,7 % des entreprises ont toutefois ont cumulé les deux handicaps : endettement augmenté et baisse de la trésorerie. En cette première année de pandémie, la valeur ajoutée a reculé de 5,7 % et le résultat net de 10 %.
L’apprentissage en hausse
2021 s’est ensuite présenté sous de meilleurs auspices. Un très fort rattrapage a été enregistré, notamment au 2è trimestre, puis la tendance est revenue à des valeurs plus habituelles en fin d’année. Par rapport à 2019, l’activité a crû de 2,5 %, portée par la construction neuve (des chantiers reportés ont été réactivés) et par la rénovation. « C’est le segment qui tire l’activité des artisans. L’habitat a constitué une orientation importante des dépenses des ménages. Et on voit vraiment émerger des dossiers sur la performance énergétique des logements, bien soutenus par MaPrimeRénov' et les CEE », constate Jean-Christophe Repon, Président de la CAPEB. Autre indicateur positif, celui de l’emploi. Les TPE du bâtiment accueillent 66 000 apprentis, un chiffre excellent et ont effectué 26 000 recrutements l’an dernier. Petit bémol, même si elles souhaitent embaucher, 70 % des entreprises ont exprimé des difficultés à recruter.
Difficultés structurelles
2022 devrait connaître une croissance d’activité entre 2% et 3%. Mais beaucoup d’incertitudes pèsent sur ces prévisions. LA CAPEB appelle à la prudence car les entreprises devront encore en 2022 anticiper et gérer les risques liés aux difficultés d’approvisionnement avec une hausse durable des coûts sans oublier l’impact sensible de la crise sanitaire qui désorganise les entreprises. « Nous savons maintenant que ces hausses deviennent structurelles et non plus conjoncturelles », affirme Jean-Christophe Repon. « J’ajoute d’ailleurs que les coûts de l’énergie se sont mis eux aussi rapidement à augmenter, ce qui constitue une difficulté supplémentaire pour nos entreprises. S'y greffent les surcoûts liés à la décarbonation d’un certain nombre de process de fabrication (ciment, tuiles, etc.) ». La hausse des prix est estimée à + 18%, avec des pointes pour la menuiserie – serrurerie. Et plus de la moitié des entreprises ne les ont pas encore répercutées. « Notre préoccupation est que les augmentations ne nous éloignent pas trop du particulier, en proposant des devis trop élevés. Nous sommes dans la proximité, dans le travail sur la durée avec nos clients, mais sans que cela se fasse au détriment d’une saine gestion et l’évolution des marges. Nous demandons à nos artisans de diversifier leurs fournisseurs pour obtenir le meilleur prix dans le meilleur délai. Mais dans beaucoup de cas, les fabricants ne sont pas en mesure de fixer une date et un montant. C’est une grosse dépense d’énergie pour les patrons ».
Tout cela pèse très lourdement sur le moral des dirigeants. La tension monte dans les entreprises, face à la multiplicité des incertitudes économiques et sanitaires. Beaucoup d’entre eux sont au bord du burn-out, une situation qui doit être observée de près pour éviter des drames personnels.
Ces questions seront abordées dans un livre blanc que la CAPEB publiera dans les prochaines semaines, à destination des candidats aux élections présidentielles.
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