Plus d’1 salarié sur 2 attend de l’entreprise de demain une attention particulière au bien-être et son implication dans les décisions. Des préoccupations partagées par une large majorité des dirigeants.
Face aux défis économiques, sociaux et environnementaux, l’entreprise de demain est appelée à réinventer son rôle, sa raison d’être et son fonctionnement. Quel regard portent les salariés et les dirigeants sur la situation dans les entreprises aujourd’hui ? Quel est le visage de l’entreprise de demain : ses enjeux et ses missions et les domaines d'action prioritaires ? La seconde vague de la 3ème édition du Baromètre “L’entreprise de demain”, réalisé par OpinionWay pour la Confédération générale des Scop et des Scic (CG Scop), apporte de nombreux éclairages.
« L’entreprise de demain devra placer l’humain au cœur de son projet, au-delà des logiques court-termistes qui, trop souvent, dominent les stratégies et le financement des entreprises. Nous devons construire des modèles économiques qui privilégient la coopération, la justice sociale et l’engagement environnemental. C’est en donnant aux salariés les moyens de s’épanouir, de participer activement à la gouvernance et de coconstruire un avenir durable que les entreprises pourront véritablement répondre au contexte économique actuel et aux enjeux d’un monde en pleine mutation », explique Fatima Bellaredj, déléguée générale de la CG Scop.
Le Baromètre 2024 de l’entreprise de demain met en évidence les grandes priorités pour l’avenir des entreprises, à la croisée des aspirations des salariés et des dirigeants.
Deux enjeux majeurs font l’unanimité :
• le développement des compétences (53 % des salariés et 56 % des dirigeants)
• la réduction de l’impact environnemental (44 % des salariés, 40 % des dirigeants). Une préoccupation particulièrement marquée chez les jeunes salariés (55 % des 18-29 ans).
En revanche, des divergences significatives subsistent :
- la répartition des bénéfices : jugée prioritaire par 53 % des salariés, mais seulement par 25 % des dirigeants.
Aujourd’hui, seulement 58 % des salariés considèrent que les bénéfices de l'entreprise sont redistribués de manière équitable, contre 75 % des dirigeants. Des écarts qui soulignent une attente forte en matière de justice sociale et de partage équitable de la valeur.
Les dirigeants se distinguent par la priorité accordée à la sauvegarde ou à la création d’emplois (49 % contre 44 % pour les salariés) et à la compétitivité (34 % contre 28 %), soulignant leur souci de performance économique.
Les résultats du Baromètre 2024 de l’entreprise de demain montrent une évolution des mentalités. L’entreprise du futur ne pourra plus se contenter de créer uniquement de la richesse. Salariés et dirigeants aspirent à un modèle plus équilibré, conciliant missions économiques, sociales et environnementales.
Perçue comme principalement orientée vers des objectifs économiques (52 %), l’entreprise est désormais appelée à rééquilibrer ses missions puisque les salariés attendent davantage de considération pour les dimensions sociales (33 %) et environnementales (26 %). Fait notable, les dirigeants placent désormais l’environnement en tête de leurs priorités (38 %), devant les enjeux économiques. Les 18-29 ans partagent cette priorité environnementale et un tiers d’entre eux la considèrent comme essentielle pour l’entreprise de demain. La priorité environnementale varie selon la taille de l’entreprise : elle est jugée essentielle par 50 % des dirigeants de PME (10 à 49 salariés) et 53 % des chefs d’entreprises de plus 50 salariés, contre 35 % des patrons de TPE.
Vers une entreprise plus humaine et durable
Pour répondre aux défis de demain, les attentes de salariés et des dirigeants convergent : accorder une plus grande place à l'humain au sein de l'entreprise ; avec notamment plusieurs domaines d'action prioritaires :
• Le bien-être des salariés : 57 % des salariés et 66 % des dirigeants insistent sur la nécessité d’améliorer les conditions de travail et de promouvoir l’épanouissement personnel.
• L’implication dans la prise de décision : 51 % des salariés et 60 % des dirigeants jugent essentiel de renforcer la participation des collaborateurs dans la gouvernance de l’entreprise.
• La préservation de l’emploi local et de l’environnement : Alors que 49 % des salariés et 64 % des dirigeants soulignent l’importance de maintenir l’emploi sur le territoire, la réduction de l’impact environnemental des entreprises est jugée cruciale par 65 % des dirigeants et 48 % des salariés.
« Il n’est pas surprenant que le facteur humain soit si central dans les résultats du Baromètre de l’entreprise de demain. Les aspirations des salariés et dirigeants convergent vers une entreprise plus équitable, démocratique et durable, des valeurs intrinsèques au modèle Scop. Ce modèle, qui place les femmes et les hommes au cœur des décisions et garantit un partage juste des richesses, devrait inspirer l’ensemble du monde économique. Et pour que cette transformation devienne une norme, les pouvoirs publics doivent jouer un rôle moteur en encourageant et en soutenant les entreprises qui adoptent ces principes vertueux », ajoute Jacques Landriot, président de la CG Scop.
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