À la veille de la journée internationale des droits des femmes, nous vous proposons un regard sur les femmes qui entreprennent.
Si les femmes ont envie d’entreprendre autant que leurs homologues masculins, elles rencontrent encore des obstacles dans leur parcours entrepreneurial.
C’est pour en comprendre les spécificités que la fintech SumUp a dressé (dans une étude paneuropéenne) une photographie de l'entrepreneuriat féminin. En voici les principaux enseignements:
La France : une nation “d’entrepreneuses”
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les femmes ont commencé à briser le plafond de verre. 54,3% des dirigeants de TPE/PME sont des femmes. À ce titre, elles montrent l’exemple à leurs voisines européennes moins avancées sur ces questions. Il est intéressant de noter que presque 6 entreprises sur 10 sont encore dirigées par des hommes en Italie, pays le plus à la traîne d’après l’enquête.
Parmi ses autres constats, on observe que la diversité est perçue comme un atout dans les entreprises où les femmes sont aux commandes. Chiffres à l’appui, une cheffe d’entreprise sur deux en France (49,6%) considère que la diversité est un levier important de créativité et d’innovation.
Indépendance, équilibre et créativité
On ne devient pas entrepreneur par hasard. Pour une grande majorité de sondés, c’est le fait de devenir leur propre patron qui motive ce choix, cela concerne 57,4% des Français, 45,9% des Allemands et 41,9% des Britanniques. La recherche d’un meilleur équilibre entre vie personnelle et professionnelle, citée par 31,7% des Britanniques, 21,2% des Italiens et 15,8% des Français, arrive en deuxième position.
Le facteur de la créativité occupe la troisième marche du podium en France (9,2%) alors qu’il se hisse en deuxième place en Italie (17,9%) et en Allemagne (14,1%). Si l’on s’interroge sur le poids du genre dans cette prise de décision, cette dynamique se confirme car respectivement 54,5% des femmes sondées en France et 46,2% en Allemagne indiquent vouloir être leur propre patronne. L’étude nous apprend également que près de 4 Britanniques sur 10 (37,7%) indiquent avoir choisi cette voie pour parvenir à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée; un motif cité dans une moindre mesure en France (19,5%) et en Allemagne (9%) mais qui figure dans le Top 3 en Italie (23,2%).
Les clichés perdurent
Certains clichés ont la vie dure, parmi eux se trouve l’idée que les femmes manqueraient peut-être d’ambition. C’est pourtant loin d’être le cas si l’on en croit l’étude SumUp, qui explique que la priorité numéro un pour 55,2% des entrepreneures françaises est de développer leur entreprise. Leur principal objectif reste de générer du chiffre d’affaires afin de faire prospérer leur entreprise, c’est le cas de 60,5% des Britanniques, 49,7% des Allemandes, 42,4% des Françaises et 36% des Italiennes interrogées.
Enfin, la recherche de stabilité financière est aussi un critère essentiel, cité respectivement par 49% des Allemandes, 42,9% des Britanniques, 40% des Italiennes et 37,1% des Françaises. Par ailleurs, seuls 22% des Français sont d’accord avec l’affirmation suivante “ Les femmes ont plus de difficultés à développer une entreprise que les hommes? “. Sous le prisme féminin, ce chiffre grimpe à 28% en France, 29,4% en Grande-Bretagne, 40,5% en Italie et à 29,5% en Allemagne.
Des freins persistent
L’enquête met en évidence pourquoi l’entrepreneuriat demeure un parcours inégalitaire pour les femmes. Premier constat, pour près de 4 femmes sur 10 (35,7%) en France la peur de l’échec reste un frein majeur ; cela concerne 41,4% des Britanniques et 37,7% des Italiennes, mais seulement 15% des Allemandes.
Deuxième obstacle, la conciliation entre la vie professionnelle et la vie familiale qui a des impacts importants pour la majorité d’entre elles. À ce titre, 31,1% des Britanniques, 23,9% des Françaises, 23,3% des Allemandes et 21,9% des Italiennes indiquent que le poids des contraintes familiales (prise en charge des enfants ou des proches) joue en leur défaveur.
S’y ajoutent des difficultés supplémentaires d’accès à des financements pour respectivement 29,2% des Françaises, 20% des Italiennes, 17,9% des Britanniques et pour 15% des Allemandes. Parmi ses autres enseignements, la recherche de personnel qualifié est un frein pour presque la moitié des entrepreneures allemandes (41,4%) alors que le poids de la bureaucratie est cité comme l'obstacle n°1 par 66,2% des Allemandes et 56,4% des Italiennes interrogées.
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