Profession, âge, étiquette politique... : on vous dresse le portrait des candidats aux élections législatives
Le nombre de candidats
Fait notable, le nombre de candidatures aux élections législatives accuse une baisse importante. 6293 candidats se présentent au suffrage des électeurs, soit 1588 candidats de moins qu’en 2017. Depuis les élections législatives de 1997, imprévues puisque causées par la dissolution décidée par le Président Jacques Chirac, jamais ce nombre n’avait été aussi faible.
Dès lors, faut-il lire la diminution générale du nombre de candidatures comme un nouveau symptôme du recul de l’engagement politique des Français ? Quoi qu’il en soit, le nombre moyen de candidats par circonscription régresse en conséquence. On compte cette année 11 candidatures par circonscription en moyenne, soit un chiffre équivalent à celui enregistré en 2012 mais inférieur à celui de 2017 (14 candidats en moyenne).
La répartition hommes/femmes
La parité hommes/femmes n’est pas réalisée parmi les candidats. Mais la part des candidates atteint son plus haut niveau : 2779 femmes participent au scrutin, soit 44% de l’ensemble des candidatures (contre 42% en 2017 et 40% en 2012). Le binôme constitué par le candidat et son suppléant est paritaire dans la majorité des cas. Mais 77% des candidates ont un homme pour suppléant, quand 70% des hommes sont suppléés par des femmes.
Aucun parti ne présente davantage de femmes que d’hommes. Le Parti animaliste respecte une parité stricte en ayant investi 210 femmes et 211 hommes. Même chose pour le Parti radical de gauche, qui présente 86 candidats (43 femmes et 43 hommes). La répartition hommes - femmes est plutôt bien respectée parmi les candidats du Rassemblement national (49% de candidates), de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (49%), de l’alliance souverainiste composée de Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, des Patriotes de Florian Philippot et de Génération Frexit (49%) et enfin de la majorité présidentielle (48%). Reconquête ! a accordé son investiture à 260 femmes, soit 47% de ses candidats. La surreprésentation des candidats masculins est plus forte parmi les candidats régionalistes (56% sont des hommes) et surtout parmi les candidats des Républicains. Alors que leurs alliés de l’UDI sont irréprochables dans ce domaine puisque la moitié de leurs 76 candidats sont de sexe féminin, Les Républicains ont investi 285 hommes et seulement 167 femmes, soit le ratio le plus déséquilibré des grandes formations politiques (63% vs 37%).
L’âge moyen
L’âge moyen des candidats s’établit toujours à 49 ans, ce qui était l’âge moyen des députés en début de législature en 2017. Les candidates sont en moyenne légèrement plus âgées que les candidats (49 ans et 4 mois contre 48 ans et 10 mois). L’âge moyen des suppléants est de 48 ans et 10 mois. Les écarts d’âge par étiquette politique sont peu marqués.
La part des candidats âgés de moins de 35 ans demeure stable (17%, soit 8 points de moins que le poids démographique des jeunes dans la population française de 18 ans et plus (25%). Les personnes âgées de 35 à 49 ans représentent 31% des candidats. Les candidats âgés de 50 à 65 ans demeurent les plus nombreux (38%). Notons également que la part des candidats de plus de 65 ans n’avait jamais été aussi élevée (14%), même si elle reste très en dessous du poids des séniors dans la population française (27%).
La candidate la plus jeune est Raphaëlle Rosa, une candidate LR âgée de 18 ans (née le 10 avril 2004) et qui se présente dans la 8ème circonscription du Moselle (57). Le candidat le plus âgé est également une femme : il s’agit de Monique Peltriaux (92 ans), née le 19 décembre 1929. Elle se présente sous l’étiquette écologiste dans la 3ème circonscription des Ardennes (08).
La répartition des candidats par profession
A l’instar des élections législatives précédentes, les cadres et professions libérales constituent toujours la catégorie professionnelle la plus présente parmi les candidats (31%), mais leur part recule fortement (-5 points). La part des professions intermédiaires retrouve le niveau de 2007 et 2012 (21%). La part des ouvriers progresse, tout en restant très faible (5%, soit 2 fois et demie moins que leur présence réelle dans la société française).
51% des candidats de la majorité présidentielle et 49% des candidats des Républicains sont des cadres et professions libérales. Les retraités sont davantage présents dans les rangs des candidats de l’extrême-gauche (26%) et de Debout la France - Les patriotes (20%). On compte trois fois plus d’ouvriers à l’extrême-gauche (15% contre 5% en moyenne). Les employés sont légèrement surreprésentés au sein des candidats du Rassemblement national (17% contre 11% en moyenne) et du Parti animaliste (15%). La NUPES a attribué son investiture à un plus grand nombre de professions intermédiaires (34% contre 21% en moyenne). Signalons enfin que le profil des candidats de Reconquête ! diffère peu de la sociologie moyenne, hormis une sur-représentation des artisans, commerçants et chefs d’entreprise (15% contre 9% en moyenne) et une moindre présence des retraités (9% contre 13%).
Sortants et non sortants
441 sortants, soit 7% des candidats, se présentent à nouveau aux suffrages des électeurs. Leur nombre s’accroît nettement par rapport à 2017, quand les effets conjoints de la loi sur le non-cumul des mandats et du « dégagisme » manifesté lors de l’élection présidentielle avait conduit de nombreux députés sortants à renoncer à solliciter un nouveau mandat national. On compte cependant moins de sortants qu’en 2012 (464) et qu’en 2007 (472).
La présence par étiquette politique
Les candidats d’extrême-gauche sont les plus nombreux (716, soit 52 candidatures supplémentaires par rapport à 2017). Lutte ouvrière est le parti d’extrême-gauche avec la plus large couverture territoriale. Présent dans 546 circonscriptions, il devance nettement le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), qui a investi 12 candidats. A gauche, le fait majeur concerne évidemment la formation de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale qui a investi 549 candidats. Il faut aussi relever un nombre important de candidats « divers gauche » (376) ou radicaux de gauche (86), soit un total de 462 candidatures de gauche en dehors de la NUPES. A titre de comparaison, on ne compte que 260 candidats « divers droite ».
566 candidats se réclament de la majorité sortante, soit 30 de plus qu’en 2017. Notons que le Ministère de l’intérieur a créé une nouvelle catégorie au milieu de l’échiquier politique : 193 candidats sont étiquetés « divers centre » par la place Beauvau. Cette nouvelle mention recouvre notamment les candidats de l’Alliance centriste.
Après le fort recul observé entre 2012 (621 candidats) et 2017 (452 candidats), le nombre des candidatures écologistes s’établit à 469, dont 370 candidats « divers écologistes » et 99 candidats d’EELV. Le Parti animaliste, dont la candidate à l’élection présidentielle Hélène Thouy n’avait obtenu que 139 des 500 parrainages nécessaires, accroit fortement sa présence territoriale. Pour sa deuxième participation aux élections législatives, la formation fondée en 2016 présente des candidats dans 421 circonscriptions (contre 142 en 2017).
L’Union des Démocrates et Indépendants présente deux fois moins de candidats qu’en 2017 (76 contre 148). 452 candidats porteront les couleurs des Républicains (contre 480 en 2017). Sur la longue durée, la présence territoriale de LR ne cesse de se réduire. L’UMP avait investi 548 candidats en 2007, dans le sillage de la victoire de Nicolas Sarkozy, et 502 en 2012. Le nombre de candidats divers droite atteint également son étiage (260 contre 565 en 2017 et 787 en 2012).
L’accord entre Debout La France et les Patriotes de Florian Philippot permet à ces candidats souverainistes d’être présents dans 427 circonscriptions, quand le parti de Nicolas Dupont-Aignan seul ne présentait que 389 candidats en 2017. Parti très récent, Reconquête ! parvient à présenter des candidats dans 551 circonscriptions, soit une couverture territoriale très large. Des candidats porteront l’étiquette du Rassemblement national dans presque toutes les circonscriptions (567 candidats contre 571 pour le Front national en 2017).
Le nombre de candidatures régionalistes progresse encore pour atteindre un record de 218 candidats. On compte ainsi 34 candidats du Parti breton (Strollad Breizh). Le parti autonomiste alsacien Unser Land sera présent dans 16 circonscriptions. Enfin, le nombre de candidatures « divers » chute de façon vertigineuse : 449 candidats sont classés sous cette étiquette, soit près d’un millier de moins qu’en 2017.
(source : enquête Opinionway)
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