Pas plus de confiance que de croissance

80% des entreprises ne prévoient pas de croissance de leur activité au 2nd semestre 2024

Afin de mettre en lumière l'état d'esprit des entreprises françaises dans le contexte économique et géopolitique actuel, le Cabinet ARC a mené, avec l'IFOP, une étude portant sur la perception des entreprises françaises sur l’avenir économique du pays, le financement des TPE/PME ainsi que la problématique des délais de paiement et leur impact sur la gestion de trésorerie.

En voici les principales observations :

80% des entreprises interrogées ne prévoient pas de croissance de leur activité au 2nd semestre 2024, en hausse de +5 points par rapport au 1er trimestre 2024, et 16% en anticipent même le recul. Un pessimisme qui se retrouve également dans le degré de confiance des répondants en l'avenir : 68%, en hausse de +5 points par rapport au 1er trimestre, se sont déclarés convaincus de la dégradation de la situation économique française au cours des 6 prochains mois.

1/4 des entreprises pensent toujours ne pas pouvoir faire face au remboursement cumulé de leurs créances, PGE, investissements et factures et manifestent clairement leurs inquiétudes : pour 6 entreprises sur 10, les banques se désengageront vis-à-vis des TPE/PME qui n'ont pas encore remboursé leur PGE utilisé, 37% des sociétés appréhendent une hausse des taux d'intérêt, pour la quasi-totalité des entreprises interrogées (96%), la situation économique entraînera une augmentation du nombre de dépôts de bilan de leurs clients. Celle-ci sera "importante" voire "extrêmement importante" pour 37% des sondés.

Dans cette conjoncture morose, où le besoin de trésorerie est majeur, les entreprises attendent un changement fort en termes de sanction pour celles qui ne respectent pas les délais de paiement : plus de 70% d'entre elles souhaitent que, pour être plus efficaces, les amendes infligées par la DGCCRF soient proportionnelles aux résultats des sociétés sanctionnées.

Près de 8 entreprises sur 10 (77%, soit 3 points de plus qu'au 1er trimestre 2024) continuent de déclarer que c'est en premier lieu grâce à l'allongement des délais de paiement des fournisseurs que sont compensés les besoins en trésorerie, très largement devant le recours à leur découvert bancaire (48%). Par ailleurs, 48% des répondants (+3 points par rapport au 1er trimestre 2024), utiliseraient l'affacturage, alors même que cet outil est considéré par 84% d'entre eux comme trop couteux et donc peu voire pas rentable (Baromètre Cabinet ARC - octobre 2023).

97% des sociétés interrogées estiment que les délais de paiement de leurs clients ne se sont pas améliorés et pour 17% qu'ils se sont dégradés au cours du premier trimestre 2024. Un résultat en ligne avec les déclarations des sociétés interrogées en septembre dernier pour qui, à 83%, les délais de paiement risquaient de devenir la variable d'ajustement à la crise pour la gestion des trésoreries. La majorité des entreprises (60%) estime que la proposition de la Commission européenne de réduire de 60 à 30 jours le délai maximum de paiement des factures n'aura pas d'impact sur les retards de paiement.

Un scepticisme qui s'explique par le fait qu'elles sont très nombreuses à déjà subir des retards de paiement, alors même que la réglementation mise en place en 2008 est plus permissive en termes de délais. D'ailleurs, elles ne sont que 50% à penser que leurs clients seront en mesure de respecter un délai maximum de paiement à 30 jours. 55% des PME continuent de déclarer refuser de répondre aux appels d'offres émis par le secteur public par crainte de ne pas être payées ou de subir des délais de paiement trop longs. Ce chiffre est stable dans le temps.

   

Commentaires

Aucun commentaire

Ecrire un commentaire

Pour écrire un commentaire vous devez vous connecter à votre compte.

Si vous n'avez pas encore de compte nous vous invitons à vous inscrire gratuitement.

A lire