Partout, la crise 

32,2 % des entreprises constatent une amélioration de leur performance en 2024, contre 31,4 % qui la jugent stable et 25,1 % en détérioration. 

En 2024, les entreprises ont dû composer avec une série de défis majeurs : instabilité politique, stagnation économique, hausse du coût de la vie, pression accrue liée au remboursement des PGE et affaiblissement du pouvoir d’achat. Confrontées à ces obstacles, elles ont été poussées à réinventer leurs stratégies pour s’adapter. Un bilan marqué par la prudence se dessine, mais également par une montée en puissance de l’innovation technologique, qui s’impose comme un levier essentiel de résilience et de croissance. Pour mieux comprendre cette dynamique, la fintech SumUp, partenaire financier de plus de 4 millions d'entreprises, a mené une vaste étude auprès des dirigeants de PME en France, en Italie, en Grande-Bretagne, en Irlande et en Allemagne. Cette analyse dresse un état des lieux de l’année écoulée tout en explorant leurs perspectives et priorités pour 2025.  

Un bilan en demi-teinte pour les entreprises européennes  

Au cours des 12 derniers mois, les entreprises européennes ont principalement observé une stabilité de leur performance, sans qu’une tendance claire ne se dégage. En France, 32,2 % des dirigeants sondés constatent une amélioration, tandis que 31,4 % jugent leur situation inchangée, un résultat aligné avec celui de l’Allemagne (38,2 %), de la Grande-Bretagne (38,8 %) et de l’Italie (43,6 %). L’Irlande, en revanche, affiche un optimisme notable, avec 41 % d’entreprises en progression. Enfin, 25,1 % des entreprises françaises signalent une détérioration de leur performance, un constat proche de celui observé en Allemagne (27,8 %) ou en Grand-Bretagne (26,8 %).  Ces résultats témoignent d’un équilibre fragile à l’échelle européenne, mais mettent également en lumière la capacité des entreprises à s’adapter à un environnement économique complexe.

Cette résilience est d’autant plus notable qu’elles doivent faire face à des défis structurels communs. Parmi eux, la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs apparaît comme un obstacle majeur, cité par 27,7 % des entreprises françaises, 22,5 % en Italie et 21,5 % en Grande-Bretagne. La hausse du coût de la vie suit de près, mentionnée par 23 % des dirigeants français et 27,1 % des dirigeants irlandais. Les coûts énergétiques exacerbent également les difficultés, affectant environ 12 % des entreprises en France, 15,7 % en Allemagne et 16,9 % en Irlande. Enfin, 9,4 % des entreprises françaises évoquent l’impact de l’instabilité politique sur leur activité.  Face à la hausse du coût de la vie, deux tendances majeures émergent en Europe et en France. D’un côté, 28,7 % des entreprises anticipent une baisse des dépenses de leurs clients ; de l’autre, 15,4 % estiment que ces derniers se tourneront davantage vers des promotions et offres spéciales.

Plus préoccupant encore, 13,2 % des dirigeants craignent que certains produits deviennent inaccessibles à une partie des consommateurs. En Italie, 15,5 % des entreprises prévoient une hausse des achats en ligne, motivée par la recherche de prix plus avantageux. L’acquisition de produits durables reste pour l’instant marginale, bien que la France se distingue avec 6,6 %, suivie par l’Allemagne (5,4 %) et l’Italie (4,8 %).  Pour 2025, les entreprises européennes envisagent une année marquée par la prudence et l’attentisme. En France, 46,3 % adoptent une posture neutre quant à l’amélioration de leur performance, un sentiment partagé par leurs homologues britanniques (44,9 %) et allemands (37,3 %). L’Irlande se démarque par un optimisme plus prononcé, avec 49,3 % des entreprises confiantes pour l’avenir.  Une marge de manœuvre limitée face à la hausse des coûts  

Face à la hausse généralisée des coûts, les entreprises européennes adoptent divers arbitrages. En France, 21,2 % ont choisi d’augmenter leurs prix, une solution également prisée en Irlande (28,8 %) et plus largement en Europe. D’autres font le choix de modifier leurs offres pour inclure des alternatives plus abordables, une stratégie adoptée par 24,2 % des entreprises françaises. Cependant, 29,6 % des dirigeants français n’envisagent pas de nouveaux changements opérationnels, une tendance qui se reflète également en Italie (39,1 %) et en Irlande (35 %).  Parmi les autres leviers, elles réduisent les salaires (19,9 % en France, 17,8 % en Italie, 15 % en Irlande) ou coupent dans leurs effectifs, une pratique plus fréquente en Grande-Bretagne (9,8 %) et en Allemagne (9,2 %). Spécificité française, 6,1 % des dirigeants ont demandé le report de certains paiements pour faire face aux pressions économiques.  

Dans un environnement hyperconcurrentiel et en mutation rapide, l’innovation technologique devient essentielle pour maintenir et renforcer la compétitivité. L’amélioration de leur visibilité en ligne est une priorité pour 24,2 % des entreprises françaises, un chiffre similaire en Grande-Bretagne (24,4 %) et en Irlande (23 %).  Le renforcement de la fidélité des clients s’impose également comme un levier stratégique, particulièrement en France (24,7 %) et en Allemagne (24,3 %). En Irlande, une tendance notable réside dans l’optimisation de la productivité grâce aux technologies (18,9 %).  En 2023, les entreprises françaises exploitaient principalement l’IA pour des objectifs tels que la fidélisation et l’élargissement de leur base clientèle (42,3 %), ainsi que la personnalisation de l’expérience client (21,3 %). En 2024, elles se concentrent sur des cas d’usage plus ciblés, démontrant leur maturité et leur compréhension de l’importance de ces technologies. En France, l’IA est principalement utilisée pour la création de contenu marketing, pour leur site web ou leurs réseaux sociaux (21,4 %), l’organisation de campagnes ciblées (15,5 %) et la compréhension des attentes clients (15,2 %).  Nos voisins allemands (13,6 %) et britanniques (9,4 %) se tournent davantage vers l’automatisation de la relation client. Enfin, les dirigeants Français interrogés utilisent également l’IA pour améliorer leur durabilité, une tendance également observée en Irlande (5,5 %) et en Italie (5,2 %).   
 

   

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