L’insertion ne doit pas être oubliée

Les chefs d’entreprises d’insertion sont inquiets et appellent le gouvernement à continuer à accompagner leur développement 

Après les premières annonces budgétaires du gouvernement, et alors que le budget de la mission Travail & Emploi sera examiné le 12 novembre en séance publique à l’Assemblée nationale, les chefs d’entreprises d’insertion sont particulièrement inquiets, notamment sur la dimension formation. 


Le projet de loi de finances 2025 affiche une stabilité budgétaire par rapport à 2024 pour l’insertion par l’activité économique. Ce maintien, s’il doit être salué dans un climat de nette baisse pour d’autres politiques publiques, suscite toutefois l’inquiétude des chefs d’entreprises d’insertion. Dans ce cadre, ces derniers portent quatre demandes :


Augmenter plutôt que baisser les budgets de la formation. Pour la première année, aucun budget n’a été annoncé pour le PIC IAE (le dispositif de formation destiné à l’insertion). Plusieurs interlocuteurs gouvernementaux ont toutefois évoqué une nouvelle baisse, de 10 à 15 millions d’euros par rapport à 2024. Alors que le budget précédent ne permettait déjà de former les salariés que 7 heures par an et par personne, le nouveau budget ferait tomber ce chiffre à 5h45 ! Avec 80 % de public en insertion ayant un niveau infra-bac, c’est une vraie alerte pour les entreprises d’insertion mais aussi l’ensemble du monde économique. 


Maintenir le développement des postes en entreprises d’insertion. En raison d’un pilotage de l’Etat insatisfaisant, de nombreux postes en entreprises d’insertion et en entreprises de travail temporaire d’insertion restent encore à ouvrir sur certains territoires. Les entreprises d’insertion ont ainsi proposé un amendement pour la création de 5 000 parcours supplémentaires, déposé par les groupes Ecologistes, LIOT et socialistes, pour conforter les projets lancés dans le pacte d’ambition et ne pas abandonner les entreprises qui ont relevé le défi en faisant leur part. 


Ne pas dégrader la rentabilité économique déjà fragile des entreprises. Le contexte est aujourd’hui compliqué ; 35% des entreprises d’insertion ont présenté un résultat net négatif l’an dernier. Or deux points risquent de les fragiliser encore plus en 2025 : la non-intégration de la hausse du SMIC au budget de l’insertion et la hausse envisagée des cotisations patronales sur les bas revenus. Les entreprises d’insertion ont ainsi suggéré deux amendements sur le sujet pour prévoir une pleine intégration de la hausse du SMIC dans le budget 2025, et pour mettre en place une exonération de la hausse des cotisations patronales sur les bas revenus pour le secteur de l’insertion et du handicap. 


Lancer un choc de simplification pour les entreprises d’insertion. Les entreprises d’insertion portent plusieurs mesures de simplification comme l’allégement et unification des dossiers de renouvellement (dont le nombre de pages, hors annexes, varie de 5 à 50 d’un département à l’autre) ; la dématérialisation des dossiers ou la mise en place de conventions régionales (plutôt que départementales) pour les entreprises d’insertion. 


Ces mesures sont proposées depuis plusieurs années, mais l’Etat tarde à les concrétiser. Pourquoi attendre ? La fédération rappelle avec force, l’impérieuse nécessité, comme tout chef d’entreprise dans des moments budgétaires tendus, d’avoir un pilotage de l’action publique à la hauteur de l’efficience et de l’efficacité recherchées. Fortes de ces quatre mesures, les entreprises d’insertion réaffirment leur ambition pour 2025 : accompagner plus de 100 000 personnes vers l’emploi durable. 

   
 

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