Les Français démontrent un vrai goût pour l’entrepreneuriat, une tendance qui se développe au fil des années. Mais n'est ce pas un choix par défaut?
Fondé sur une enquête nationale menée par Ifop pour le compte de l’Observatoire de la création d’entreprise de Bpifrance Création auprès de 5 500 personnes représentatives de la population française, l’Indice Entrepreneurial Français (IEF) mesure le dynamisme entrepreneurial en France. Les résultats de l’édition 2021 mettent en lumière une France propice à l’engagement entrepreneurial en dépit du contexte sanitaire, avec 30 % des Français qui participent à la chaîne entrepreneuriale.
En 2021, ces 3 Français sur 10 se partagent entre les « intentionnistes », qui envisagent de créer ou de reprendre un jour une activité, ceux qui ont d’ores et déjà endossé la casquette de dirigeants d’entreprise, et les porteurs de projet qui ont entamé les démarches pour créer leur entreprise. Cette proportion, stable par rapport à celle de 2018, montre que l’élan entrepreneurial est une tendance structurelle en France qui s’inscrit dans la durée en dépit de la crise sanitaire.
Mûrir son projet
Les porteurs de projet représentent 11 % de la population interrogée contre seulement 7 % en 2018, ce qui démontre la forte dynamique entrepreneuriale du pays. Ces porteurs de projet estiment que la crise a eu un impact globalement positif, en renforçant leur envie d’entreprendre et en leur donnant plus de temps pour mûrir leur projet.
Si trois quarts des chefs d’entreprise disent avoir été impactés par la pandémie, leur part dans la population française n’a pas diminuée pour autant depuis 2018. 1 chef d’entreprise sur 5 a d’ailleurs profité de la crise sanitaire pour réfléchir à la vision qu’il a de son entreprise, pour faire évoluer sa stratégie, ou encore pour proposer de nouveaux produits et services.
Parmi les 7 Français sur 10 en dehors de la chaîne entrepreneuriale, plus de la moitié a pensé à créer ou reprendre une entreprise, mais n’a pas franchi le cap, pour certains freinés dans leur élan en raison des risques financiers encourus ou de la complexité du projet.
Les jeunes en veulent
Les Français de moins de 30 ans sont nettement plus concernés par l’entrepreneuriat que leurs aînés : 1 jeune sur 2 (51%) contribue à cette chaîne entrepreneuriale (vs 1 Français sur 4 de 30 ans et plus). Cet engouement se reflète dans le doublement du nombre de créations d’entreprises portées par des jeunes entre 2009 et 2020.
L’engagement entrepreneurial des Français est plus important chez les hommes : il concerne 1 homme sur 3 pour 1 femme sur 4. Toutefois, l’implication féminine a progressé de 3 points depuis 2018, et davantage encore pour les habitantes des Quartiers prioritaires de la politique de la ville (respectivement 14 % contre 9 %). Cependant, l’équilibre homme/femme chez les intentionnistes (50-50), laisse présager une évolution structurelle favorable dans les années à venir.
Innovation et environnement
Être son propre patron ou réaliser un rêve sont les principales motivations évoquées par tous les acteurs de la chaîne entrepreneuriale. Toutefois, la peur d’un revenu d’activité instable ou insuffisant arrive en tête de leurs craintes, devant la complexité des démarches, le niveau d’investissement initial, ou encore les responsabilités, le stress et le risque d’échec.
Le statut d'auto entrepreneur semble pourtant avoir le vent en poupe, mais à la vue du revenu moyen généré, n'est ce pas finalement, sous cette forme d'entreprise, qu'une solution alternative? En effet, selon les derniers chiffres officiels (2016), leur chiffre d'affaires moyen annuel est de 9 816 euros, et 90% des auto-entrepreneurs déclarent un chiffre d'affaires inférieur à 26 000 euros sur une année d'activité. A cela viennent se déduire charges et frais.
Parmi les aspirations stratégiques pour leur entreprise, l’innovation et l’adoption d’une démarche respectueuse de l’environnement sont systématiquement perçues comme des axes de développement importants tant par les chefs d’entreprise et les porteurs de projet, que par les intentionnistes (entre 5 et 7 répondants sur 10), bien avant la digitalisation ou l’internationalisation de l’activité… en lien avec les aspirations des nouvelles générations.
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