Les startups tiennent le cap

On compte toujours plus de startups en France, mais les financements commencent à se tarir. 

Malgré un ralentissement général des levées de fonds et un contexte d’instabilité politique, le baromètre France Digitale et EY souligne la résilience des startups, leur aptitude à maintenir la confiance pour renforcer leur compétitivité, créer de l'emploi et contribuer au rayonnement de la France en tant que leader de l'innovation en Europe et dans le monde.


Les startups françaises résistent : toujours plus nombreuses (+3 500 en 12 mois), elles continuent d’afficher une hausse de chiffre d’affaires de +27 %, portées par les marchés européens et internationaux.


En 2024, l’écosystème a contribué à la création de plus d’1,3 million d’emplois internes, directs et indirects en 2024 - c’est près de 200 000 emplois supplémentaires créés en France grâce aux startups dans les 12 derniers mois. 


Si cette tendance se poursuit, le contexte économique impacte néanmoins les startups. « La dynamique de création d’emploi des startups risque de ralentir dans les prochains mois dans un contexte global de ralentissement des levées de fonds. Néanmoins, nous gardons confiance dans la capacité des startups, en particulier celles dans la deeptech (IA, quantique, hardware) ou la transition environnementale pour poursuivre des plans de recrutement de +50 personnes », précise Maya Noël, directrice générale de France Digitale.


L’écosystème a besoin de liquidités


Le défi principal que vont devoir relever les startups et les VCs dans les prochains mois, dans un contexte où le marché des levées de fonds semble s’enrayer, reste la recherche de liquidités. Pourquoi ces difficultés ? En amont de la chaîne de financement, même s’ils n’ont jamais eu autant d’actifs sous gestion, les VCs français peinent toujours à lever des fonds auprès d’investisseurs étrangers. Pour les VC déjà actifs, ils doivent en outre rembourser leurs investisseurs avant de déployer de nouveaux fonds et réservent une part plus importante de leurs actifs sous gestion au refinancement de leur portefeuille. Le “dry powder”, à savoir le montant des actifs sous gestion restant à déployer dans de nouvelles startups, se réduit donc considérablement.


Quant aux startups, elles continuent de chercher du financement auprès des VC ou de business angels, et tentent, lorsqu’elles sont déjà rentables - soit près de la moitié des startups en 2024 - d’avoir recours à la dette bancaire. Autre option à leur disposition pour continuer la croissance : aller vers du M&A ou du Private Equity, option privilégiée par près de 15% des startups, loin devant l’IPO qui reste encore hypothétique et anecdotique avec moins de 0,2% des startups qui se disent intéressées, à défaut d’une place boursière européenne suffisamment attractive.


La transition environnementale reste une priorité pour les investisseurs53% des investisseurs en capital-risque financent des startups œuvrant pour la transition environnementale.


D’autres secteurs ont plus de difficultés à trouver des financements : en particulier les startups industrielles et hardware en phase d’amorçage, les startups déjà rentables qui cherchent à fusionner avec d’autres startups, et les startups fondées par des femmes et des fondateurs ou fondatrices issus de minorités, pour lesquels des progrès sont encore indispensables.



La course à l'innovation reste une compétition internationale. Startups et investisseurs appellent les décideurs publics à maintenir une stabilité dans la stratégie politique d’innovation en France et en Europe, pour maintenir le niveau de confiance de tous les acteurs - investisseurs internationaux, clients, talents - dans l’écosystème.


« Le soutien politique à l’écosystème a été crucial au cours des dernières années. Nous sommes maintenant à un stade de développement de l’écosystème où des décisions structurantes vont devoir être prises, comme par exemple mobiliser les investisseurs institutionnels européens pour financer l’innovation, engager un rapprochement des bourses européennes, ou encore harmoniser drastiquement les réglementations en Europe. Cela nécessitera un portage politique fort, en France et en Europe. Nous attendons beaucoup des prochaines semaines, entre l’orientation prise par le prochain gouvernement français et les nominations des commissaires européens à Bruxelles », précise Maya Noël.



   

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