Les patrons de TPE jugent Michel Barnier

Des dirigeants de TPE « plutôt satisfaits » de la nomination de Michel Barnier mais qui se montrent de plus en plus inquiets concernant la situation économique et politique du pays

57 % des patrons de TPE indiquent être « satisfaits » de la nomination de Michel Barnier dont 50 % « plutôt satisfaits » et 7 % « tout à fait satisfaits » ; un taux de satisfaction plus élevé que dans l’ensemble de la population française où il atteint 52 % (enquête Ifop JDD du 9 septembre). Le nouveau Premier ministre est évalué positivement par une majorité des patrons de TPE sur l’ensemble des traits d’image proposés. Les petits patrons sont 75 % à juger Michel Barnier ouvert au dialogue (contre 61 % des Français), 73 % le trouvent compétent (contre 62 % des Français) et 68 % pensent qu’il a de l’autorité.  Cependant, ils sont moins majoritaires à le juger capable de réformer le pays (54 %) et de rassembler les Français (54 %).

Concernant les préférences pour un autre Premier ministre, les personnalités dont les noms avaient publiquement circulé sont loin de créer l’enthousiasme : seuls 21% se prononcent en faveur de Xavier Bertrand ou de Bernard Cazeneuve, 19 % pour Bruno Le Maire et 18 % pour Gérald Darmanin. Les deux candidates potentielles issues de la gauche, Lucie Castets (11 %) et Huguette Bello (4 %), ainsi que Thierry Baudet issu de la société civile (1 %), obtiennent également des scores très minoritaires.

La crainte de l’instabilité politique

De plus en plus inquiets concernant le climat des affaires en France, les dirigeants de TPE redoutent une motion de censure qui viendrait raviver l’instabilité politique du pays. Dans un contexte de stabilité politique incertaine, 51 % des patrons s’inquiète d’une motion de censure. Un pourcentage qui monte à 57 % concernant les patrons du BPT et 58 % pour ceux des services aux particuliers. Cette inquiétude sur le champ politique peut être mise en parallèle avec un pessimisme grandissant : 77 % des dirigeants de TPE se disent pessimistes concernant le climat général des affaires en France soit 10 points de plus en l’espace d’un an. Il faut remonter à 2016 pour atteindre un tel niveau de pessimisme.

Le niveau d’optimisme vis-à-vis du climat général des affaires – déjà traditionnellement peu élevé – poursuit ainsi son érosion entamée début 2024 avec un recul de 6 points pour s’établir à 22 %, là encore, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2016. L’optimisme pour sa propre activité – bien que traditionnellement plus élevé – connait la même dynamique avec un recul de 2 points ce semestre pour s’établir à 52 % et accuse une érosion de 11 points sur un an.

Le climat d’incertitude à l’œuvre se reflète dans les anticipations négatives des patrons à l’égard de leur activité. Plus de quatre patrons sur dix anticipent un ralentissement de l’activité de leur entreprise dans les mois qui viennent (44 %), tandis qu’un tiers d’entre eux craignent une potentielle augmentation des prix et la résurgence des tensions sociales (33 %). S’en suivent un ralentissement des investissements (18 %) et une hausse du coût du travail (17 %).

Logiquement pro-business, les dirigeants de TPE plébiscitent davantage des mesures fiscales en faveur des entreprises : 63 % considèrent qu’il est prioritaire de soutenir les entreprises plutôt que de soutenir les ménages. Ils se montrent largement favorables à une baisse des impôts : 81 % pensent qu’il faut réduire les impôts pour soutenir l’activité et la consommation. Pour réduire le déficit, 71 % des patrons préféreraient réduire les aides de l’état plutôt que d’augmenter les aides pour soutenir les populations et les secteurs les plus en difficultés (29 %).

En matière fiscale, les dirigeants de TPE identifient prioritairement des enjeux de réduction des charges spécifiques aux entreprises, telles que la réduction des cotisations patronales sur salaire (32 %), couplée à la réduction des aides sociales pour réduire le déficit public (27 %).

Les mesures d’aide aux petites et moyennes entreprises, la réduction de l’impôt sur le revenu pour augmenter le pouvoir d’achat des ménages, ou encore la réduction de la TVA sur les produits de première nécessité sont ensuite citées par 21 % des patrons.

Toujours des difficultés

Dans les faits, la situation économique des TPE reste stable. Ce troisième trimestre est toutefois marqué par de plus grands mouvements de personnel dans les TPE : les embauches comme les suppressions de postes sont à la hausse. 36 % des dirigeants de TPE déclarent rencontrer des difficultés financières, soit un point de moins que le trimestre précédent. Le pourcentage de dirigeants de TPE confrontés à des difficultés financières importantes qui pourraient être contraints de déposer le bilan ou de cesser leur activité est en baisse de 7 points passant de 50 % en juin 2024, à 43 % ce trimestre. Concernant les embauches, 19 % des dirigeants de TPE déclarent avoir embauché ou prévoyaient d’embaucher du personnel d’ici fin septembre 2024, soit un score en hausse de 10 points par rapport au second trimestre 2024. Cet indicateur reste toujours fortement lié à la taille de l’entreprise : 16 % des TPE de moins de 10 salariés ont embauché ou comptaient le faire, alors que ce score grimpe à 58 % au sein des TPE de 10 salariés et plus. En miroir, 15 % des TPE déclarent avoir supprimé un ou plusieurs postes lors du dernier trimestre 2023 (+9 points par rapport au T2 2024). Il en résulte un différentiel positif de 4 points entre les embauches et les suppressions de postes, (stable par rapport au T2 2024).

 

(Source : 77e vague du Baromètre des TPE, enquête trimestrielle menée par l’IFOP pour Fiducial )


   

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