Les Français et l’entrepreneuriat, une love story

Quatre ans après la crise sanitaire, l’envie d’entreprendre des Français demeure intacte, voire en légère hausse : un quart d’entre eux serait prêt à créer ou reprendre une entreprise (+1 point par an minimum depuis 2021), soit un potentiel de 13,5 millions nouveaux entrepreneurs potentiels sur le territoire, dont plus de la moitié d’ici 2 ans.

 

 

Malgré un contexte global d’incertitudes et d’inflation, l’envie d’entreprendre ne faiblit pas. Ainsi, pour la 4ème année consécutive, un Français sur 4 envisage de créer ou reprendre une entreprise. Dans le détail observé par OpinionWay pour CCI France et le Medef à l’occasion de Go Entrepreneurs 2024, les 18-34 ans apparaissent comme les plus motivés à l’idée d’entreprendre (49% d’entre eux). Par ailleurs, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à avoir envie de se lancer dans l’entrepreneuriat (26% contre 23%). Côté CSP, ce sont les cadres supérieurs (36%) et les professions intermédiaires (33%) chez qui l’envie d’entreprendre est la plus forte.

Une perception de l’entrepreneuriat toujours aussi favorable

Cet enthousiasme pour l’entrepreneuriat s’illustre notamment dans la perception qu’en ont les Français. Pour les trois quart (74%) d’entre eux, la création d’entreprise est totalement intégrée à la notion même d’activité professionnelle. Pour un Français sur cinq, c’est même quelque chose qu’il faut avoir essayé au moins une fois dans sa vie (20%), tandis qu’un sur dix va jusqu’à déclarer que c’est l’avenir du travail pour tous (12%). 

Pour une majorité des répondants (42%), l’entrepreneuriat est totalement banalisé, puisqu’ils le qualifient de « forme de travail comme une autre ». Cette adoption de l’entrepreneuriat est particulièrement forte chez les plus jeunes (82% des Français âgés de 18 à 34 ans). Enfin, pour 26% des sondés, il s’agit d’une prise de risque inutile.

Si la création de sa propre structure vient spontanément en tête lorsque l’on parle d’entrepreneuriat, un Français sur trois (33%) serait intéressé par l’idée de reprendre une entreprise et 16% auraient même déjà repéré une structure à reprendre ! En effet, pour environ un répondant sur deux, reprendre une entreprise parait plus simple que d’en créer une (52%) mais aussi plus abordable (45%) et moins risqué (44%) et l’occasion de préserver le made in France, le savoir-faire et les techniques du patrimoine français (70%). Pour les plus visionnaires (56%), reprendre une entreprise permettrait surtout de la moderniser (mise en place de la semaine de 4 jours, etc.). Pour d’autres, reprendre une entreprise permettrait d’éviter de la fermer (39%).

Créer/reprendre une entreprise, un véritable projet de vie

Véritable projet de vie, c’est en grande majorité (55%) que les répondants souhaitent se lancer dans l’aventure entrepreneuriale accompagnés d’un proche (leur conjoint.e à 23%, un membre de leur famille à 16%, un ami à 12%). Pour 43% des répondants, c’est en solo qu’ils s’imaginent devenir entrepreneurs, une tendance qui se renforce à mesure que les sondés prennent de l’âge : cela concerne un répondant sur 3 chez les moins de 35 ans (33%), près d’une personne sur deux pour les 35 à 49 ans (46%) et va jusqu’à 61% pour les 50 ans et plus.

Quant aux régions de prédilection pour la création d’entreprise, celles retenues reflètent logiquement le lieu d’habitation des sondés. Ainsi, on trouve en première place l’Ile-de-France (21%), puis en seconde place l’Occitanie (13%) et enfin la Nouvelle-Aquitaine à égalité avec Auvergne-Rhône-Alpes en bas du podium (11%).

Afin de mener à bien leur projet entrepreneurial, les sondés affirment en majorité avoir besoin de l’aide de professionnels administratifs et financiers (70%). Viennent ensuite l’accompagnement de mentors déjà à la tête d’entreprises (54%), et, à égalité, les retours d’expériences de personnes ayant le même projet ainsi que les participations à des salons (50%).

Cette année, OpinionWay a également sondé les Français sur les prochains outils et innovations qui viendraient révolutionner l’entrepreneuriat dans les prochaines années.

Omniprésente dans le débat public depuis le lancement de ChatGPT il y a un peu plus d’un an, l’Intelligence Artificielle figure en première place des innovations définitivement incontournables vis-à-vis de l’entreprise selon 54% des répondants.

L'IA, un potentiel incroyable pour l'entrepreneuriat

Ce qui rend l’IA aussi révolutionnaire aux yeux des Français, c’est avant tout l’idée qu’elle va bouleverser le monde de l’entreprise et le profil des entrepreneurs dans les années à venir ! En effet, 47% estiment qu’il est aujourd’hui plus facile de se lancer grâce à l’IA. Et 77% des répondants sont convaincus que l’explosion de l’IA devrait faire apparaître une nouvelle génération d’entrepreneurs avec des profils très différents de ceux des entrepreneurs actuels, une opinion que partage une majorité des dirigeants interrogés sur le même volet (64%).

 Deux usages professionnels de l’IA se démarquent aux yeux des Français : le traitement des données (51%) et l’automatisation des process, tels les devis ou la facturation (50%). Ce qui n’est pas sans rappeler à la fois les domaines dans lesquels les potentiels futurs chefs d’entreprises auraient besoin d’aide et les services en ligne qu’ils identifient comme une innovation qui révolutionnera l’entrepreneuriat dans les prochaines années.

Usage particulièrement développé depuis l’avènement de ChatGPT, la génération de textes et de visuels est identifiée par, respectivement, 39% et 37% des sondés. Arrivent en fin de classement des tâches dites à « plus grande valeur ajoutée » telles que la prospection commerciale (33%) et l’optimisation de campagnes publicitaires (30%).

Les futurs entrepreneurs sont d’ailleurs très nombreux à se projeter dans un recours massif à l’IA (86%). Or pour ceux qui sont déjà à la tête de leur organisation, le chiffre redescend à 61%. Les tâches et processus administratifs sont à nouveau les plus cités (54% pour les formalités d’entreprise et 53% pour le pilotage de l’activité). Pour autant, le développement commercial de l’activité et la stratégie de communication sont tout de même cités par un répondant sur deux (50 et 48%) ! Un constat partagé côté dirigeants : si les formalités d’entreprise sont également les plus citées (40%), plus d’un sur trois serait prêt à confier sa stratégie de communication à l’IA (36%) !

Enfin, en dépit des craintes exprimées vis-à-vis de l’IA comme potentielle menace pour les postes des salariés (64%), l’idée qu’elle pourrait les accompagner dans les processus de recrutement intéresserait jusqu’à 40% des Français.

Si le sujet de l’IA stimule la vision prospective des dirigeants, plus d’un sur deux (53%) estime aussi être en retard quant à l’intégration de cette technologie dans sa stratégie ou ses process. Le constat est encore plus marquant pour les chefs d’entreprises de 10 à 49 salariés (62%).

Dans une proportion moindre (39%), les dirigeants reconnaissent également avoir du retard en ce qui concerne l’intégration de la robotique, de la réalité virtuelle et autres nouvelles technologies. Plus étonnant, notamment dans un contexte où les cybermenaces vont crescendo, seulement un répondant sur trois pense avoir du retard en matière de cybersécurité (30%).

 

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