La tendance a été amplifiée par la crise sanitaire. Les Français aiment les villes moyennes, à taille humaine. Mais plusieurs points noirs risquent de freiner cet engouement.
Celles qu’on appelle les « villes moyennes », de 10 000 à 100 000 habitants, semblent avoir le vent en poupe depuis quelques années. Une volonté de renouer avec une vie moins stressante, une nécessité de rechercher des lieux où le coût de la vie est moindre, une attractivité territoriale renouvelée, autant d’éléments qui plaident en faveur de ces villes, et que la crise sanitaire n’a fait qu’amplifier.
Une étude en Open Data de « Ville de France », l’organisme qui les représente, a permis de confirmer cette tendance, qui s’exprime clairement par le regain démographique des villes moyennes, après une baisse significative de leur population sur la période 2008 – 2013. Elles sont le lieu de résidence d’1 personne sur 3 et ont ainsi gagné plus de deux millions d’habitants en 20 ans, grâce à une natalité en pointe. Les villes moyennes abritent des familles qui s’agrandissent (ce qui va poser des questions en termes d’infrastructures scolaires et périscolaires).
En matière d’emploi, les villes moyennes ont fait preuve de résilience avec un rebond supérieur aux grandes villes (+124 000 emplois entre 2019 et 2021).
Logement, santé, formation : doit mieux faire
Mais l’attractivité à un prix, celle d’une hausse significative du coût du logement. C’est un véritable enjeu puisque le prix de l’immobilier est le premier critère de choix de la commune dans laquelle les Français souhaitent déménager. Les logements ont vu leur coût croitre de 17% entre le premier trimestre 2019 et la fin 2021. À noter que de fortes disparités existent entre les villes moyennes : le prix à l’achat des appartements varie de 500€/m² à plus de 7 600€/m2 (hors Île-de-France).
4 actifs sur 5 des villes moyennes habitent à moins de 40 minutes de leur lieu de travail. 45% des actifs habitant dans une ville moyenne travaillent dans leur commune (flux internes). Pour ces actifs, la voiture (véhicule motorisé) demeure le mode de transport privilégié (67%).
Toutefois, plusieurs données rappellent que les villes moyennes gardent certaines fragilités. C’est le cas de la santé et l’accès de plus en plus difficile à la médecine générale et aux praticiens spécialisés. Plus la taille de la ville est importante, plus il est aisé d’accéder à une consultation. 26% des habitants des villes moyennes indiquent que la difficulté d’accès à la santé et aux soins de proximité fait partie des trois principales faiblesses de leur commune. Ils étaient 21% en 2020 : le sentiment d’insatisfaction grandit.
Ces faiblesses expliquent sans doute en partie le gros point noir des villes moyennes : un solde migratoire négatif (sur la période 2013-2018) : les départs sont plus nombreux que les arrivées, une statistiques (compensée par la hausse de la natalité) qui pourrait s’avérer très problématique à terme. D’autant plus que ce sont les 15-25 ans qui sont les plus nombreux à les quitter, en raison d’une offre de formation insuffisante.
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