Les grandes entreprises sont toujours les mauvais élèves des délais de paiement et la situation ne s’est pas améliorée avec la crise sanitaire.
La parution de l’Observatoire des délais de paiement a permis de constater que les retards se sont dégradés en 2020 du fait de la situation sanitaire et de ses conséquences sur l’organisation des entreprises puis de son impact direct sur l’économie. Ainsi, les retards de paiement qui étaient d’un peu plus de 11 jours en janvier 2020 ont dépassé les 15 jours à l’été avant de descendre sous les 13 jours1 en décembre. Nous ne sommes aujourd’hui toujours pas repassés sous le seuil des 12 jours, ce qui marque un reflux trop lent des retards de paiement. « Cette dégradation des paiements a concerné tous les profils d’entreprises et tous les secteurs, mais plus particulièrement l’hébergement – restauration, et les activités d’information et de communication. Cependant, au total, il n’y a pas eu de dérive complète des comportements de paiement » détaille Jeanne-Marie Prost, présidente de l’Observatoire.
Selon les chiffres issus de la base FIBEN de la Banque de France pour 2019 les TPE / PME qui disposeraient d’un supplément de trésorerie de 19 milliards d’euros, en l’absence de retards de paiement. Les ETI, pour leur part, verraient leurs disponibilités augmenter de 9 milliards. Sur ces 28 milliards à récupérer par les PME et les ETI, 23 proviendraient des autres agents économiques représentés notamment par les administrations centrales et les collectivités locales, les ménages, les sociétés non financières ou les non-résidents. Le solde, 5 milliards, serait prélevé sur la trésorerie des grandes entreprises qui bénéficient donc de la situation actuelle.
Pourtant, les délais de paiement de la sphère publique ont significativement baissé en 2020, tant au niveau national que local, poursuivant une baisse débutée depuis dix ans : 2 jours en moyenne pour l’État, 1 jour pour l’ensemble des communes, 2,8 jours pour les départements, 5,5 jours pour les régions. Toutefois, des disparités fortes demeurent, tant en fonction de la taille des entreprises que des secteurs économiques.
Du côté des grandes entreprises, moins d’une sur deux payent ses fournisseurs sans retard. Le gouvernement a annoncé le maintien d’une pression de contrôle élevée de la part de la DGCCRF qui les ciblera particulièrement « Il est préoccupant de constater de nouveau l’absence d’amélioration du comportement de paiement des grandes entreprises », regrette Jeanne-Marie Prost. Même si un collectif de 16 d’entre elles se sont engagées à soutenir leurs fournisseurs TPE et PME par des mesures telles que la généralisation des acomptes et le paiement accéléré des factures..
Commentaires
Aucun commentaire
Ecrire un commentaire
Pour écrire un commentaire vous devez vous connecter à votre compte.
Si vous n'avez pas encore de compte nous vous invitons à vous inscrire gratuitement.