L’effet Notre-Dame

Alors que l’artisanat d’art et de création bat des records d’attractivité, un « effet Notre Dame » souffle sur les métiers d’art du patrimoine bâti 

L’artisanat d’art est aussi celui des terroirs avec des filières toujours dynamiques profondément ancrées dans leur territoire. Alors que le chantier de reconstruction de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris aura mis en lumière les métiers du patrimoine bâti, le baromètre ISM-MAAF livre un focus inédit sur la dynamique de l’artisanat des métiers d’art et de création, en interrogeant les créations d’entreprises et les formations en apprentissage à échelle nationale et dans nos régions. Une étude qui révèle combien révèle un véritable « effet Notre-Dame » avec des métiers comme la charpente, la zinguerie, la facture d’orgue ou les vitraillistes qui voient leurs effectifs en formation fortement augmenter. 


Apprentis en hausse


Cette effet est caractérisé par une très forte augmentation du nombre d’apprentis dans les métiers d’art du patrimoine bâti, en particulier chez les apprentis charpentiers (+44 %), une filière en tension depuis des décennies. Les apprentis maçons du bâti ancien (+94 %) et zingueurs (+84 %) voient leurs effectifs quasi doubler. Les métiers de niche comme facteurs d’orgues (+160 %) et vitraillistes (+72 %), qui forment de petits groupes chaque année, suscitent aussi de nouvelles vocations.


L’artisanat d’art est aussi celui des régions avec des filières profondément ancrées dans leur territoire A l’instar de l’ensemble du tissu artisanal, les métiers d’art et de création sont le plus implantés dans les régions du Sud de la France, en particulier dans les départements ruraux comme le Lot, l’Ariège, les Hautes-Alpes ou encore la Creuse. La région Nouvelle-Aquitaine et la Corse sont les championnes de l’artisanat d’art et de création. 


Toutes les régions ont bénéficié d’un regain d’attractivité ces cinq dernières années avec une hausse moyenne du nombre d’entreprises proche de 50 %. Plusieurs filières sont intimement liées à leur territoire, perpétuant des traditions et savoir-faire séculaires : la bijouterie-joaillerie en Ile-de-France, la facture d’orgues dans le Grand-Est, la fabrication de sièges en Nouvelle Aquitaine… 


Passeurs de savoir


Depuis la période de crise sanitaire, certains métiers comme la photographie et la bijouterie fantaisie ont suscité un très grand nombre de vocations d’entrepreneurs. Les métiers avec un ancrage territorial fort comme les métiers du bois ou de la mode se maintiennent. D’autres activités, qui dépendent désormais d’une poignée d’artisans « passeurs de savoirs » sont en danger de disparition comme les briquetiers, tuiliers, rotiniers. 


A fin 2024, il existe en France 120 000 entreprises artisanales dans les métiers d’art et de création. Après avoir doublé entre 2017 et 2021, la création d’entreprises de ce type reste à son plus haut niveau depuis 3 ans avec en moyenne 18 000 créations chaque année. 


Désormais bien installés dans le paysage de l’entrepreneuriat artisanal, les métiers d’art et de création sont majoritairement portés par des micro entrepreneurs : ils représentent 82 % des artisans indépendants du secteur (95 % chez les bijoutiers). Le nombre d’emplois salariés a quant à lui évolué à la hausse plus modestement (+4% entre 2017 et 2022). 


Le secteur employant le plus grand nombre de salariés est celui de la fabrication de charpentes et menuiseries (+4 %) ainsi que d’autres métiers du bois (fabrication de meubles/ébénisterie, fabrication d’objets en bois). Le secteur le plus créateur d’emplois salariés est la bijouterie-joaillerie. Les plus petits secteurs (tannage des cuirs, métiers du verre…) rencontrent des difficultés à maintenir leurs emplois. 
 

   

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