La fréquentation dans les hébergements collectifs de tourisme en France en 2021 est inférieure d’un quart à son niveau d’avant la crise sanitaire.
En 201, nombre de nuitées passées dans les établissements touristiques s’élève à 324 millions en France, soit 118 millions de moins qu’en 2019, avant la crise sanitaire. Au cours des six premiers mois de l’année, les restrictions de déplacement freinent l’activité touristique, qui reste largement en deçà de celle de 2019. Début mai, les restrictions s’allègent et la fréquentation reprend progressivement. À partir du mois de juillet, le déficit de nuitées par rapport à 2019 s’amenuise chaque mois et, après l’été, l’activité revient presque à son niveau d’avant-crise.
L’Île-de-France en souffrance
Pendant l’été, les établissements situés sur le littoral, en montagne ou en zone rurale retrouvent un niveau d’activité comparable à celui d’avant la crise sanitaire . À l’opposé, dans les zones urbaines, notamment en Île-de-France, les nuitées restent en deçà de leur niveau d’avant-crise, y compris en fin d’année. La montée en puissance du télétravail et l’annulation d’un grand nombre de congrès, de salons et de séminaires réduisent fortement le nombre de nuitées d’affaires. L’Île-de-France, qui accueille beaucoup de réunions d’affaires et de congrès, est la région la plus pénalisée. Les nuitées d’affaires y diminuent de 35 %, alors que la baisse est de 12 % en moyenne dans les autres espaces touristiques de France métropolitaine. Elle est également pénalisée par la moindre venue de la clientèle internationale (– 50 % en Île-de-France, contre – 39 % en moyenne dans les autres espaces touristiques).
De juillet à décembre 2021, avec 97 millions de nuitées en France métropolitaine, la fréquentation hôtelière demeure inférieure de 16 % à ce qu’elle était en 2019 à la même période. Les nuitées de la clientèle en provenance de l’étranger sont en net recul (– 45 %) et ne représentent plus que 24 % des nuitées totales, contre 36 % en 2019. La fréquentation hôtelière est en retrait dans toutes les régions de France métropolitaine. L’Île-de-France est la plus touchée, avec une baisse de 34 % du nombre de nuitées au second semestre 2021 par rapport à la même période en 2019 . La région parisienne perd ainsi 13 millions de nuitées sur la période, soit plus des deux tiers des nuitées hôtelières perdues en France métropolitaine (– 18 millions). Hormis l’Île-de-France, la fréquentation diminue également de plus de 10 % dans trois régions métropolitaines : le Grand Est (– 17 %), les Hauts-de-France (– 13 %) et l’Occitanie (– 12 %).
Peu de britanniques, pas d’asiatiques
Les deux principales clientèles internationales, provenant du Royaume-Uni et des États-Unis, ont largement fait défaut. Sous l’effet de la crise sanitaire et du Brexit, le nombre de nuitées des résidents britanniques chute de 66 % entre juillet et décembre 2021 par rapport à la même période avant-crise. Le Royaume-Uni passe ainsi de la deuxième à la cinquième place des provenances des touristes non résidents. Les touristes venant de Chine et du Japon sont quasi absents, le nombre de leurs nuitées s’effondrant de 93 % entre 2019 et 2021. Seule la fréquentation de la clientèle en provenance des Pays-Bas est plus importante qu’en 2019 (+ 6 %) avec 2 millions de nuitées hôtelières entre juillet et décembre 2021. Les clientèles en provenance de Belgique et d’Allemagne réalisent 3 millions de nuitées chacune et deviennent les deux premières clientèles non résidentes en France métropolitaine.
Au cœur de l’été, de juillet à septembre, l’hôtellerie de plein air est aussi fréquentée en 2021 qu’en 2019 (95 millions de nuitées après 96 millions). La fréquentation des campings est portée par la clientèle résidente, dont le nombre de nuitées augmente de 11 % sur la période. Les clientèles en provenance des Pays-Bas, d’Allemagne et de Belgique réalisent, à elles trois, 17 millions de nuitées sur les 20 millions de nuitées non résidentes enregistrées dans les campings de juillet à septembre 2021.
La clientèle résidente privilégie les établissements haut de gamme. Contrairement aux autres catégories d’établissement, les campings de 4 ou 5 étoiles offrent durant l’été 2021 un nombre d’emplacements supérieur à celui de 2019 (+ 5 %), anticipant peut-être un report de la demande des résidents voyageant habituellement à l’étranger pour des séjours de grand confort en France métropolitaine. La tendance est la même dans les hôtels, où le nombre de nuitées résidentes en hébergements de 4 ou 5 étoiles est en hausse de 12 %, alors qu’il diminue de 7 % dans les 1 ou 2 étoiles et de 15 % dans les hôtels non classé.
Fréquentation des hébergements touristiques en France (en millions de nuitées)
2019 | 2020 | 2021 | |
Janvier | 19,2 | 20,3 | 7,3 |
Février | 21,4 | 22,7 | 8,6 |
Mars | 24,0 | 10,8 | 8,6 |
Avril | 34,2 | 1,0 | 8,9 |
Mai | 32,8 | 2,0 | 17,9 |
Juin | 45,1 | 17,9 | 27,6 |
Juillet | 75,1 | 56,5 | 68,9 |
Août | 88,4 | 73,5 | 83,0 |
Septembre | 39,1 | 26,8 | 35,9 |
Octobre | 24,4 | 13,8 | 22,3 |
Novembre | 18,4 | 5,2 | 16,8 |
Décembre | 20,3 | 7,3 | 18,6 |
Ensemble | 442,4 | 257,8 | 324,4 |
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