Même si certains secteurs ne peuvent le proposer, le télétravail prend de pus en plus de place dans les TPE
Au 31 décembre 2021, 18,6 % des salariés des très petites entreprises (TPE) du secteur privé non agricole travaillent dans une entreprise ayant mis en place le télétravail, selon une étude de la DARES.
L’absence de mise en place du télétravail est majoritairement due à la nécessité d’effectuer certaines tâches sur site. Ainsi, le commerce, les transports et l’hébergement-restauration, grands pourvoyeurs d’emploi dans les TPE, sont les principaux secteurs les moins télétravaillables (7,4 % de leurs salariés exercent dans des entreprises ouvrant cette possibilité).
11,4 % des salariés des TPE du secteur privé non agricole télétravaillent au moins un jour. Cette proportion est de 16,4 % dans les entreprises « mono-salarié », où le télétravail est plus soutenu (27,5 % des télétravailleurs le sont 5 jours par semaine).
Un dialogue fructueux
En décembre 2021, 18,6 % des salariés des entreprises de 1 à 9 salariés (TPE) du secteur privé non agricole travaillent dans une entreprise où le télétravail est mis en place. Cette proportion est plus élevée dans les entreprises comptant 6 à 9 salariés (21,6 %) que dans celles de 2 à 5 salariés (16,6 %) ; elle est proche de la moyenne des TPE dans les entreprises « mono-salarié » (18,7 %). La mise en place du télétravail dans les TPE dépend fortement du secteur d’activité de l’entreprise.
Ainsi, 9,3 % des salariés de l’industrie ou de la construction travaillent dans des entreprises qui y donnent accès, contre 21,4 % de ceux du secteur tertiaire (qui regroupe 76,9 % des salariés des TPE). Dans le commerce, les transports et l’hébergement-restauration, qui emploient 37,3 % des salariés des TPE, seuls 7,4 % des salariés exercent dans des entreprises offrant la possibilité de télétravailler.
À l’opposé, 77,9 % des salariés de l’information-communication sont employés dans des entreprises donnant accès au télétravail, mais ce secteur ne représente que 2,6 % des effectifs des TPE.
5,1 % des salariés des TPE travaillent dans des entreprises proposant le télétravail avant 2020. Seul le secteur de l’information et de la communication fait exception, avec 33,1 % de salariés concernés. Cette proportion a nettement augmenté avec la crise sanitaire liée au Covid-19 et les dispositions prises à cette occasion. Là où le télétravail existe fin 2021, il a majoritairement été mis en place en 2020 (58,1 % des cas), notamment dans les entreprises où le contact avec la clientèle est très important (hébergement-restauration, activités immobilières, arts et spectacles).
L’impératif de présence
Au sein des entreprises où le télétravail est en place fin 2021, celles-ci indiquent que les salariés ont souvent été associés à l’organisation pratique du dispositif (54,3 % des salariés concernés), notamment dans les arts, spectacles ou autres activités de services (60,4 %) et l’enseignement, la santé et l’action sociale privés (57,9 %). Cela a probablement diminué le risque de tensions et de conflits : pour 91,8 % des salariés d’entreprises proposant le télétravail, celles-ci déclarent une absence de litiges relatifs au télétravail.
Les entreprises où le télétravail n’est pas en place fin 2021 invoquent en priorité, pour expliquer cette situation, l’impossibilité d’effectuer les tâches sans être présent sur site (entreprises employant 87, 0 % des salariés concernés), notamment lorsqu’elles s’appuient sur l’utilisation de machines (91,7 % des salariés de l’industrie) ou sur une relation forte avec les usagers (92,3 % dans le secteur privé de la santé et l’action sociale).
Dans l’information et communication, la finance et assurance, l’immobilier ainsi que les services aux entreprises, où le télétravail est le plus présent, les entreprises qui n’y recourent pas invoquent deux motifs supplémentaires : la préférence des salariés pour le travail sur site (de 12,6 % à 19,4 % des salariés concernés) et des conditions techniques (équipement, sécurité, connexion, etc.) insuffisantes (10,3 % à 25,3 % des salariés). Ces motifs vont de pair avec un risque perçu plus élevé de perte d’efficacité liée au télétravail ou d’isolement des salariés (4,7 % des salariés concernés, contre 1,3 % en moyenne).
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