Enquête après enquête, les résultats demeurent : les patrons ne voient pas d’amélioration, que ce soit sur la trésorerie, le recrutement, l’accès au crédit…
Si l’appréciation immédiate de la situation de trésorerie des PME / TPE est stable sur le trimestre, selon le baromètre Bpifrance le Lab / Rexecode, avec un indicateur toujours situé au-dessus de sa moyenne de long terme, les perspectives quant à son évolution se dégradent quelque peu. Le financement de l’exploitation courante apparaît un peu moins aisé pour les PME / TPE : 21 % déclarent rencontrer des difficultés, soit +4 points sur le trimestre. Alors que les salaires sont désormais attendus plus dynamiques que les prix (+3,4 % contre +2,5 % sur un an), les dirigeants sont un peu plus nombreux ce trimestre à prévoir une dégradation de leur marge nette cette année (41 % après 39 % en avril mais 44 % il y a un an pour 2022).
Alors que les contraintes de production continuent de se relâcher, la dégradation des perspectives de demande est de loin perçue comme le principal risque pour l’évolution de l’activité de l’entreprise (cité par 40 % des dirigeants), devant le manque de main-d’œuvre (18 %). 8 % des dirigeants perçoivent l’insuffisance de liquidité comme risque majeur pour leur entreprise.
L’investissement résiste
Les indicateurs relatifs à l’évolution récente et à la situation actuelle de la trésorerie sont stables ou en progression. Celui relatif à la situation prévue se replie en revanche de 2 points à −14, bien en-deçà de sa moyenne d’avant crise (+1 en moyenne sur 2017-2019), mais supérieur à son niveau de début d’année (−19).
Les intentions d’investissement progressent quelque peu ce trimestre. 57 % des dirigeants de PME / TPE comptent investir ou ont investi en 2023, une proportion en légère hausse ce trimestre (+2 pts) comme sur un an (+4 pts). À −1, l’indicateur relatif aux montants investis s’affiche également en légère hausse ce trimestre comme sur un an. Le motif environnemental continue de progresser, cité par 44 % des dirigeants ayant des projets d’investissement en 2023 (40 % en avril, 23 % en moyenne sur 2017-2019). L’objectif de réalisation d’une nouvelle implantation reflue en revanche de 5 points.
Le crédit se resserre
Les dirigeants de PME / TPE font part de conditions d’accès au crédit un peu moins favorables s’agissant du financement de la trésorerie (21 % déclarent rencontrer des difficultés de financement de leur exploitation, soit +4 points sur le trimestre). Malgré les fortes hausses de taux ces derniers mois, les PME / TPE ne font pas part d’un durcissement de l’accès au crédit d’investissement (la proportion de dirigeants signalant des difficultés de financement de leurs investissements reste inchangée ce trimestre, à 18 %).
Recrutement au point mort
Les difficultés de recrutement restent de loin le premier frein à l’activité identifié par les dirigeants de PME / TPE, même si elles sont un peu moins citées qu’en avril dernier (par 54 % d’entre eux, soit −2 pts sur le trimestre). Les perspectives de demande dégradées pèsent de plus en plus sur l’activité et sont désormais le deuxième frein le plus souvent cité (par 41 % des dirigeants, soit +6 pts depuis avril). Les coûts et prix trop élevés reculent en troisième position, cités par 34 % des chefs d’entreprise interrogés (−7 pts sur le trimestre). Les tensions sur les approvisionnements continuent de s’alléger, 59 % des dirigeants de PME / TPE déclarant en rencontrer (−9 points depuis avril).
50 % des dirigeants prévoient d’augmenter leurs prix de vente en 2023, une proportion en nette baisse depuis avril (−10 pts). L’augmentation moyenne des prix en 2023, qui tient compte des dirigeants ne prévoyant pas de hausse de leurs prix de vente, serait de +2,5 %, soit bien moins qu’anticipé en avril dernier (+4,3 %) et que déclaré pour l’année 2022 (+5,0 %).
72 % des dirigeants prévoient d’augmenter le salaire de leurs collaborateurs en 2023 (−6 pts par rapport à avril). En comparaison, ils étaient 76 % à déclarer avoir augmenté les salaires en 2022. L’évolution salariale moyenne, que les PME / TPE aient prévu ou non d’augmenter les salaires, serait de +3,4 % en 2023, moins qu’anticipé en avril dernier (+3,8 %) mais plus que l’augmentation moyenne des prix de vente prévue. En 2022, la hausse salariale moyenne était estimée à +3,9 %.
41 % des PME / TPE anticipent une dégradation de leur marge nette cette année, une proportion en hausse de 2 points sur le trimestre. Les PME / TPE qui rencontrent des difficultés d’approvisionnement sont plus nombreuses à anticiper une baisse de leur marge nette que celles qui n’en rencontrent pas (45 % contre 35 %).
Les facteurs de risque
Le principal risque entrevu par les dirigeants de PME / TPE pour leur entreprise en cette rentrée est sans conteste la dégradation des perspectives d’activité / de demande, citée par 40 % d’entre eux. Viennent ensuite les difficultés liées au manque de compétences et les hausses de coûts, qui inquiètent au premier chef respectivement 18 % et 13 % des chefs d’entreprise interrogés. L’insuffisance de liquidité est considérée par 8 % des dirigeants comme un risque capital pour leur entreprise à la rentrée 2023. La pression environnementale (5 %), le climat social (4 %) et la dégradation des conditions de financement (4 %) restent des risques de moindre ampleur. 8 % des dirigeants indiquent à l’inverse ne pas percevoir de risque majeur pour leur entreprise.
Parmi les PME / TPE ayant répondu à l’enquête et ayant souscrit un Prêt Garanti par l’État, 66 % l’ont utilisé en grande partie voire en totalité (contre 57 % il y a un an). 18 % des PME / TPE ont déjà remboursé leur prêt en intégralité ou comptent le faire d’ici la fin de l’année. Une large majorité (78 %) pense en revanche l’amortir sur plusieurs années. 4 % redoutent ne pas être en mesure de pouvoir le rembourser, une proportion en baisse de cinq points depuis avril dernier et de 3 points sur un an.
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