Le grand plongeon des chiffres d’affaires

Dans la plupart des secteurs, les TPE ont connu une violente chute de leur CA des derniers mois.

Au 2e trimestre 2024, les TPE-PME ont connu une baisse de chiffre d'affaires de 1,4% par rapport au 2e trimestre 2023. Il s'agit de la première baisse d'activité depuis le 1er trimestre 2021. Il convient également de noter que les résultats présentés dans cette analyse ne sont pas corrigés de l'inflation qui a progressé significativement depuis la fin de l'année 2021. En effet, selon les résultats de l’INSEE, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 2,2% en juin 2024 sur les 12 derniers mois. Le taux d'inflation tend donc à se réduire après les fortes hausses de 2023. Cette légère baisse s’explique par le ralentissement sur un an des prix de l’énergie (notamment des produits pétroliers), ainsi que par celui des prix de l’alimentation. Le taux d'inflation garde par conséquent un impact en valeur sur le CA, mais plus limité.

Boulangerie et boulangerie-pâtisserie

Après huit trimestres consécutifs de croissance, le CA est en baisse de CA de 1,5% (en valeur) au 2e trimestre 2024. En cumulé depuis le début d’année, la hausse reste de 1,5%. Si le taux d’inflation tend à se réduire, les prix restent à un niveau élevé et impactent toujours le secteur, très consommateur d’énergie et de matières premières. Par ailleurs, les boulangeries-pâtisseries artisanales font face à la concurrence grandissante des boulangeries industrielles ou des grandes surfaces alimentaires, qui proposent des produits à des prix moins élevés. Cependant, l’élargissement de l’offre, notamment le développement de la restauration salée et des boissons, constitue un moteur de croissance pour toutes les structures du secteur. De plus, de nombreuses boulangeries-pâtisseries montent en gamme avec le développement de pains spéciaux ou issus de farines biologiques, à plus forte valeur ajoutée.

Construction

Pour le 3e trimestre consécutif, les TPE-PME de la construction voient leur activité se réduire de 3,9% en valeur au 2e trimestre 2024. En cumulé depuis le début d’année, la baisse atteint 4,1%. La crise du logement continue d’impacter le secteur avec une chute des mises en chantier dans le résidentiel neuf atteignant -13,9 % entre les premiers quinquamestres 2023 et 2024. Avec un nombre de transactions dans l’ancien qui continue de se réduire, l’activité d’entretien-rénovation de logements n’est pas non plus porteuse et ce d’autant plus que l’activité de rénovation énergétique tourne au ralenti depuis le début d’année. Elément positif, les prix des matériaux seraient actuellement sur une tendance baissière, même s’ils restent de 30 % à 40 % au-delà de leur niveau de 2019.

Travaux de maçonnerie générale et gros œuvre de bâtiment

Les structures de maçonnerie et gros-œuvre de l’échantillon affichent un CA en recul de 7,1% en valeur au 2e trimestre 2024, après la baisse de 6,5% du 1er trimestre 2024. Elles subissent de plein fouet la crise du marché de la construction neuve dont elles sont intrinsèquement dépendantes.

Entretien et réparation de véhicules automobiles légers

Les TPE-PME d’entretien et réparation de véhicules automobiles légers  affichent un onzième trimestre consécutif de hausse d’activité (+2% en valeur par rapport au 2e trimestre 2023) et une progression de 2,6% en cumulé depuis le début d’année. Le CA reste porté par l’augmentation des prix liée à la hausse du coût des pièces et de la main-d’œuvre.

Commerce de détail de viandes

Ces commerces voient leur CA se réduire de 3,9% en valeur au 2e trimestre 2024. Le secteur continue d’être impacté par l’inflation avec des ménages qui réduisent leurs achats de viande. Selon les données du service statistique du ministère de l’agriculture , entre 2022 et 2023, la consommation totale de viande par habitant se serait ainsi repliée de 1,7% en moyenne en France et de -5,8% en vingt ans.

Commerce de détail d'habillement en magasin spécialisé

On note une une baisse de CA de 6,4% en valeur au 2e trimestre 2024 et de 3,3% en cumulé depuis le début d’année. La mauvaise météo du printemps a sans aucun doute impacté négativement les ventes. La période inflationniste actuelle joue aussi contre le secteur avec des ménages qui, cette année encore, opèrent des arbitrages au détriment de l’habillement.

Commerce de détail de produits pharmaceutiques

Les pharmacies enregistrent un cinquième trimestre consécutif de croissance : +2,4% en valeur. Sur le premier semestre, la hausse en cumulé atteint 4,2%. En dépit de ces bons résultats, des motifs d’inquiétude demeurent, notamment celui de l’accélération du nombre de fermetures de pharmacies. Avec plus de 200 fermetures l'an dernier, le nombre d'officines est passé sous la barre des 20 000 en France.

Transports routiers de fret de proximité

Après trois trimestres de baisse d’activité, le secteur enregistre une croissance du CA : +2,3% en valeur au 2e trimestre 2024. En cumulé depuis le début d’année, les entreprises du secteur voient leur activité reculer de 0,8%. Malgré le contexte inflationniste tendu impactant la consommation des ménages, le volume de production marchande de transport progresse de 2% au premier trimestre 2024.

Hôtels et hébergement similaire

Les hôtels voient leur CA se réduire de 4% en valeur lors du 2e trimestre 2024 et de 1,5% en cumulé depuis le début d’année. Ces chiffres sont à analyser avec précaution, l’activité ayant fortement augmenté au 2e trimestre 2023 (+13%), période de comparaison. Selon Atout-France, l’hôtellerie pourrait en revanche connaître une saison estivale en léger retrait, malgré la hausse d’activité anticipée à Paris et en Île-de-France en août avec les jeux olympiques.

Restauration traditionnelle

Les restaurants ont vu leur CA se réduire au 2e trimestre 2024 (-5%), après une légère hausse au 1er trimestre 2024 (+0,8%). En cumulé depuis le début d’année, la baisse atteint 2,1%. Dans la restauration indépendante, le prix des cartes aurait augmenté de 4,5 % au deuxième trimestre 2024 par rapport à la même période de l’année précédente (contre 1,5% seulement dans la restauration chaînée), ce qui a pu participer à faire croître le CA en valeur.

Agences immobilières

Les agences immobilières de l’échantillon enregistrent une nouvelle baisse d’activité, de 13,3% en valeur et ce, pour le 8e trimestre consécutif. En cumulé depuis le début d’année, la baisse atteint 16,6%. La chute des ventes de logements pèse lourdement sur le secteur immobilier. En un an, le nombre de faillites d’agences immobilières a ainsi plus que doublé (+114%), constate la FNAIM (Fédération Nationale de l'Immobilier).

Coiffure

Après la hausse du 1er trimestre 2024, les entreprises de coiffure voient leur activité se réduire au cours du 2e trimestre 2024 (-2% en valeur mais avec un effet de base défavorable). En cumulé sur le 1er semestre 2024, le CA reste toutefois en hausse (+0,7%). Face à la forte inflation, certains ménages pourraient continuer de limiter ou de réduire leurs dépenses, y compris sur les prestations de coiffure, même si ces dépenses sont en partie contraintes.

(source Image PME, l’Observatoire de l’ordre des experts-comptables).

   

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