Les dirigeants d’entreprise portent un regard très mitigé sur les apports au quotidien de l’Union européenne sur leur entreprise
À l’approche des élections européennes, les chefs d’entreprise affichent une vision disparate de l’Union européenne à l’impact jugé positif par les plus grandes entreprises, grâce au marché unique notamment, quand les plus petites ne perçoivent pas de bénéfices de l’Europe pour leur propre entreprise. Globalement, le climat actuel est peu propice à l’optimisme en raison des craintes associées à l’inflation persistante*.
49 % d’opinions positives, 50 % d’opinions négatives : l’Union européenne ne laisse personne indifférent chez les patrons (seulement 1 % ne se prononce pas) et montre un enthousiasme très relatif… La balance penche même du côté négatif pour les entreprises de 1 à 2 salariés : 56 % d’opinions négatives, alors qu’elle est très largement positive pour les entreprises de 50 salariés et plus 72 %. Cette polarisation est assez impressionnante et révélatrice, aussi, de la sociologie des entreprises françaises.
Le principal apport de l’UE est la coopération économique entre la France et les autres états membres. Ce le seul aspect qui recueille une majorité d’opinions favorables (56 %). On se retrouve sous les 50 % en ce qui concerne la coopération économique entre la France et les pays extérieurs à l’UE (47 %), le fait qu’appartenir à l’UE participe au rayonnement international de la France (45 %) et qu’elle contribue à la croissance économique française (41 %). Sur ces quatre points, on retrouve évidemment la même différence de sentiments entre les microentreprises et les grandes entreprises, les premières étant largement plus négatives que les secondes.
Inquiétudes sur le futur
Cette dichotomie peut s’expliquer par un fait très simple : pour 65 % des dirigeants de TPE, l’appartenance à l’UE n’a aucun effet sur leur entreprise, et quand elle en a, il est positif à 19 % et négatif à 16 %. L’indifférence et le peu d’intérêt sont donc très compréhensibles quand on regarde la réalité quotidienne des TPE. Chez les 50 et plus, l’effet de l’UE est jugé positif dans 52 % des cas et négatif dans 5 %. Il demeure quand même une forte proportion (43 %) de « sans effet ».
Alors que 59 % de l’ensemble des patrons se dit inquiet sur le futur de l’UE (64 % chez les TPE), il existe quand même certaines attentes. Ainsi, les priorités de l’UE pour favoriser le développement des entreprises devraient être, dans l’ordre d’importance, la simplification administrative (51 %), la lutte contre la concurrence déloyale hors UE (43 %), l’autonomie de l’UE dans les domaines de l’alimentation et de la santé (31 %), le soutien à l’économie et la création de nouveaux emplois (27 %). Le changement climatique (20 %) ne recueille guère d’intérêt, pas plus que le chômage (16 %) ou la lutte contre l’exclusion sociale (16 %), qui sont certainement plus considérés comme relevant des politiques nationales. L’intégration professionnelle des migrants et réfugiés n’est citée que par 10 % des patrons.
La France est citée par 34 % des patrons comme le pays de l’UE le plus propice pour entreprendre, et c’est une petite surprise puisqu’elle devant l’Allemagne qui ne recueille que 29 % des suffrages. La qualité de vie, le dynamisme économique et la compétence de la main d’œuvre sont les trois raisons majeures expliquant les dispositions d’un pays à l’entrepreneuriat.
Une relative confiance démentie par les autres points évoqués par l’enquête et notamment l’indicateur d’optimisme qui reste toujours à des niveaux assez faibles, en baisse ces derniers mois, ou l’appréciation de la situation actuelle : 40 % des patrons jugent que « c’est très bien en ce moment », 38 % que « c’était mieux hier » et 22 % que « ce sera mieux demain ».
Parmi les préoccupations, l’inflation est toujours dans la tête des dirigeants qui sont, à 84 %, encore plus attentifs que d’habitude à leurs charges et craignent à 47 % (52 % pour les TPE) des conséquences sur la viabilité de leur entreprise.
(* source : Grande consultation des entrepreneurs Opinion Way, CCI France, La Tribune, LCI)
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