Le Conseil National du Commerce réunit l’ensemble des acteurs du secteur pour réfléchir et analyser ses évolutions, ses défis, ses préoccupations. La ministre chargée de PME, Olivia Grégoire, en explique le fonctionnement et les objectifs.
Le Conseil National du Commerce (CNC) est lancé ce matin à Bercy. Il sera comme le Conseil National de l’Industrie, une instance de d’échanges entre commerçants, PDG, associations d’élus et ministres sur les défis que le commerce doit relever aujourd’hui et demain. Il sera présidé par Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, qui répond aux questions de TPE Mag.
D’où vient l’idée de créer un Conseil National du Commerce ?
Le CNC est le fruit des Assises du Commerce et de la demande forte du secteur lui-même. L’idée est que le commerce, qu’il soit petit ou grand, soit véritablement pris en compte en amont de la conception des politiques publiques, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. C’est un organe au sein duquel l’ensemble des acteurs (entreprises, organisations professionnelles représentatives, associations d’élus locaux…) pourra faire remonter auprès des ministres et de l’administration leurs inquiétudes et leurs souhaits. C’est à mes yeux une reconnaissance capitale et indispensable de l’importance du commerce, de ses 700 000 entreprises et de ses 3,6 millions d’emplois. C’est très enthousiasmant d’engager une véritable évolution du commerce dans ses relations avec l’État et la puissance publique.
Quels vont être les sujets traités par le CNC ?
Les chantiers sont nombreux. Une douzaine de groupe de travail sera constituée pour évoquer l’ensemble des préoccupations et défis auxquels sont confrontés nos commerçants. Pour en citer trois, je parlerai du très grand défi la transition écologique et de la transformation des territoires avec la décarbonation des commerces, des magasins, des circuits de livraison de la production, de la consommation, le développement dans les villes les périphéries.
Celui de la compétitivité avec des enjeux de maitrise de la chaine de valeur numérique, de l’innovation de toute la dimension servicielle que prend le commerce et la transformation des modes de consommation qui induit une transformation des modèles du commerce, qui passe de plus en plus par l’usage que la propriété, qui améliore la performance de ses magasins pour répondre à des consommateurs plus exigeants.
Enfin la question des compétences : les métiers du commerce changent, évoluent, les tensions sur le marché du travail ne les épargnent pas, donc des enjeux d’attractivité sont à résoudre.
Il y a des problématiques aiguës qui se posent selon les types de commerce. Il y a beaucoup de textes pris ou à prendre sur la transition écologique sur lesquels les acteurs du commerce doivent faire entendre leur position.
On retrouvera tous les types de commerce, les jeunes pousses, les TPE de proximité, les grands noms du secteur. Leurs intérêts sont souvent antagonistes. N’est-ce pas un risque pour le bon fonctionnement du CNC ?
Notre but est d’aboutir à des positions consensuelles et opérationnelles pour améliorer la compétitivité du commerce en France. Le fait de rassembler tout le monde dans une structure unique permettra de confronter les points de vue de façon directe. Je ne doute pas qu’il y aura des débats et des oppositions, mais j’espère que le CNC permettra de les amoindrir pour imaginer des solutions communes. C’est beaucoup mieux que de rester chacun dans son coin. Cela n’a jamais été fait de traiter tous ensemble des sujets transverses qui concernent tous les commerçants de France.
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