L’adaptation au changement

Comment réagissent les TPE / PME face aux défis du changement climatique ?

Les chefs d'entreprises Français commencent à ressentir les effets du changement climatique. Cependant, la perception de son impact reste limitée en Europe. En Grande Bretagne et en Allemagne, respectivement 50 % et 53 % des entreprises sondées indiquent que cela n’a aucune incidence sur leur activité, selon une étude révelée par SumUp.

En revanche, près de la moitié (42 %) des répondants français signalent un impact négatif, se traduisant principalement par une baisse des ventes et de la fréquentation (38,7 %), ainsi que par des factures d'énergie élevées (45,1 %), bien que ces dernières soient atténuées par le bouclier tarifaire mis en œuvre dans l’Hexagone. À titre de comparaison, la hausse des coûts de l'énergie a fortement pesé sur l'activité des entreprises en Allemagne (68,2 %), en Grande-Bretagne (61,4 %) et en Italie (58,4 %). Par ailleurs, les entreprises allemandes ont enregistré une baisse significative de leur chiffre d'affaires (45,1 %), tandis que celles en Grande-Bretagne ont observé une diminution notable de la fréquentation de leur établissement (41,1 %).

Stratégies d'adaptation

Les entreprises françaises adoptent diverses mesures pour s'adapter à cette nouvelle réalité climatique. Ainsi, 29,5 % des entreprises ont modifié leurs horaires d'ouverture. Parmi celles qui ont étendu leurs horaires, une spécificité française notable est l'ouverture à midi (32 %). Au niveau européen, 69% d’entre elles ont étendu leurs horaires d’ouverture. Dans le détail, les entreprises ferment plus tard (69,2 % en Allemagne, 60,3 % en Italie vs 60 % en France) ou ouvrent plus tôt (53,8 % en Allemagne, 43,5 % en Grande-Bretagne et 43,1 % en Italie vs 34,7 % en France). Sans surprise, les entreprises allemandes (40,6 %), britanniques (34,6 %), françaises (24,9 %) et italiennes (24,5 %) augmentent leurs prix pour compenser les coûts engendrés par les mesures prises face à la hausse des températures (isolation, rénovation, verdissement de leur stratégie et de leur chaîne logistique). Plus étonnamment, 11,3 % des entreprises françaises ont réduit leurs prix en raison de la baisse de la demande, un chiffre supérieur à celui des autres pays sondés.

En termes de stratégie d’approvisionnement, la France se distingue avec 7,4 % des organisations privilégiant des matières premières différentes de celles qu’elles utilisaient auparavant. De plus, l'Allemagne (16,1 %) et la France (12,3 %) se démarquent en étoffant leur portefeuille d'offres. En outre, les entreprises s’engagent dans des démarches de sobriété énergétique en baissant le chauffage pendant la saison froide. Cela concerne respectivement 36,6 % des entreprises allemandes, 25,2 % des organisations françaises, 24,6 % des entreprises italiennes et 23,3 % des organisations sondées en Grande-Bretagne. Près d’un quart des entreprises italiennes ont investi dans un système de climatisation (24,6 %).

Un sentiment d’insatisfaction généralisé

À la question « Mon gouvernement prend des mesures concrètes et efficaces pour aider les PME à faire face à l'impact actuel du changement climatique », l’étude révèle un sentiment d'insatisfaction généralisé. En France, 59,3 % des répondants partagent cette opinion, un chiffre légèrement inférieur à celui de nos voisins européens : 64,9 % au Royaume-Uni, 66 % en Italie et 68,6 % en Allemagne. Dans le détail, 35,5 % des entreprises françaises ne croient pas du tout en l'efficacité des mesures gouvernementales, tandis que 32,1 % restent neutres.

Les TPE / PME françaises se tournent résolument vers la technologie et le numérique pour relever les défis posés par le changement climatique. Ainsi, 56 % des entreprises françaises optent pour les paiements et reçus numériques, un taux d’adoption supérieur à celui de l'Allemagne (51,2 %), du Royaume-Uni (48,2 %) et de l'Italie (46,1 %). Des distinctions émergent également à l’échelle européenne : l’Allemagne (13,6 %) et la Grande-Bretagne (12 %) capitalisent davantage sur l'utilisation d'outils de gestion des ventes.

Par ailleurs, l’Allemagne, plus “technophile”, a introduit des capteurs IoT pour réduire le gaspillage d'énergie et d'eau, tandis que le Royaume-Uni mise davantage sur l'utilisation des QR codes pour gérer les commandes dans les restaurants. Paradoxalement, l'engagement dans l'innovation reste faible.

Preuves à l’appui, une large proportion des organisations sondées n'ont pas encore mis en œuvre d'innovations technologiques. Les chiffres suivants l’attestent clairement : Italie (43,7 %), Royaume-Uni (36,5 %), Allemagne (34,6 %) et France (31,6 %).

Des acteurs de la restauration qui s’engagent

En parallèle, les entreprises françaises dans le secteur de la restauration s'engagent activement dans des initiatives pour rendre leurs activités plus durables. Ainsi, 41,7 % d’entre elles augmentent la quantité de produits locaux, bien que ce chiffre reste inférieur à celui de l'Allemagne (55,6 %). En matière de gestion des déchets, l'Allemagne est la plus avancée, tandis que la France (33,3 %) se distingue par l’utilisation du « doggy bag ». L'augmentation des plats végétariens et végétaliens est plus marquée en Allemagne (44,4 %) et au Royaume Uni (41,4 %), tandis que l'Italie (13,2 %) est à la traîne. Par ailleurs, 33,3 % des entreprises françaises réduisent la quantité de produits et matières premières importés, comparé à 44,4 % en Allemagne. Enfin, 33,3 % des entreprises françaises augmentent les repas basés sur des ingrédients de saison, renforçant ainsi leur engagement envers des pratiques plus durables.

   

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