La vie de famille constitue pour la majorité des chefs d'entreprise l'indispensable ingrédient à la réussite de leur activité.
Bpifrance Le Lab a interrogé 1 640 dirigeants sur l’équilibre entre vie familiale et gestion de l’entreprise. Malgré une charge de travail importante, il ressort que 79 % des sondé(e)s se disent satisfaits de la manière dont ils concilient leurs vies de famille et d’entrepreneur. En effet, pour une majorité de ces chef(fe)s d’entreprise, le cercle familial s’avère être un ingrédient indispensable à la réussite de leur entreprise bien que la majorité préfère cloisonner les deux sphères. Certains profils doivent relever plus de défis que d’autres pour concilier vies personnelle et entrepreneuriale, notamment les femmes dirigeantes (13 % des répondants), plus exposées à la porosité entre leur vie professionnelle et privée.
En 2016, dans le cadre d’une étude sur la solitude du dirigeant, Bpifrance Le Lab constatait un lien entre le sentiment d’isolement du dirigeant(e)s et sa situation matrimoniale. Les dirigeant(e)s divorcé(e)s se sentaient ainsi significativement plus seul(e)s dans le cadre de leur fonction.
Entreprise et famille : deux réussites qui se nourrissent
La famille structure l’existence des dirigeant(e)s : ils sont 82 % à être mariés. Ils ont également une famille plus nombreuse que la moyenne : 42 % des dirigeants ont 3 enfants ou plus. Le poids des revenus liés à l’entreprise dans les ressources du ménage est élevé : pour plus de la moitié de l’échantillon, ces revenus représentent plus des trois quarts de ceux du ménage. Dans 4 entreprises sur 10, au moins un membre de la famille du dirigeant(e) est au capital de la société. Et 1 entrepreneur(e) en couple sur 4, compte son (sa) conjoint(e) parmi les salariés de son entreprise.
Si 93 % des dirigeants rencontrent des difficultés à concilier leurs obligations entrepreneuriales et familiales, cela n’entame pas leur satisfaction pour autant.
« Diriger une entreprise implique un engagement de tous les instants et un nombre d’heures travaillées très supérieur à la moyenne. Ce que certains pourraient qualifier de sacrifices s’apparente davantage, pour la majorité des dirigeant (e)s, à la liberté de décider. Les deux ne s’opposent pas, et la famille est au cœur de l’équation. » explique Elise Tissier, directrice de Bpifrance Le Lab.
S’ils affichent des semaines plus chargées que la moyenne des actifs, ils tirent une satisfaction de leur liberté : leur taux de satisfaction de l’équilibre vie professionnelle et privée est bien meilleur que celui des salariés en France (79 % selon notre étude versus 12 % pour les salariés selon une étude Robert Half de 2018).
La famille, centrale dans la réussite et garde-fou / frein nécessaire
80 % des dirigeant(e)s interrogés déclarent que la sphère privée est un lieu de ressourcement pour eux. C’est aussi un appui pour leur monde professionnel : 65 % d’entre eux estiment que leur entreprise a pu connaître un tel développement grâce au soutien de leur entourage. Pour les répondants, la famille est un garde-fou pour ne pas travailler nuit et jour, prendre du recul et éviter de confondre son entreprise et sa propre personne. En revanche, elle peut aussi freiner dans quelques cas. Croissance à l’international, rachat d’entreprise : 23 % des dirigeant(e)s interrogé(e)s ont renoncé à un projet stratégique à plusieurs occasions. Enfin, près de deux tiers des dirigeant(e)s estiment par ailleurs manquer régulièrement de temps pour répondre à la fois aux attentes de leur famille et à leurs engagements professionnels.
Une situation contrastée selon les profils de dirigeants
Pour les dirigeant(e)s des entreprises de moins de 50 salariés, le niveau de satisfaction entre la vie familiale et la sphère professionnelle reste plutôt élevé (76 %). En revanche, les deux sphères sont plus perméables et leur vie familiale affecte davantage les décisions stratégiques de l’entreprise. Par ailleurs, les entrepreneurs de moins de 45 ans connaissent également une situation particulière : 66 % ont des enfants de moins de 10 ans et 38 % ont pensé quitter l’entrepreneuriat à de multiples occasions pour une vie familiale plus adaptée à leurs envies (contre seulement 16 % pour les plus de 60 ans).
Enfin, les dirigeantes ont plus de difficultés à concilier vie entrepreneuriale et vie familiale : 88 % de leurs conjoint(e)s ont un emploi à plein temps, contre seulement 58 % des conjoint(e)s des dirigeants. La gestion du quotidien familial peut s’avérer plus pesante pour les cheffes d’entreprise. En effet, 39 % des dirigeantes s’occupent à la fois de la gestion de leur entreprise et de la gestion de leur foyer, contre 10 % des dirigeants hommes.
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