Inflation et crise russo-ukrainienne : selon la dernière enquête du SDI, 77% des entrepreneurs individuels et dirigeants de TPE sont inquiets pour la poursuite de leur activité.
Selon la dernière enquête du SDI réalisée du 10 au 12 mars auprès de 1243 chefs d’entreprise, un fort sentiment d’inquiétude domine chez 77% d’entre eux : effets COVID sur leur activité, contexte économique de forte inflation et enfin, pour 53% d’entre eux, la crainte d’une extension du conflit ukrainien sur le territoire européen avec une implication de la France. Ils sont 90% à constater un impact négatif sur leur activité. 57 % sont inquiets, 19 % désabusés, 9 % en colère, 5 % déprimés, ce qui constitue une très forte majorité de dirigeants vivant mal la période actuelle.
Baisse d’activité
Avec l’inflation, la hausse du coûts des énergies et des matières premières et le début de la crise en Ukraine, on constate une baisse d’activité chez 54% des répondants, qui indiquent constater chez les consommateurs, un frein aux achats plaisir. Ce constat est particulièrement prégnant parmi les secteurs suivants : Equipement de la personne (80%), CHR (64%), Commerces alimentaires (62%). « Ce n'est plus une baisse c'est une chute totale !! j'exerce en centre-ville intramuros de Vannes, c'est bien simple depuis le début du conflit tout le monde semble s'être enfermé chez soit et le CA est en chute libre ! Alors même que je n'avais subi aucune baisse d'activité (au contraire même) durant les 2 années de Covid et mouvements sociaux "gilets jaunes". Même constat chez mes amis boulangers, qui sont un indicateur fort : un effondrement de l'activité. Pour la 1ere fois en 4 ans d'activité je suis extrêmement inquiet », déclare un dirigeant.
Peu de solutions
La trésorerie tient encore le choc, puisque seuls 35 % des dirigeants font face à des difficultés. Mais l’inquiétude demeure : « Nous payons actuellement le retard des cotisations Urssaf dû au COVID, et maintenant on se fait prendre le peu de trésorerie que nous avons avec les hausses de carburant », explique un patron. Les solutions ne sont pas nombreuses, comme le reconnait un chef d’entreprise : « On ne peut pas répercuter la baisse de marges sur nos clients qui souffrent déjà de la hausse des matières premières ». « La forte hausse des prix du textile et la hausse de tous les matériaux en général rendent nos ventes difficiles à cause de leur prix. Baisser nos marges comme nous l'avions fait durant la période Covid n'est pas envisageable. En plus de ça, notre recherche de nouveaux clients est impactée par l'augmentation du prix de l'essence qui nous empêche d'aller à la rencontre de nouveaux clients », appuie un autre dirigeant.
Le constat est pire pour les professionnels du BTP, particulièrement touchés : 88% des répondants de ce secteur, se retrouvent actuellement avec des bons de commandes signés sur la base d’un prix des matières premières très inférieurs aux prix actuels ce qui entraine une baisse massive de leur marge et pour certains, de leur rémunération…
Hausse des prix
Pour compenser l’impact de ces hausses et maintenir leur activité et l’emploi de leurs salariés, les dirigeants ont réagi. Ils sont 83% à avoir dû augmenter leurs prix de vente (mais faiblement pour ne pas perdre de clientèle, elle aussi impactée) tout en baissant leurs marges (51% d’entre eux) et parfois même en baissant leur rémunération pour maintenir viable leur outil de travail (26%). 21 % ont renoncé à un recrutement et 5 % procédé à un licenciement. Enfin, pour ceux n’ayant pas encore pris de mesures, 64% d’entre eux prévoient d’agir en conséquence et 87% comptent augmenter leur prix de vente dans les prochaines semaines si la situation reste tendue.
Quant à la question du PGE, si 55 % des personnes interrogées n’ont pas entamé de démarches pour solliciter l’allongement de la durée de remboursement, c’est souvent pour des raisons précises : « J'ai vraiment peur d'envoyer un mauvais signal aux banques et établissement de couverture de crédit qui risque de diminuer mes encours autorisés ce qui me bloquerait dans mon activité », raconte un dirigeant. Et un autre renchérit : « Pour le moment la question ne se pose pas mais cela pourrait arriver. »
Parmi les mesures qu’ils souhaitent voir adopter par le gouvernement dans le cadre du prochain « plan résilience », il est cité la « prise en charge par le gouvernement des remboursements du PGE, des charges URSSAF 2021 » ou encore le blocage « du prix des carburants et des matières premières » et la « baisse des charges sociales quitte à les reverser au salarié pour augmenter leur pouvoir d'achat, et l'État gagne en contrepartie sur la collecte de TVA , aide sur les factures d'énergie. » Enfin, on parle aussi de la remise en place du chômage partiel.
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