Les commissionnaires de transport déplorent les conséquences des grèves portuaires sur l’activité économique française
Les grèves portuaires se durcissent dans les ports français en mars 2025, avec une grève de 72 heures annoncée du 18 au 20 mars et un arrêt de 4 heures un jour sur deux pour l’ensemble du mois de mars. Depuis le début de l’année, plus de 300 heures de grève ont déjà été enregistrées, contre 166 heures en 2024. Les répercussions sur l’économie française sont dramatiques.
Les entreprises importatrices et exportatrices sont face à des frais supplémentaires considérables : frais d’utilisation de conteneurs, de stockage et de réacheminement des marchandises…
A titre d’exemple, le surcoût par conteneur à l’import atteint 61 %, soit une facture supplémentaire d’au moins 232 millions d’euros rien que pour le mois de février 2025. Ces surcoûts, en pleine période de morosité économique et de consommation faible, fragilisent encore davantage la compétitivité des entreprises françaises.
Un détournement des flux vers les autres ports européens
Les exportations françaises sont particulièrement touchées puisque les marchandises peinent à être embarquées dans les ports français. Ces dernières sont désormais transférées vers les ports voisins tels que ceux de Belgique, des Pays-Bas ou d’Italie, afin de contourner les perturbations. L’attractivité industrielle de la France se retrouve directement menacée. Les industries existantes et les nouvelles industries risquent de se détourner de la France au profit d’autres pays.
Les grèves mettent en péril la santé de l’écosystème portuaire et logistique français, un secteur qui regroupe plus de 2000 entreprises et 180 000 emplois. En effet, près de 25 à 30% des flux de marchandises se détourne déjà vers des ports étrangers comme Anvers, Rotterdam, Wilhelmshaven, Hambourg, Gênes, Barcelone et Savone. La compétitivité des ports français est durablement menacée, car les flux de marchandises mettront plusieurs années à revenir, voire ne reviendront jamais.
Un frein pour la transition écologique du secteur
Le manque de fiabilité des opérations portuaires conduit à une moindre utilisation des modes ferroviaires et fluviaux, freinant la transition écologique du secteur. Les marchandises prennent majoritairement la route pour le dernier segment terrestre (report modal inversé). Or, reporter l’équivalent d’un train vers la route représente 50 camions et jusqu’à 24 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre.
Parmi les demandes des commissionnaires de transport :
• Garantir la libre circulation des biens et des personnes au sein des zones portuaires
• Mettre en œuvre un plan de continuité d’activité en concertation avec l’ensemble des acteurs de la chaîne logistique : opérateurs de manutention, compagnies maritimes, logisticiens, transporteurs routiers, autorités portuaires… L’objectif est d’assurer le maintien, total ou partiel de la circulation des marchandises conteneurisées.
• Limiter les surcoûts pour les importateurs et exportateurs, notamment via l’extension des temps de franchise associées aux frais d’utilisation de conteneurs, ou en explorant toute autre solution.
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