La filière aéronautique tarde à redécoller

Après une année 2020 catastrophique, les entreprises de la filière aéronautique et spatiale ne retrouvent pas encore l'élan d'avant-crise. 

En 2020, en France, les 4 480 sociétés appartenant à la filière aéronautique et spatiale emploient 263 000 salariés pour leur activité aérospatiale, soit 7 % des emplois salariés industriels français. Le chiffre d’affaires résultant de cette activité atteint 106 milliards d’euros. La crise sanitaire a fortement affecté la filière.

En 2020, le chiffre d’affaires aérospatial diminue de 32 %. Dans le même temps, la baisse des effectifs est quatre fois moindre (– 8 %), les sociétés ayant largement fait appel aux dispositifs d’aides, notamment à l’activité partielle. Ces pertes d’emploi s’observent à la fois dans l’industrie et dans le tertiaire. Les TPE-PME sont les plus touchées.

Début 2021, les chefs d’entreprise de la filière estiment que l’activité augmente par rapport au second semestre 2020. Ils anticipent une poursuite de cette reprise sur toute l’année 2021, qui devrait s’accompagner d’une augmentation de l’emploi dans le tertiaire mais pas dans l’industrie. Déjà en début d’année le taux d’utilisation des capacités de production a atteint 80 % contre 72 % en 2020 (mais il était de 92 % en 2019).

Le marché militaire surnage

La filière aéronautique et spatiale englobe à la fois des grands constructeurs, leaders mondiaux (Airbus, Dassault, ArianeGroup, etc.) et la chaîne d’approvisionnement constituée des sous-traitants, fournisseurs et prestataires de service, qui  représente 75 % des entreprises de la filière. L’aéronautique est prépondérante par rapport au spatial (90 % du chiffre d’affaires et 88% des effectifs).

Dans le contexte d’arrêt du transport aérien, les commandes adressées à Airbus ont chuté de 66 % par rapport à 2019, même si son carnet de commande a permis à l’entreprise d’amortir les effets de la crise. Sur l’ensemble de la filière, trois-quarts des entreprises ont enregistré une baisse de la demande. Au total, les entreprises les plus touchées ont été celle travaillant dans la construction aéronautique et spatiale, la métallurgie et la fabrication d’autres procédés industriels (visserie, tôles, tuyaux…).  Les sociétés consacrant une partie importante de leur activité au marché militaire ont été davantage épargnées.

47 % des sociétés de la filière ont eu recours au PGE et 43% ont obtenu un report d’échéances sociales ou fiscales.

Si la crise sanitaire a freiné les efforts d’innovation, elle ne les a pas stoppés. En 2020, 16 % des sociétés fabriquant ou fournissant des composants ou outils ont innové sur les produits et 14 % sur les procédés. De plus, certaines sociétés ont œuvré sur des projets porteurs comme l’industrie du futur, la diversification des activités, la modernisation des sites de production.  

 

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