L’économie mondiale ne parvient pas à retrouver ses performances d’avant Covid.
Dans ses dernières prévisions, le Fonds monétaire international (FMI) s'attend à ce que la croissance économique mondiale reste stable, bien qu'insuffisante à court et à moyen terme selon elle. L'institution financière prévoit une croissance du PIB mondial d'environ 3 % par an en 2024 et en 2025. Si la croissance reste constante à l'échelle mondiale, les dynamiques sous-jacentes révèlent d'importants changements à la fois sectoriels et régionaux. Le FMI a également mis l'accent sur l'incertitude élevée, les tensions géopolitiques, la volatilité des marchés financiers et les élections à venir, qui affectent la stabilité économique.
En ce qui concerne les plus grandes économies de la planète, le FMI a revu à la baisse sa prévision de croissance pour la Chine en 2024, la ramenant à 4,8 % (contre 5 % en juillet), en avertissant que le ralentissement du secteur immobilier risquait de s'aggraver dans le pays. L'organisation internationale table sur une croissance chinoise à 4,5 % l'an prochain. Pour son rival régional, l'Inde, elle a en revanche maintenu ses prévisions inchangées à 7 % de croissance cette année et à 6,5 % en 2025.
Pour l'économie américaine, le FMI a relevé de 2,6 % à 2,8 % sa prévision de croissance en 2024, principalement en raison d'une consommation plus importante que prévu. En 2025, l'institution table sur une croissance du PIB des États-Unis à 2,2 % (contre 1,9 % en juillet).
L’Europe stable
En Europe, l'Allemagne devrait enregistrer une croissance nulle en 2024, après avoir connu une légère récession en 2023. L'an prochain, Berlin devrait renouer avec une croissance limitée à 0,8 % d'après le FMI. À l'inverse, l'économie française reste stable, avec une croissance attendue à 1,1 % en 2024 et en 2025 (comme en 2023). Pour le Royaume-Uni, l'organisation est désormais plus optimiste qu'en juillet, puisqu'elle prévoit une hausse du PIB de 1,1 % en 2024 (contre 0,7 % auparavant). En 2025, il est attendu que le PIB britannique augmente de 1,5 %. Enfin, en Russie, le FMI s'attend à ce que l'économie progresse de 3,6 % en 2024 (contre 3,2 % en juillet). Mais l'institution a cependant réduit sa prévision de croissance pour l'an prochain de 1,5 % à 1,3 %, compte tenu des signes d'aggravation des problèmes économiques du pays.
Dans les pays émergents et les pays en développement, les perturbations de la production et du transport des produits de base (du pétrole, en particulier), les conflits, les troubles sociaux et des phénomènes météorologiques extrêmes ont entraîné des révisions à la baisse des perspectives pour l’Afrique subsaharienne et la région Moyen-Orient et Asie centrale. Ces abaissements des prévisions ont été compensés par les révisions à la hausse des perspectives pour les pays émergents d’Asie, où la croissance a été renforcée par la forte augmentation de la demande de semi-conducteurs et de composants électroniques, alimentée par d’importants investissements dans l’intelligence artificielle.
Danger sur les financements
Selon les dernières prévisions, la croissance mondiale s’établirait à 3,1 % d’ici cinq ans, un niveau qui reste médiocre si on le compare à la moyenne prépandémique. Des vents contraires structurels persistants, comme le vieillissement de la population et la faible productivité, freinent la croissance potentielle dans de nombreux pays.
Les déséquilibres cycliques se sont atténués depuis le début de l’année, ce qui a permis de mieux aligner l’activité économique sur la production potentielle dans les principales puissances économiques. Cet ajustement réduit les écarts entre les taux d’inflation des différents pays et, dans l’ensemble, a contribué à faire baisser l’inflation mondiale. En effet, l’inflation globale au niveau mondial devrait passer d’une moyenne annuelle de 6,7 % en 2023 à 5,8 % en 2024, puis à 4,3 % en 2025.
Des poussées de volatilité soudaines sur les marchés financiers, comme au début du mois d’août, pourraient durcir les conditions financières et peser sur l’investissement et la croissance, en particulier dans les pays en développement où les importants besoins de financement extérieur à court terme pourraient entraîner des sorties de capitaux et un surendettement.
Un recours accru aux politiques protectionnistes exacerberait les tensions commerciales, réduirait l’efficience des marchés et perturberait davantage les chaînes d’approvisionnement. La montée des tensions sociales pourrait provoquer des troubles civils, nuire à la confiance des consommateurs et des investisseurs et potentiellement retarder l’adoption et la mise en œuvre des réformes structurelles nécessaires.
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