Incertitude, prudence, dégradation

La situation économique frappe toujours de plein fouet les TPE, accablée également par les prélèvements fiscaux

La situation de trésorerie s’est vivement dégradée depuis la précédente enquête réalisée en août 2024 et elle se tendrait à nouveau au cours des prochains mois. Les conditions d’accès au crédit pour le financement de l’exploitation courante se dégradent à nouveau. La part de dirigeants rencontrant des difficultés à financer leurs investissements reste stable à un niveau bas.


Pour la deuxième fois consécutive, les contraintes de demande (actuelle et future) sont le premier frein à l’activité, perçu par 60 % des dirigeants de PME/TPE, soit une forte hausse ce trimestre (+5 points) pour atteindre un niveau record (hors période Covid). Les difficultés de recrutement, citées par 44 % des dirigeants, sont à l’inverse tombées à un plus bas (hors période Covid).
Les chefs d’entreprise continuent de freiner leurs investissements : 43% des dirigeants ont investi ou comptent investir cette année, une proportion en baisse de 3 points sur le trimestre et de 9 points sur un an. Parmi les motifs d’investissement, l’extension de la capacité de production, de vente ou d’accueil et l’introduction de nouveaux produits ou services sont moins souvent citées, l’objectif de mise aux normes est plus fréquent et le motif environnemental se stabilise (cité par 37 % des PME/TPE).


Cette prudence accrue prend place dans un contexte d’incertitude en termes de politique économique, qui inquiète de plus en plus les dirigeants de PME/TPE : 56 % d’entre eux estiment que celui-ci a un impact fort sur l’activité de leur entreprise (+5 points par rapport à l’enquête d’août). Dans ce contexte, seuls 34 % des dirigeants prévoient de maintenir leurs projets d’investissement. 45 % comptent les reporter et 21 % les annuler. Ces proportions sont de respectivement 46, 35 et 19 % en ce qui concerne les projets d’embauche.


Le poids de l’impôt


Interrogés sur leur perception de l’évolution globale des taux de prélèvements fiscaux et sociaux depuis dix ans, seule une minorité de dirigeants de PME/TPE ressentent une baisse (14 %), alors qu’un tiers déclarent une forte hausse et un quart une hausse modérée. La baisse de l’impôt sur les sociétés et l’extension des allègements de cotisations sociales employeur jusqu’à 2,5 SMIC sont jugées comme les principales mesures fiscales les plus bénéfiques de ces dernières années. Cette seconde modalité arrive en tête chez les PME/TPE industrielles, qui sont aussi plus nombreuses à mentionner comme bénéfiques la baisse de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) et celles de la taxe foncière et de la cotisation foncière des entreprises sur les locaux industriels.


Les dirigeants de PME/TPE identifient en premier l’impôt sur les sociétés (46 %) puis les cotisations employeurs entre 1,2 et 2 SMIC (41 %) et la fiscalité locale (30 %) comme les prélèvements pour lesquels une éventuelle hausse serait la plus pénalisante pour leur entreprise. Les PME/TPE de l’industrie seraient davantage pénalisées par une éventuelle hausse des cotisations entre 1,2 et 2 SMIC (51 % d’entre elles), ainsi que par une réduction du crédit d’impôt recherche ou du crédit d’impôt innovation. Les PME d’au moins 10 salariés sont plus sensibles à une remise en cause du crédit impôt recherche ou du crédit impôt innovation (15 % d’entre elles) que les TPE (6 %).


(Source baromètre Bpifrance Le Lab et Rexecode)

   

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