Si les dirigeants de TPE et PME commencent à s’emparer des outils d’IA Générative, cela reste encore bien marginal. La plupart ne savent pas quel usage en faire. Ces outils sont un bouleversement.
Avec l’émergence fulgurante des Intelligences Artificielles Génératives (IA Génératives), les experts promettent gains de productivité et amélioration de la performance dans tous les secteurs. Ces IA Génératives s’emparant des activités intellectuelles des cols blancs, on parle d’une révolution. Pour autant, cette innovation a-t-elle déjà percé dans les TPE et PME ? Bpifrance Le Lab a publié une étude sur les usages des IA Génératives au sein de ces entreprises et dévoile des chiffres inédits sur les niveaux de connaissance et d’utilisation de la part des dirigeants.
L’usage des IA génératives dans les TPE et PME reste encore très limité. Selon l’enquête, seuls 3% des dirigeants de TPE/PME en font un usage régulier et 12% un usage occasionnel.
L’utilisation varie selon les secteurs et atteint 24% parmi les dirigeants du secteur des services. Les moins familiers avec les IA génératives sont les dirigeants des secteurs de la construction (4%) et des transports (5%), alors que les dirigeants de l’industrie et du commerce sont proches de la moyenne (respectivement 12% et 11% à les utiliser de manière régulière ou occasionnelle).
Les moins familiers avec les IA génératives sont les dirigeants des secteurs de la construction (4 %) et des transports (5 %), alors que les dirigeants de l’industrie et du commerce sont proches de la moyenne (respectivement 12 % et 11 % à les utiliser de manière régulière ou occasionnelle). Les dirigeants de PME utilisent légèrement plus l'IA générative que les dirigeants de TPE (20 % contre 15 %). Les dirigeants de PME de plus grande taille se démarquent : ils sont 28 % à les utiliser. Si ces résultats semblent faibles, ils sont en réalité alignés avec le reste des Français, qui sont aussi 16 % à utiliser les IA Génératives selon une étude de l’Ifop/ Talan de mai 2023. De plus, 13 % des dirigeants déclarent vouloir s’en servir prochainement, démontrant au moins une curiosité envers ces technologies
« Aucune utilité »
La grande majorité des dirigeants déclarent ne pas vouloir utiliser les IA génératives : 14 % des dirigeants ne les utilisent pas par choix ou en ont interdit l’usage en entreprise, 58 % n’ont pas l’intention des les utiliser à court terme. Pourquoi ? 10 % des dirigeants craignent une mauvaise utilisation par leurs collaborateurs, comme le partage de données confidentielles ou un manque de vérification des réponses données par les outils. 14 % des répondants ont d’ailleurs interdit l’usage. Mais selon une étude Ifop/Talan parmi les 16 % des Français déclarant utiliser les IA, 44 % les utilisent dans le cadre professionnel et privé, et 68 % d’entre eux déclarent ne pas le dire à leur supérieur. L’utilisation de ces outils en entreprise peut donc être plus répandue qu’on ne le croît. Au lieu d’interdire, les dirigeants gagneraient peut-être à ouvrir un dialogue afin de mieux comprendre les usages qui sont fait de ces outils
Parmi les dirigeants ayant répondu ne pas utiliser les IA génératives, la grande majorité (71 %) déclarent ne pas en trouver l’usage dans leurs entreprises. En effet, certains dirigeants soulignent qu’ils n’ont pas encore approché ces outils et n’ont pas encore exploré leur potentiel. Mais s’agit-il d’une vraie constatation après usage, ou bien d’une mauvaise connaissance du potentiel de ces outils ? Souvent cité, le « manque d’expertise », laisse entendre que les dirigeants n’ont tout simplement pas encore essayé ces outils. Et un dirigeant de confirmer un « manque de recul sur la façon d'en tirer parti » ou de ne « pas encore avoir évalué l'intérêt pour notre société ». D’autres avouent un « manque de connaissance et d’accompagnement ». Enfin, d’autres dirigeants estiment ne voir « aucune utilité » ou que leur « secteur d’activité n’est pas concerné », car la « production est 100 % manuelle », confirmant un manque de connaissance sur l’application de ces outils
Manque de temps
L’utilisation des IA génératives dans les TPE et PME reste encore majoritairement cantonnée à des fonctions supports ou à des activités qui ne sont pas dans le cœur de métier, comme des recherches et de l’analyse de données, mais aussi pour la génération de textes, notamment dans des campagnes de communication, la rédaction de textes légaux ou encore dans l’élaboration de documents administratifs.
De même, les applications au cœur de métier, comme la participation à la création d’un nouveau produit ou la fourniture d’un service, sont peu répandues. Maus une fois les cas d’usage identifiés, la mise en œuvre peut requérir du temps : « Nous manquons de temps pour sélectionner et contrôler les données d'entrée, puis pour analyser les réponses et adapter la demande jusqu'au résultat exploitable », confie un dirigeant. Outre la pédagogie sur le potentiel et les risques de ces outils, l’accompagnement depuis l’identification du besoin jusqu’à la mise en œuvre semble indispensable pour un Fonction juridique, marketing et communication, designers, consultants, développeurs de logiciels : ces sont les métiers les plus bouleversés par les IA Génératives. Et c’est une révolution dans les métiers des cols blancs qui avaient en partie échappé à l’automatisation de leurs activités.
Trois profils de dirigeant utilisateur semblent se dessiner :
- Les agiles: sans politique affichée et de manière agile, ils encouragent les collaborateurs à s’y familiariser
- Les formalisateurs: ils ont formalisé l’utilisation et ont intégré leurs usages de manière plus explicite
- Les refondateurs: ils ont décidé de refonder leurs opérations métier autour de ces technologies, en reconstruisant leurs architectures des Systèmes d’Information de manière à intégrer le plus possible ces applications et un pilotage par les données.
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