Guerre des talents : quand l’inflation se mêle à l’équation

Grande démission, quiet quitting, quick quitting, inflation galopante : dans un contexte extrêmement tendu, quelles sont les nouvelles attentes des cadres ? Quels sont les ressorts des entreprises pour y répondre ? Et quels seront leurs enjeux pour l’année à venir ?

Dans sa nouvelle étude de rémunération, le cabinet Robert Walters revient sur ces tendances qui ont chamboulé le marché du recrutement en 2022, et donne les perspectives pour 2023.

71% DES CADRES SOUHAITENT CHANGER D’EMPLOI D’ICI 2 ANS

Désaccord avec le management, souhait d’une meilleure rémunération ou évolution de carrière : 87% des cadres ont songé à démissionner cette année. Et cette tendance ne semble pas s’affaiblir pour 2023, amplifiée par la confiance des professionnels sur le marché (79%) et le quick quitting, phénomène désignant ces cadres qui quittent leur entreprise prématurément, lors des deux premières années ou de leur période d’essai.

84% des cadres ont ainsi repensé leur relation au travail au cours de l’année, plus à l’écoute de leur équilibre vie pro/vie perso, et de plus en plus attentifs au sens de leurs missions. Enfin, les sujets RSE deviennent un élément déterminant dans l’attractivité d’une entreprise pour 72% des cadres.

Toutefois, malgré ces nouvelles préoccupations, la rémunération restera le premier critère de satisfaction pour les cadres en entreprise, notamment dans ce contexte inflationniste qui poussera 71% d’entre eux à demander une augmentation. Ce sujet sera donc clé pour les entreprises, puisque 6 cadres sur 10 déclarent être prêts à quitter leur emploi si leur augmentation n’est pas supérieure à l’inflation.

RÉTENTION FACE À GRANDE DÉMISSION

Quick quitting, quiet quitting et grande démission : les entreprises doivent activer de nouveaux leviers pour faire face à ces bouleversements et conserver leurs collaborateurs. Un sujet d’inquiétude grandissant, puisque 85% d’entre elles déclarent être préoccupées par la pénurie de compétences et de talents, contre 76% en 2021. Ainsi, 65% des entreprises ont mis en place de nouvelles initiatives en 2022, soit 24% de plus que l’an dernier, signe d’une réelle prise de conscience. Elles concernent essentiellement leur politique de télétravail, les programmes de formation et les mesures en faveur du bien-être.

Malgré ces nouvelles mesures, les entreprises ont bien conscience que l’inflation sera au cœur des négociations salariales, et 80% d’entre elles déclarent que cela les poussera à accorder des augmentations en 2023. D’après l’Etude de rémunération réalisée par le cabinet Robert Walters, les salaires des cadres devraient augmenter de 4% pour les collaborateurs déjà en poste, et de 17% pour ceux prenant le risque de changer d’entreprise.

Dans ce contexte de prévisions d’augmentations records, les salaires n’augmenteront néanmoins pas aussi vite que l’inflation, et les entreprises ne pourront pas éternellement s’aligner sur les demandes des cadres en termes de salaire fixe. Elles devront donc se montrer innovantes et proposer des avantages adaptés : package, flexibilité, formation, etc. Elles pourront également proposer des « step increases », en leur présentant un plan des augmentations sur plusieurs années. Cette dernière mesure permet ainsi aux collaborateurs de mieux se projeter, et à l’entreprise de les fidéliser. Ainsi, en 2023, 90% des entreprises prévoient d’accorder des révisions de salaires, au moins deux fois par an.

QUELLES FONCTIONS TIRERONT LEUR ÉPINGLE DU JEU EN 2023 ?

De nombreux postes sont en tension : tous sont des métiers souvent rattachés à des secteurs particulièrement mis en lumière dans cette actualité mouvante : ressources humaines, juridique, finances, IS et data, sales et marketing digital, achats & supply chain.

   

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