Gérer, oui, mais comment ?

La formation à la gestion financière reste un point faible des dirigeants de petites entreprises

Pour assurer la résilience de leur entreprise, les dirigeants doivent concilier agilité et solidité financière. Une gestion rigoureuse des ressources et une culture financière bien ancrée sont indispensables, non seulement pour garantir la pérennité de l'entreprise, mais aussi pour préparer l'avenir, notamment la retraite. Mais qu'en est-il de l’éducation financière des entrepreneurs français ? Sumup, fintech qui accompagne plus de 4 millions d'entreprises, a interrogé les dirigeants de PME en France, Italie, Royaume-Uni et Allemagne. Voici les principaux enseignements de cette enquête.

Une culture financière lacunaire, frein à la projection

Dans un contexte politique et économique incertain, la confiance des dirigeants de PME français en leur gestion financière reste mitigée : près de 60 % se disent plutôt confiants, mais seuls 21 % affichent une confiance totale. À l’échelle européenne, nos voisins semblent plus optimistes, avec 48,3 % des Britanniques se déclarant "totalement confiants” puis 46,2 % des Italiens et 52,4 % des Allemands s’affichant “plutôt confiants”.

Cette confiance relative est en partie liée à un manque de formation en gestion financière : 37,7 % des dirigeants français n’ont reçu aucun enseignement formel en la matière et 27 % ne prévoient pas de s’y former, contre 58,6 % en Italie, 45,4 % au Royaume-Uni et 42,7 % en Allemagne. Toutefois, 11,4 % des sondés hexagonaux ont pris l’initiative de suivre un atelier ou une formation rapide sur ce sujet.

Cette absence de préparation se répercute sur leur capacité à anticiper l’avenir, notamment en matière de retraite : 31,6 % des dirigeants français interrogés n’ont mis en place aucune solution pour financer leur retraite. Ceux qui s’y préparent comptent principalement sur leur plan de pension personnel (15,8 %), le régime de retraite étatique (14,2 %) et leurs économies (13,7 %). À l’inverse, nos voisins européens semblent un peu mieux préparés, misant majoritairement sur l’État et leur plan de pension personnel pour leurs vieux jours. Plus surprenant, 17,4 % des entrepreneurs italiens considèrent que "leur entreprise est leur plan de retraite". En Europe, la plupart envisagent de prendre leur retraite entre 60 et 69 ans, une tendance partagée par près de 65,1 % des sondés français. Plus surprenant, 25,1 % des Britanniques, 13,9 % des Allemands, 13,6 % des Italiens et 10,6 % des Français déclarent qu'ils ne comptent pas prendre leur retraite, souhaitant travailler aussi longtemps que possible.

Cette insuffisance en matière de culture financière se traduit également par une méconnaissance des solutions disponibles pour préparer leur retraite : 27,1 % des Français et 15,7 % des Britanniques interrogés estiment ne pas avoir suffisamment de connaissances à ce sujet. Ce constat est renforcé par des ressources financières limitées (40,4 % en Allemagne, 30,2 % en France) et un pouvoir d’achat affaibli (20,4 % en France, 31,2 % en Italie).

Des défis pour une gestion financière optimisée

Assurer la pérennité de son activité, en particulier pour les petites et moyennes structures implique une gestion rigoureuse de la trésorerie et une anticipation des évolutions du marché et de la réglementation. Si 33,2 % des sondés français se disent à l’aise avec la gestion de leur liquidité et 31,9 % avec leur comptabilité, ils sont nettement moins confiants lorsqu’il s’agit de s’atteler aux aspects de prévisions financières (10,6 %) et de conformité fiscale (7,7 %). Cette agilité financière réduite est en partie liée à des méthodes de gestion encore largement manuelles : 47,2 % des dirigeants français gèrent encore leurs finances sur papier, une pratique partagée par 51,3 % des Britanniques, alors que 56,3 % des Italiens délèguent ces tâches à un comptable ou un conseiller fiscal.

Dans ce cadre, les principaux défis auxquels ils sont confrontés sont la gestion de la trésorerie et des dépenses (17,1 %), la compréhension des impératifs fiscaux et réglementaires (15 %), le paiement des impôts et la conformité (12,6 %), et l’accès au capital ou à des sources de financement (11,2 %). L’incertitude politique en France pèse également, captant l’attention de 10,8 % des sondés.

Le numérique et la technologie, des solutions pour relever ces défis

Face à ces défis, des solutions concrètes existent pour améliorer la culture financière des entrepreneurs. Parmi elles, les cours en ligne et les webinaires sont plébiscités par 20,4 % des Britanniques, 19,6 % des Allemands, 18,7 % des Italiens et 17,6 % des Français.

Ces derniers soulignent également l'importance des conseils reçus de leur entourage familial ou amical (16,7 %), de l'utilisation de logiciels de gestion financière (14,4 %) et des ouvrages ou guides spécialisés (11,7 %). L’Italie se démarque davantage avec 18 % des sondés qui préfèrent un accompagnement personnalisé via le coaching financier.

La technologie joue également un rôle clé pour améliorer la gestion financière. Elle est perçue comme un moteur d’optimisation des performances et d’organisation des PME par 30 % des Allemands, 24 % des Français, 23,9 % des Britanniques et 21,9 % des Italiens. Enfin, près d’un quart des répondants européens (18,5 % en France) soulignent que l’automatisation des tâches financières leur fait gagner un temps précieux.  Dernier élément intéressant à souligner : en France, 8,5 % estiment que la technologie permet de compenser leurs lacunes en matière de culture financière, bien que paradoxalement, 27,7 % ne l’utilisent pas à cette fin.

   

 

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