Même si le taux de fraude est en baisse, les montants montrent le prix payé par les commerçants et les entreprises.
L’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement souligne l’importance de la lutte engagée contre les procédés d’usurpation d’identité et appelle les utilisateurs à demeurer vigilants
L’année 2023 confirme la progression générale de l’usage des moyens de paiement scripturaux (+ 5,2 % en nombre d’opérations) observée ces dernières années, portée par une adoption dynamique de nouveaux modes de paiement, tels que le paiement par mobile ou le virement instantané, ainsi que par une croissance toujours vigoureuse du commerce en ligne. Cette croissance des flux s’accompagne d’une stabilité du montant total de la fraude, qui reste sous la barre des 1,2 milliard d’euros.
La carte de paiement, qui conforte son statut de moyen de paiement principal du quotidien, voit ses taux de fraude orientés à la baisse sur tous les canaux d’initiation électronique de paiement et de retrait. C’est notamment le cas pour le paiement mobile, qui représente désormais 10 % des paiements au point de vente, pour le paiement sans contact et pour le paiement en ligne, qui enregistrent leur plus bas taux de fraude historique.
Outils avancés
Le montant des opérations frauduleuses par chèque diminue de 8 % par rapport à 2022, en raison notamment de la mise en place de mécanismes de prévention par les banques, et notamment de dispositifs de blocage ou de temporisation des remises de chèques qui ont permis de neutraliser 222 millions d’euros de transactions frauduleuses en 2023 (+ 38 % par rapport à 2022).
Le taux de fraude au virement et au prélèvement reste particulièrement faible. Dans un contexte d’adoption progressive de l’usage du virement instantané, qui représente désormais 6 % du nombre de virements émis, son taux de fraude, en baisse, reste inférieur à celui de la carte.
Ces taux de fraude historiquement bas sur les paiements électroniques attestent de l’efficacité de l’authentification forte et des outils avancés d’appréciation du risque de fraude déployés par les acteurs de marché sous l’impulsion de la réglementation européenne. Toutefois, face au développement de nouvelles techniques de fraude par manipulation de l’utilisateur (dont la fraude au faux conseiller bancaire), l’Observatoire a fait de la lutte contre l’usurpation d’identité sur les réseaux de communication un axe de travail prioritaire.
À ce titre, l’Observatoire se félicite de l’implication des opérateurs de téléphonie, désormais représentés en son sein, dans la mise en place de mécanismes innovants visant à protéger les identifiants de communication des professionnels sur leurs réseaux. Depuis plus d’un an déjà, les fraudeurs ne peuvent plus usurper l’identifiant alphanumérique de services publics ou d’entreprises privées lors de campagnes d’envois de SMS malveillants.
À compter d’octobre 2024, les opérateurs de téléphonie activeront le mécanisme d’authentification du numéro pour les appels passés depuis ou à destination des lignes fixes présentant un numéro français. Les appels non conformes seront systématiquement coupés, ce qui contribuera progressivement à lutter contre l’usurpation de numéros professionnels. Ces mécanismes vont rendre les tentatives de fraude plus aisément détectables par les consommateurs, car les fraudeurs devront recourir à des numéros inconnus pour tenter d’établir la communication avec leurs victimes, que ce soit par SMS ou par appel téléphonique.
Pour être efficaces, ces mesures nécessitent que les utilisateurs, particuliers comme professionnels, acquièrent les bons réflexes :
Ne pas prêter attention aux SMS non sollicités adressés depuis un numéro de mobile (commençant par 06 ou 07) ni cliquer sur les liens qu’ils contiennent : il s’agit en règle générale de tentatives d’hameçonnage qu’il faut ignorer et supprimer, de préférence après les avoir déclarées au service de signalement des SMS frauduleux (au 33700 ou sur le site 33700.fr) ;
Raccrocher le plus rapidement possible en cas d’appel d’un professionnel dont le numéro ne serait pas connu ou référencé ; et dans tous les cas, se rappeler qu’un conseiller bancaire n’a jamais besoin de demander les identifiants de connexion de son client, ni de lui demander d’effectuer en direct, sous son contrôle, des opérations de sécurisation de son compte.
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