Les JO, ce sont des espoirs de médailles, mais aussi la possibilité de retombées économiques pour les entreprises. Mais dans les deux cas, c'est l'incertitude qui est de mise.
Les Jeux olympiques offriront-ils un appel d’air à l’économie française ? Feront-ils plutôt uniquement l’affaire des grands groupes partenaires de l’évènement et d’un CIO aux manœuvres politiques douteuses ? La France a voulu s’engager sur une voie pluraliste en confiant à la Solideo - établissement public créé en 2017, chargé des opérations d’aménagement liées aux JO -, la responsabilité de rendre accessible 25 % du montant des marchés de réalisation des ouvrages aux TPE, PME et structures de l’économie sociale et solidaire (ESS). Selon un rapport parlementaire, cet objectif a été « atteint et même dépassé, avec 663 millions d’euros engagés au profit de 1891 TPE/PME et 99 structures de l’ESS », soit 36 % du total, dont 11 % aux TPE. 41 % est revenu aux grandes entreprises, pour 759 M€.
« La promesse de retombées économiques locales est tenue », écrivent les rapporteurs, Stéphane Mazars et Stéphane Peu. Les données communiquées font apparaître une proportion très significative d’entreprises franciliennes, qui ont bénéficié d’un peu plus de 75 % des montants des marchés. Sur les 663 millions d’euros attribués à des TPE/PME, 103 millions sont revenus à des sociétés implantées en Seine-Saint-Denis ». Les députés appellent cependant la Solideo et les maîtres d’ouvrage à accroître autant que possible la part des TPE/PME dans les marchés titulaires, afin d’atteindre au moins 40 %.
Effet d’éviction
L’autre retombée économique majeure, qui devrait là aussi concerner des petites entreprises, est le tourisme. Le Centre de droit et d’économie du sport de l’Université de Limoges avance l’hypothèse d’un impact global calculé entre 5,3 et 10,7 milliards d’euros pour le seul territoire de l’Île-de-France.
Mais, à ces chiffres prometteurs, il convient d’apporter quelques bémols. Tout d’abord, selon les députés, « un premier effet d’éviction, difficile à mesurer, peut résulter d’un certain découragement pour les visiteurs habituels et les habitants ». Nicolas Guillemin, directeur d’exploitation et du développement de France Tourisme, juge que les Jeux « n’auront pas d’impact positif sur le tourisme ». Selon lui, nombre de visiteurs traditionnels délaissent la ville-hôte au profit d’autres lieux comme ce fut le cas en 2012 à Londres. Par ailleurs, il souligne que Paris est déjà une destination touristique de premier plan : « Les hôtels d’Île-de-France sont déjà pleins à cette période de l’année. La foule nombreuse qui va venir pour les JOP de Paris ne sera pas la clientèle classique, ses dépenses seront beaucoup plus faibles et ciblées. »
Les retombées économiques sont donc à anticiper avec beaucoup de précaution, d’autant que les retards de chantier en matière de transports et les enjeux de sécurité (notamment liés à la fragilité du secteur de la sécurité privé) peuvent engendrer des conséquences négatives sur l’évènement. Les entreprises, surtout les plus petites d’entre elles, sont loin d’être certaines de gagner des médailles d’or.
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