Les dirigeants d’entreprise font part de réelles difficultés à comprendre la Gen Z
86% des dirigeants perçoivent la génération Z (jeunes âgés de 18 à 28 ans comme différente de celle d’avant. Ainsi, ils sont nombreux à ne pas réussir à identifier leurs aspirations professionnelles. Ils sont également près de la moitié à juger difficile de faire évoluer ces jeunes dans le monde de l’entreprise. En effet, pour les dirigeants d’entreprises, les jeunes ont un rapport différent au travail : les dirigeants estiment que les moins de 30 ans sont moins investis que leurs aînés au travail (57% le pensent), moins fidèles à l’entreprise (72%) et moins respectueuse de la hiérarchie (53%), selon une étude de l’école d’ingénieurs CESI et IPSOS
Vue comme moins investie, la Gen Z est logiquement considérée par les chefs d’entreprise comme moins prête que ses aînés à sacrifier son équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle au profit du travail : 77% des chefs d’entreprise pensent que la Gen Z est moins prête que ses aînés à faire parfois des heures supplémentaires qui ne sont pas payées et à travailler plus en cas de pic d'activité sans contrepartie financière. Ainsi, l’avis des dirigeants sur l’arrivée de cette génération dans le monde du travail est partagé : si 40% pensent qu’elle va améliorer l’organisation du travail, 32% jugent que l’arrivée de la GenZ va plutôt dégrader l’organisation du travail.
Cette difficulté à comprendre la Gen Z s’accompagne de problèmes de recrutement. La majorité des dirigeants s’estime confrontée à des difficultés pour recruter et fidéliser des jeunes salariés, particulièrement en termes de rémunération : 58% des chefs d’entreprise rencontrent des difficultés pour proposer des rémunérations jugées attractives par les jeunes. Les dirigeants dans le secteur de l’industrie déclarent être davantage confrontés à ce problème (80%).
Un attrait pour les TPE
En miroir d’une perception de la Gen Z comme désinvestie par les chefs d’entreprises, les jeunes âgés de 18 à 28 ans, au contraire, témoignent d’une volonté de s’investir dans le monde du travail. 84% d’entre eux disent avoir le goût du travail. 73% des 18-28 ans se disent prêts à réaliser parfois des tâches qui ne sont pas dans leur fiche de poste et 60% à assumer des responsabilités qui ne font pas partie de leur poste.
La réussite professionnelle est perçue comme essentielle : 91% d’entre eux, estiment qu’avoir un travail que l’on apprécie est une condition essentielle pour être heureux et 85% que réussir sa vie professionnelle est un objectif essentiel. Dans ce contexte, 4 jeunes sur 10 seraient prêts à quitter leur emploi si ce dernier n’est pas source d’épanouissement.
Cette aspiration à la réussite professionnelle va de pair avec un souhait de travailler en entreprise : 80% des 18-28 ans auraient envie de travailler dans une entreprise de taille moyenne et 76% dans une petite entreprise, loin devant la fonction publique (59%) et les associations (59%). Globalement, la Gen Z estime que son niveau de compétences est en adéquation avec les recrutements : 39% des actifs de 18-28 ans estiment que les entreprises emploient les jeunes salariés à leur bon niveau de compétence, une proportion qui monte à 47% chez les chefs d’entreprise et qui descend à 37% chez les étudiants.
La Gen Z exprime un goût certain pour le travail et fait preuve également d’une réelle confiance dans son avenir professionnel, qui nourrit un fort sentiment de liberté dans leur rapport au travail. Ainsi, si la Gen Z se dit attachée aux critères traditionnels (équilibre, rémunération, intérêt), les facteurs d’autonomisation sont des critères importants dans le choix d’un poste. L’autonomie, la possibilité de prendre des décisions seul, la flexibilité des horaires et le fait de pouvoir évoluer vers d’autres secteurs ou spécialités sont jugés importants ou primordiaux. Toutefois, l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle reste le premier critère pour choisir de rejoindre une entreprise, devant l’ambiance au travail.
Ces deux éléments sont suivis de près par l’intérêt du poste, la localisation géographique, la rémunération et les perspectives d’évolution. Recherchant l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, la Gen Z ne se dit pas prête « sacrifier » son temps à l’entreprise : 51% des 18-28 ans se disent prêts à travailler plus en cas de pic d'activité sans contrepartie financière.
En plus des conditions d’emploi, les 18-28 ans se montrent très attentifs aux valeurs portées par l’entreprise, notamment dans l’impact environnemental des activités. Plus globalement, les jeunes attendent de leur entreprise qu’elle contribue au changement, au risque de ne pas travailler pour elle si elle ne le fait pas.
Confiants dans leur insertion professionnelle, les moins de 30 ans ont également le sentiment de bien comprendre ce que les entreprises attendent d’eux, mais sont moins convaincus du contraire, notamment sur le temps et le rythme de travail ou la rémunération.
Nourrie par un sentiment de confiance dans son insertion professionnelle et exprimant des attentes spécifiques, la Gen Z considère que le mouvement est aujourd’hui indispensable pour obtenir ce qu’elle veut. Près de 8 jeunes sur 10 considèrent qu’il est indispensable de changer régulièrement d’entreprise pour avoir un meilleur salaire et avoir un poste intéressant. Ainsi, les moins de 30 envisagent la démission pour les sujets qu’ils jugent essentiels comme la rémunération, l’ambiance de travail, l’équilibre vie pro / vie privée. Mais orsqu’ils rencontrent des situations problématiques en entreprise, les 18-28 ans déclarent avant tout privilégier le dialogue à la démission. Toutefois, ils attendent un dialogue rapide.
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