En France, 56,9% des personnes de 55 à 64 ans sont en emploi en 2022 (contre 82,5% des 25 à 49 ans). Ce taux qui a atteint son plus haut niveau depuis 1975 reste inférieur à celui de la moyenne de l'Union européenne, qui est de 62,4%.
La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du travail a publié, une étude concernant les seniors sur le marché du travail en 2022. Par rapport à 2021, le taux d'emploi des seniors progresse de 0,9% en France et 1,8% dans l'ensemble de l'Union européenne. Le taux d’emploi des 60-64 ans est nettement en dessous de la moyenne européenne (–12,3 points), alors que celui des 55-59 ans y est supérieur (+1,4 point).
Un taux de chômage en baisse
En 2022, le taux de chômage (nombre de chômeurs parmi les actifs) des seniors est de 5,7%, en diminution de 0,6 point par rapport à 2021. Il augmente sensiblement avec l'âge (de 5,1% pour les 55-59 ans à 7,0% pour les 60-64 ans). Cela est dû à la baisse de la part de seniors actifs à partir de 60 ans, avec le basculement progressif vers la retraite.
Depuis 2003, le taux de chômage des seniors est toujours inférieur à celui de l’ensemble des actifs de 15 à 64 ans, mais l’écart tend à se réduire (compris entre –3,5 et –4,0 points de 2003 à 2006, il est de –1,7 point en 2022).
Un taux d’emploi plus bas pour les femmes
En 2022, parmi les 55-64 ans, le taux d’emploi est plus bas pour les femmes (55,5%) que pour les hommes (58,3%). Néanmoins, ce taux est proche de la moyenne de l’Union européenne qui s'établit à 56,2%.
Le taux de chômage des 55-64 ans en France est légèrement plus faible chez les femmes : 5,6% contre 5,8% chez les hommes.
Les hommes sont plus souvent en retraite (27,9% contre 23,6%) et les femmes plus fréquemment inactives sans être pour autant retraitées. Les femmes seniors en emploi sont davantage à temps partiel (31,5% d'entre elles, contre 10,7% des hommes).
Des disparités socio-professionnelles
Les ouvriers et les employés sont plus fréquemment ni en emploi ni en retraite : entre 55 et 59 ans, c’est le cas de 29,4% des premiers et de 24,7% des seconds, contre 10,2% des cadres et 13,7% des professions intermédiaires. En particulier, à ces âges, les employés et ouvriers sont trois fois plus souvent au chômage que les cadres.
Le passage vers la retraite est plus tardif chez les cadres, les agriculteurs ainsi que les commerçants et chefs d’entreprise : respectivement 38,4%, 33,9% et 29,3% d’entre eux sont à la retraite entre 60 et 64 ans, contre 57% pour les professions intermédiaires, 55,9% pour les ouvriers et 43,7% pour les employés. Selon la Dares : "ce passage plus tardif peut s’expliquer en partie par des facteurs liés à la soutenabilité du travail mais aussi par un âge d'entrée dans la vie active plus avancé."
Le recours au cumul emploi-retraite est également plus important pour les cadres, les agriculteurs et les commerçants et chefs d’entreprise, avec près d’un sur dix qui y a recours entre 65 et 69 ans.
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