L’année 2022 a vu repartir à la hausse la fréquentation touristique en France, grâce à la clientèle locale. Camping et haut de gamme ont été les plus recherchés.
Les hébergements touristiques ont enregistré 322 millions de nuitée pendant la saison estivale en France, + 2,4 % par rapport à 2019. La fréquentation est portée par la clientèle résidente (+ 5,3 %) alors que le retour progressif de la clientèle internationale n’a eu lieu qu’en fin de saison. Dans cette catégorie, la clientèle européenne reste le moteur principal, avec en tête les Pays-Bas et l’Allemagne, qui représentent chacune 15 millions de nuitées, en hausse respectivement de + 6,9 % et + 11,2 %. Le Royaume-Uni (10 millions de nuitées, mais une baisse de 14 %) et la Belgique (8,6) viennent ensuite. Les Etats-Unis pèsent pour 5,8 millions, en baisse de 8 % par rapport à 2019. La chute est encore plus spectaculaire pour la clientèle chinoise (- 83 %, 0,3 million) et japonaise (- 82 %, 0,2 million).
La reprise est franche dans les campings, un peu moins dans les hôtels et les autres hébergements collectifs. Le nombre de nuitée augmente fortement dans les établissements haut de gamme (+ 5,5 % par rapport à 2019 dans les 4 et 5 étoiles).
Le point région par région :
Auvergne-Rhône-Alpes.
La fréquentation a dépassé de 5,1 % le niveau de 2019 avec 35,7 million de nuitées. Toutes les catégories d’hébergement bénéficient de cette reprise, uniquement du fait du retour de la clientèle résidente. Les visiteurs étrangers sont en effet en baisse de – 1,4 %. C’est l’hôtellerie haut de gamme qui enregistre les plus fortes hausses à + 13 %, concentrant près du quart de la clientèle estivale. Les campings bondissent de 10 %, demeurant le premier mode d’hébergement touristique de la région. Trois départements tirent particulièrement leur épingle du jeu, la Haute-Savoie, la Savoie et l’Ardèche. C’est plus compliqué pour l’Ain et la Cantal, et équilibré pour l’Allier, l’Isère et la Haute-Loire.
Bourgogne – Franche Comté
L’été 2022 a été marqué par le retour de la clientèle étrangères, avec une augmentation de 12 % par rapport à 2019. La fréquentation française a suivi le même rythme. Les touristes se sont concentrés en priorité sur les activités extérieures : promenade et randonnée pédestre, découverte du patrimoine naturel, visites de sites et monuments emblématiques, cyclotourisme. En revanche, il a été constaté une baisse générale des dépenses.
Bretagne
Les établissements touristiques ont comptabilisé près de 22 millions de nuitées, en hausse de 7,2 % par rapport à la situation d’avant crise sanitaire. Il s’agit de la plus forte évolution parmi les régions françaises. Ces résultats sont portés par la forte fréquentation des campings. A l’exception des hôtels, qui peinent à retrouver leur rythme de croisière, les autres hébergements collectifs tournent la page du déficit de nuitée connu depuis deux ans. L’ensemble des départements bénéficie de l’embellie, plus particulièrement l’Ille-et-Vilaine (+ 5 %) et les Côtes-d’Armor (+ 8,8 %). La clientèle étrangère tend à revenir, mais les touristes britanniques sont moins présents, alors que les allemands reviennent en nombre.
Centre- Val de Loire
Avec 7,3 millions de nuitées, la fréquentation estivale dépasse de 2,4 % celle de 2019. Les campings ont fait le plein (+ 8,7 %) et les hôtels retrouvent un chiffre d’affaires au niveau de celui de 2019. Le nombre de nuitées de la clientèle non-résidente n’est pas revenu à son niveau d’avant-crise (- 5,5 %). L’augmentation de nombre de nuitées dans les campings est portée par le Loir-et-Cher et l’Indre.
Corse
Une toute petite hausse de 0,8 % par rapport à 2019 avec 10,1 millions de nuitées, avec de bonnes fréquentations en avant-saison (+ 3,4 % en mai et juin) et en septembre (+ 2,7 %). En revanche, juillet-août sont en baisse de 0,7 %. La violence des intempéries et les vagues successives de canicules peut expliquer ce repli. Comme le veut la tendance, les campings sont les grands gagnants de la saison avec 4,4 millions de nuitées à + 4,4 %, avec une demande soutenue pour les 4 et 5 étoiles. En y ajoutant les 3 étoiles, ces catégories captent 79 % de la fréquentation des campings. La fréquentation hôtelière reste en retrait de son niveau d’avant-crise (- 3,5 %). Cette statistique est à mettre en relation avec une offre plus restreinte qu’en 2019 : le nombre d’hôtels ouverts pendant la saison 2022 est en effet inférieur de 4 % à celui d’il y a trois ans.
Grand Est
La baisse du nombre de touristes français a été compensée par le retour des clientèles internationales, notamment celles de proximité (Pays-Bas, Belgique, Allemagne), avec également un retour des touristes nord-américains, effet de la parité euro/dollar qui leu est favorable. Sans doute en raison de la canicule, le département des Vosges est le grand gagnant au niveau du taux d’occupation des hébergements locatifs. Globalement, le chiffre d’affaires de l’hôtellerie a progressé de 5 % par rapport à 2019, porté par un excellent mois d’août.
Île-de-France
Paris concentre plus de la moitié des 45,5 millions de nuitées de la région. Mais avec une baisse de 2,1% par rapport à 2019, la région capitale est l’une des deux seules en France à enregistrer une baisse. Le gros problème demeure la baisse de fréquentation des étrangers. Les USA restent le principal pays visiteur (4,2 millions de nuitées), mais en baisse de 4,1 %. Les touristes asiatiques continuent à être absents, et les progrès de ceux venus du Moyen-Orient (+ 30 %) et des pays européens (+ 34% pour les Pays-Bas, + 20 % pour l’Italie, + 10 % pour l’Allemagne) ne parviennent pas à compenser ce déficit, d’autant plus que la clientèle britannique, n°2 de ce classement, n’augmente que de 2 %.
Normandie
La fréquentation touristique est en hausse de + 6,4 % par rapport à 2019, avec un cœur de saison (juillet et août) particulièrement porteur. La fréquentation dans les hôtels et les autres hébergements collectifs retrouve son niveau de 2019, mais ce sont les campings qui s’envolent (+ 16,5 %, 4,4 millions), avec une très forte présente de touristes français. La Seine-Maritime et la Manche ont particulièrement profité du retour des touristes, le Calvados un peu moins. L’Eure stagne alors que l’Orne est en baisse de – 3,9 %. Les Néerlandais sont les touristes étrangers les plus présents alors qu’on constate une baisse des clientèles américaines et britanniques.
Nouvelle Aquitaine
Même si la région a fait les frais de l’actualité avec les incendies qui ont frappé la Gironde et les Landes, elle demeure au premier rang de la fréquentation touristique en France (46,3 millions de nuitées), avec le retour des vacanciers étrangers, mais aussi un panier moyen à la baisse. 86% des professionnels sont satisfaits de leur saison estivale 2022. Le chiffre d'affaires est supérieur à celui de la saison 2021 pour 7 professionnels sur 10. Cependant, des difficultés de recrutement tout au long de la saison et dans tous les secteurs ont été relevées.
Occitanie
45,7 millions de nuitées pour la région qui dépasse de 1,1 % son chiffre de 2019. La reprise est portée par les campings (+ 6,5 %) alors que les hôtels et autres hébergements restent à la traine. La durée des séjours moyenne est de 3,7 nuits contre 2,9 nuit en moyenne nationale, au premier rang de l’ensemble des régions. La Lozère est le département le plus dynamique (+ 8,9 %) devant ceux du littoral (Hérault + 7,4 %, Aude + 5%). Les Hautes-Pyrénées (-21 %) et la Haute-Garonne (- 9 %) voient leur fréquentation s’effondrer, d’une part en raison d’une absence très sensible de touristes à Lourdes (- 35 %) et du manque de reprise du tourisme d’affaires à Toulouse.
Provence-Alpes-Côte d’Azur
Avec 42,1 millions de nuitées, la fréquentation touristique progresse de 2,9 %. Les touristes français sont plus présents à hauteur de + 7,6 %. Ces bons résultats ont permis une hausse de 1,7 % des embauches dans l’hôtellerie-restauration. La baisse de la fréquentation étrangère se fait sentir dans les Alpes-Maritimes et les Hautes-Alpes, alors que les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse sont en hausse de + 5 % et + 6,4 %. Avec 15,9 millions de nuitées, la fréquentation dans les hôtels est en hausse de 2,3 %, la plus forte en France. Les campings sont à l’avenant, + 7,3 % pour 16,4 millions de nuitées.
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