Des records pour l’emploi cadre

Après avoir pour la 1ère fois passé la barre des 300 000, les recrutements de cadres se stabilisent à très haut niveau cette année.

Dans la lignée du fort rattrapage de 2021, les entreprises ont massivement recruté des cadres en 2022 et dépassent, pour la première fois, le seuil symbolique des 300 000 recrutements (308 300, +15 % sur un an). Cela constitue un record nettement supérieur à celui enregistré en 2019 (281 300).

Cette bonne orientation a concerné la quasi-totalité des secteurs d’activité à l’exception de l’industrie caoutchouc-plastiques et du bâtiment. Les moteurs traditionnels de l’emploi cadre (activités informatiques, ingénierie-R&D, activités juridiques, comptables, conseil) se sont montrés particulièrement actifs avec des hausses de leur volume de recrutements de cadres oscillant entre +10 et +15 %.

Promotions internes

Dans un contexte de fortes tensions de recrutement et afin de se procurer les compétences cadres dont elles ont besoin, les entreprises ont recruté en externe mais ont également sollicité leur marché interne. Les promotions de salariés non-cadres au statut de cadre ont ainsi fortement progressé sur un an (+14 %) et atteignent le niveau (63 600) le plus élevé depuis 2001 (72 000). In fine, le nombre de postes de cadres pourvus (recrutements et promotions internes) est nettement supérieur aux sorties (démissions, licenciements, départs à la retraite). En conséquence, la création d’emplois cadres est en forte progression (80 200 en 2022 contre 63 500 un an auparavant) et matérialise les transformations structurelles à l’œuvre nécessitant l’acquisition de nouvelles compétences.

Pour 2023, les acteurs économiques envisagent un volume de recrutements stable en 2023 mais toujours à très haut niveau (308 800), 10 % au-dessus du niveau d’avant crise.

Le poids de l’Île-de-France

Cinq régions métropolitaines se singulariseraient avec des intentions de recrutement à la hausse. Place forte de l’emploi cadre hexagonal, l’Île-de-France polariserait, à elle seule, la moitié des recrutements prévus, avec 152 520 embauches de cadres (soit +3 %). Les services à forte valeur ajoutée, surreprésentés dans le tissu économique francilien, apporteraient une contribution décisive à cette progression. Avec 33 390 embauches attendues, la région Auvergne-Rhône-Alpes atteindrait un niveau inédit en matière de recrutements. Elle bénéficie d’un tissu économique équilibré entre les services à forte valeur ajoutée et les industries de pointe (fabrication de composants électriques, électroniques, optiques, etc.) qui seraient bien orientés en 2023. Après avoir enregistré une des plus fortes progressions de recrutements en 2022 (+16 %), la dynamique en Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse serait moins intense (+2 %). Elle s’appuierait sur les activités informatiques et l’ingénierie-R&D mais également sur le commerce interentreprises et le transport-logistique. En Pays de la Loire, les activités informatiques contribueraient également à la dynamique régionale. Au total, les entreprises ligériennes prévoient l’embauche de 13 520 cadres (+1 %). Enfin, l’Occitanie devrait aussi tirer son épingle du jeu en 2023. En effet, très durement touchée par les conséquences économiques de la crise sanitaire en 2020, avec l’arrêt total du trafic aérien et des répercussions délétères sur l’aéronautique, la région devrait profiter en grande partie du regain observé dans ce secteur et enregistrer un volume record d’embauches de cadres

Avec près de 175 000 recrutements de cadres prévus en 2023, les services à forte valeur ajoutée devraient de nouveau progresser (+3 %). Acteurs centraux des dynamiques et des transformations structurelles en cours, ces secteurs semblent immunisés des aléas conjoncturels. Les activités informatiques et télécommunications devraient être largement en tête avec 67 380 recrutements de cadres prévus soit une progression de 4 %.

Des jeunes en demande

Dans l’industrie, les entreprises font preuve de prudence avec des volumes de recrutement de cadres qui devraient être stables en 2023. Les services devraient connaitre, en revanche, une année 2023 contrastée avec un volume de recrutements qui devraient légèrement se contracter (-1 %). Alors que certaines activités pourraient tirer leur épingle du jeu, comme l’hôtellerie-restauration, loisirs (+2 %) qui bénéficierait encore du rebond entamé en 2022, d’autres, en revanche, comme les services divers aux entreprises (intérim, sécurité, nettoyage, etc.) ou le transport-logistique seraient orientés à la baisse (respectivement -7 % et -5 %). Les entreprises du secteur de la construction envisageraient de réduire la voilure en matière de recrutements de cadres (-7 %). Dans le commerce, les recrutements de cadres devraient s’inscrire en baisse (-9 %) en 2023

Les cadres de 1 à 10 ans d’expérience professionnelle resteraient les profils les plus recherchés par les entreprises du secteur privé et plus particulièrement ceux ayant entre 1 à 5 ans d’expérience. Les cadres ayant entre 1 à 10 ans d’expérience représenteraient à eux seuls 188 370 recrutements, soit 61 % des embauches globales. Les jeunes diplômé.es de moins d’un an d’expérience représenteraient 15 % de l’ensemble des recrutements de cadres prévus en 2023 soit plus de 46 300 embauches. Ils seraient particulièrement courtisés par les entreprises des énergies, eau, gestion des déchets (24 %), des activités informatiques et télécommunications (23 %) et de l’ingénierie-R&D (22 %). Les cadres les plus expérimentés ne seraient pas en reste : en effet, les entreprises envisageraient de recruter plus de 74 000 cadres de plus de 10 ans d’expérience professionnelle soit 24 % de l’ensemble des embauches prévues en 2023. 

   

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