Dans un contexte de crise énergétique et d’inflation persistante, le moral des chefs d’entreprise s’en ressent logiquement. Vigilants sur les conséquences de la hausse des prix, moins confiants dans les perspectives économiques, les entrepreneurs ont du mal, en ce début d’année, à se projeter dans l’avenir.
En ce début d’année, les craintes de coupures d’électricité se sont certes dissipées, mais la menace de l’augmentation des prix de l’énergie reste un souci majeur pour les dirigeants d’entreprise interrogés dans le cadre de la Grande Consultation des Entrepreneurs (Sondage Opinionway pour CCI France / La Tribune / LCI).
Morosité dominante
Dans cette situation, l’indicateur de l’optimisme stagne à un niveau bas : 68 points ce mois-ci (+1 point depuis décembre). Pour autant, malgré les défis qui s’annoncent, la part des dirigeants considérant que ce sera mieux demain affiche une hausse pour le deuxième mois consécutif, tout en restant très bas (26%, +3 pts et +7 pts par rapport à novembre dernier). La morosité demeure l’opinion dominante, 39% des chefs d’entreprise estimant que c’était mieux hier (39%, -4 pts).
La menace inflationniste
Face à l’inflation, les dirigeants se montrent toujours aussi vigilants : 76% déclarent que leur entreprise est encore plus attentive que d’habitude à ses charges (-3 points).
Quelle que soit la taille de leur entreprise, une part stable des dirigeants déclare que l’inflation pourrait menacer la viabilité de leur organisation : 42% dans les entreprises sans salarié, 46% dans celles en comptant 1 à 9, 41% pour celles de 10 à 49 salariés et 40% dans les entreprises plus grandes. Seulement 4% des chefs d’entreprises de 50 salariés et plus déclarent que l’inflation pourrait les forcer à diminuer leurs revenus, comme 15% de celles comptant 10 à 49 salariés, contre 37% dans les entreprises de 1 à 9 salariés et 40% dans les entreprises sans salarié.
Difficultés de trésorerie
Malgré les difficultés actuelles, une majorité des dirigeants juge que la trésorerie de leur entreprise est dans une bonne situation (73%, dont 8% très bonne). Un quart signale toutefois une trésorerie en mauvaise situation (24%) et même 6% en très mauvaise situation. Aux dires des dirigeants, les petites entreprises sont les plus concernées par des difficultés de trésorerie : 25% dans celles sans salarié, 23% dans celles en comptant 1 à 9, 15% pour celles de 10 à 49 et 11% dans les entreprises plus grandes.
La peur énergétique
La moitié des dirigeants anticipe des effets de la crise énergétique (52%). 22% des chefs d’entreprise estiment qu’une adaptation des process de production pour baisser la consommation énergétique, et donc la facture, est inévitable. Un tiers des dirigeants anticipe même des tensions sur la trésorerie, légères (20%) voire fortes (15%), sans toutefois que la fermeture soit envisagée (3% imaginent une fermeture définitive).
Dans les entreprises comptant 50 salariés ou plus, aucun dirigeant ou presque ne déclare de hausse du coût de l’énergie subie par sa structure (1%), ce constat étant plus répandu dans les plus petites entreprises : 18% dans celles employant 10 à 49 salariés, 16% pour celles comptabilisant 1 à 9 collaborateurs et 25% pour ceux travaillant seuls. Interrogés sur leurs besoins de renseignement et d’aide sur les dispositifs mis en place pour pallier la hausse des coûts de l’énergie, les chefs d’entreprise placent en priorité une meilleure connaissance des aides disponibles et de leurs droits concernant leur contrat de fourniture d’énergie.
Investissements freinés
17% des dirigeants interrogés prévoient d’investir pour développer leur entreprise au cours de l’année 2023, dont 6% certainement. Ces investissements porteront surtout sur le cœur d’activité de l’entreprise, notamment la modernisation de l’outil de production (39%), mais également le développement de nouveaux produits (21%) voire la hausse des capacités de production (9%). 16% des dirigeants déclarent encore que leur entreprise va investir pour se diversifier, les autres domaines d’investissement proposés n’étant cités que par une part marginale des chefs d’entreprise. o La démarche d’investir pour se développer est nettement plus répandue dans les entreprises de grande taille : seuls 11% des dirigeants n’ayant aucun employé déclarent qu’ils vont investir, contre 26% dans les entreprises comptant 1 à 9 collaborateurs, 40% dans celles de 10 à 49 salariés et 51% dans les entreprises plus grandes.
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