Crise de la trésorerie et des investissements, marges réduites et demande insuffisante : l’environnement économique est très défavorable pour les TPE.
C’est toujours au mieux le calme plat au pire un début de tempête chez les TPE, comme en témoigne le dernier baromètre Bpifrance – Rexecode.
La situation de trésorerie s’est légèrement dégradée depuis la précédente enquête réalisée en mai 2024 et elle se tendrait à nouveau au cours des prochains mois. Fort logiquement, les patrons comptant investir sont beaucoup moins nombreux qu’il y a un an : 46 % contre 57 %. Il s’agit plus souvent de renouveler ou de moderniser ses installations qu’investir pour innover ou croitre. Cette frilosité est renforcée par le contexte politique incertain, qui ne favorise pas la prise de risque et la lourdeur administrative, qui pèse toujours autant sur l’activité.
Une nouvelle contrainte monte en puissance dans les entreprises : le niveau insuffisant de la demande. 55 % des dirigeants estiment qu’elle bride leur activité, soit immédiatement (20 %, +2 points), soit en perspectives (49 %, +6 points). 14 % d’entre eux citent à la fois les contraintes de demande présentes et anticipées. Les difficultés de recrutement et les difficultés d’approvisionnement sont toujours élevées (même si elles semblent stagner), alors que la concurrence redevient le 3 e frein à la croissance, mentionnée par 31 % des dirigeants, devant les coûts et prix trop élevés.
Désinflation et salaires
La désinflation se propage jusqu’au tissu des petites entreprises. Elles ne sont plus que 28 % à envisager d’augmenter ou à avoir augmenté leurs prix en 2024 contre 36 % en début d’année. La hausse moyenne des prix de vente anticipée pour 2024 relativement à 2023 n’est désormais plus que de 0,3 % (elle était de 1,2 % en février). Le mouvement est comparable en ce qui concerne les salaires des collaborateurs, mais dans une moindre ampleur. 58 % des dirigeants prévoient de les augmenter ou l’ont déjà fait (contre 64 % en février) et la hausse moyenne attendue pour les salaires est de 2,1 % (contre 2,6 % attendu en février).
Dans ce contexte, les dirigeants se montrent un peu plus souvent inquiets quant à l’évolution de la marge nette de leur entreprise : 46 % anticipent qu’elle se réduirait, soit 4 points de plus qu’en février dernier. En particulier, les entreprises confrontées à l’affaiblissement de la demande anticipent plus souvent une baisse de leur marge nette que celles qui ne sont pas concernées (54 % contre 35 %).
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