Commerce extérieur : l’effondrement

Déficit record pour le commerce extérieur de la France en 2022. L'énergie n'explique pas tout. 

164 milliards d’euros de déficit : le commerce extérieur de la France a touché le fonds en 2022 avec ce déficit historique, le double du précédent « record » de 2021.

La crise énergétique explique en grande partie la situation. Dans un contexte de hausse incontrôlée des prix, la France est devenue importatrice nette d’électricité pour la première fois du fait notamment de l’arrêt de plus de la moitié de son parc nucléaire une partie de l’année. La hausse des approvisionnements en énergie (+ 129,2 %) explique la moitié de l’augmentation des importations françaises en valeur. La chute de 11 % de l’euro face au dollar a aussi contribué à renchérir le prix de importations et des approvisionnements énergétiques. Mais la hausse des importations touche l’ensemble des secteurs, notamment les produits chimiques et métalliques, les produits agroalimentaires ou encore le textile et l’habillement.

La croissance des exportations (+ 18,5 % après + 17,1 %) ne permet donc pas de soutenir le rythme. Elle est portée par les traditionnels champions que sont l’aéronautique, les parfums et cosmétiques ou encore la pharmacie. Le pays a également enregistré de bonnes performances dans les services grâce au retour des touristes et aux bonnes performances des entreprises de transport ainsi que la hausse des produits agricoles.

Les chiffres démontrent la dépendance de la France vis-à-vis de l’Asie, notamment du fait d’importations d’équipements mécaniques, électriques, électroniques ou informatiques. L’énergie fait s’effondrer la balance commerciale avec les Etats-Unis du fait de la forte hausse des importations de gaz naturel liquéfié.

On constate une légère amélioration de la part des exportations de biens et services de la France dans la zone euro entre 2021 et 2022. Cette amélioration n’efface cependant pas le recul intervenu depuis 2019 : la France a perdu des parts de marché sur les biens dans quasiment tous les secteurs, et par rapport à la plupart des grands pays de la zone euro.

   

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