Les dirigeants de TPE font preuve d'une solide maîtrise des concepts et des bonnes pratiques financières, selon une étude de la Banque de France.
La Banque de France vient de dévoiler les résultats de deux enquêtes menées en 2021 par l’institut CSA, respectivement sur la culture financière du grand public et, pour la première fois, celle des dirigeants d’entreprises de moins de 50 salariés en France.
Maîtrise des concepts
Le niveau de connaissances financières des dirigeants est plutôt correct et supérieur à l’autoévaluation par les entrepreneurs de celui-ci. Les dirigeants disposent notamment d’une bonne maîtrise des concepts tels que l'inflation, le rapport entre risque et rendement, et la notion de dividendes distribués aux actionnaires.
Cependant, certaines lacunes sont apparues concernant la compréhension des fonds propres inscrits au passif du bilan. Les fonds propres correspondent au capital social apporté par les actionnaires et aux résultats accumulés par l’entreprise et non distribués. De nombreux dirigeants ignorent par exemple que si un investisseur apporte du capital, il devient nécessairement actionnaire. Un investisseur peut en revanche prêter à long terme à une entreprise sans pour autant devenir actionnaire. Le calcul des mensualités d’emprunt est également insuffisamment maîtrisé.
Comportements sains
Les attitudes financières des dirigeants de micro, petites et moyennes entreprises françaises apparaissent moyennement avisées. Si les dirigeants n’hésitent pas à solliciter les banques et investisseurs pour obtenir des financements, ils demeurent plutôt instinctifs et insuffisamment nombreux à établir des plans financiers détaillés ou encore à se fixer des objectifs à long terme.
Quant au comportement financier, c’est-à-dire leur manière d’appréhender les situations pratiques, il semble bien avisé. Les dirigeants semblent adopter sur le terrain des comportements sains et réfléchis.
Ainsi :
- 95% distinguent leur compte professionnel et personnel.
- 73% réfléchissent au financement de leur retraite.
- 68% feraient, en cas de vol, appel à leur assurance.
De plus, les dirigeants accordent de l’importance à la confidentialité des données de leur entreprise, comparent les offres financières reçues, s’appuient volontiers sur des expertises extérieures et s’adaptent à l’évolution des facteurs économiques.
Au total, avec un score final de 12 sur 17, les dirigeants font preuve d’une culture financière plutôt solide.
Au niveau des particuliers, les Français possèdent une culture financière similaire à la moyenne de l’OCDE. 50% n’ont qu’une idée approximative de leurs dépenses mensuelles et 42% répondent que l’argent est fait pour être dépensé (56% chez les 18-24 ans).
Le comportement financier des Français, c’est-à-dire face à des situations pratiques, semble réfléchi : 83% règlent leurs factures à temps et 71% surveillent de près leur situation financière.
Enfin, sur le terrain des arnaques : 9% disent avoir fourni accidentellement des informations financières en réponse à un e-mail ou un appel frauduleux (26% chez les 18-24 ans), et 6 % ont investi dans un placement qui s’est avéré être une escroquerie (15% chez les 18-24 et 25-34 ans). Des marges de progrès sont donc encore significatives, en particulier selon l’âge et les attentes des Français restent fortes : 41% ont le sentiment de ne pas disposer d’informations suffisamment fiables et neutres pour gérer efficacement leur budget et 80% considèrent qu’une éducation financière est nécessaire à l’école
Commentaires
Aucun commentaire
Ecrire un commentaire
Pour écrire un commentaire vous devez vous connecter à votre compte.
Si vous n'avez pas encore de compte nous vous invitons à vous inscrire gratuitement.