Les entreprises paient leur assurance 20 % trop cher en moyenne.
Après avoir augmenté de 10 % en moyenne en 2023, les tarifs des assurances B to B vont encore croître de 5 % en 2024, selon l’estimation de l’AMRAE (Association pour le Management des Risques et des Assurances de l’Entreprise). Un coût considérable pour les entreprises, puisque les frais d’assurance représentent 2 à 5 % de leur chiffre d’affaires.
Doublons de garanties, actions de prévention non valorisées ou encore hausses de primes injustifiées, les pistes d’économies et de renégociation s’avèrent nombreuses. En 2024, pour la cinquième année consécutive, le montant des primes d’assurance pour les entreprises s'envolera sous l’effet conjugué de l'inflation, de l'accroissement des catastrophes naturelles et des risques géopolitiques.
Les prix pourraient progresser encore plus pour certains types d’assurance : la couverture des flottes automobiles ou la cyber-protection notamment devraient voir leurs tarifs s’envoler : « Sur le numérique, les assureurs ont finalement fait le choix de durcir les conditions de souscription en musclant les taux de prime et en relevant les franchises. Cette décision, prise dès 2021 sur le segment des grandes entreprises, s’est ensuite diffusée à l’ensemble du marché », estime Philippe Cotelle, président de la commission cyber de l’AMRAE
L’addition risque donc de s’avérer salée pour les entreprises, puisque ces primes représentent 2 à 5 % de leur chiffre d’affaires en moyenne. Pour autant, elles ne sont pas vouées à subir indéfiniment ces hausses : un examen attentif de leurs contrats existants montre qu’elles paient en moyenne 20 % trop cher leurs primes d’assurances.
Trop de garanties payées deux fois
Premier facteur de surcoût, les doublons de garanties. Il s’avère extrêmement fréquent, par exemple, que des entreprises aient souscrit une responsabilité civile qui protège également leurs locaux et leur flotte automobile. Mais que, faute d’avoir suffisamment examiné leurs garanties, elles paient par ailleurs une assurance pour les eux postes : elles paient donc deux fois pour des garanties identiques. Autre doublon classique, spécifique aux flottes automobiles : de nombreuses entreprises possédant une garantie perte financière pour leurs véhicules auprès d’un assureur… et paient cette même garantie à la société qui leur fournit ces véhicules en leasing.
L’autre grande source de surcoûts provient du fait que bon nombre d’entreprises négligent d’informer leur assureur des actions de prévention qu’elles mènent. Qu’elles aient, par exemple, organisé des opérations de sensibilisation aux risques routiers auprès de leurs salariés, ou encore qu’elles aient compartimenté leurs locaux pour limiter les possibilités de propagation d’un incendie, ces actions sont pourtant de nature à faire baisser le montant des primes, notamment dans le cadre d’appels d’offres.
Faute de le savoir, les entreprises oublient fréquemment d’en faire mention, et continuent donc à payer les mêmes primes que si elles n’avaient mené aucune action de prévention. Enfin, certains contrats autorisent à limiter les frais de réparation ou d’entretien des biens assurés. Passer, par exemple, une convention avec un réparateur de pare-brise permet de réduire le coût d’entretien d’une flotte automobile, et donc au final celui de la prime d’assurance. L’examen attentif de tous ces éléments permet déjà de faire sensiblement baisser la note. « Il est indispensable de vérifier toutes les hausses de primes, afin de constater qu’elles sont bien justifiées. Par exemple, si une entreprise connaît une sinistralité exceptionnelle, l’assureur ne peut pas augmenter ses tarifs comme si cette hausse était récurrente », explique Catherine Colombie, directrice Protection Sociale et assurance pour le cabinet spécialisé Spartes.
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