Quelles sont les attentes des salariés ?

Le monde du travail est en train de changer. Les salariés ont-ils de nouvelles attentes par rapport à leur environnement professionnel ? Voici quelques pistes de réflexion. 

À l’aune du travail hybride et alors que la crise sanitaire est encore bien présente, les contours du futur du travail semblent se dessiner de plus en plus nettement. Un changement de paradigme dont les entreprises et les collaborateurs ont pleinement conscience : près de six DRH sur dix considèrent que la crise sanitaire va impacter durablement les modes de travail et 66 % des collaborateurs estiment que la transformation du travail est l’opportunité d’ouvrir le champ des possibles (enquête Michael Page).

En effet, au-delà des changements technologiques et organisationnels, le futur du travail donne lieu à de nouvelles aspirations pour les collaborateurs qui questionnent de plus en plus le sens au travail et la qualité de vie, et expriment des attentes concrètes vis-à-vis des employeurs. Dans ce contexte, voici trois tendances RH dont il faudrait tenir compte cette année : des tendances qui pourraient bien devenir fondamentales dans le monde du travail de demain.

Basculer dans l’ère de la flexibilité

En 2022, les collaborateurs souhaitent conjuguer travail et flexibilité. Le travail hybride offre une flexibilité en combinant télétravail et travail en présentiel. Selon une étude réalisée par LinkedIn, 87 % des salariés aspirent à être en télétravail au moins la moitié du temps et les collaborateurs qui jouissent d’une véritable flexibilité au travail sont 2,6 fois plus heureux de travailler pour leur entreprise. Cette notion de flexibilité est particulièrement plébiscitée car elle permet de satisfaire de nouvelles exigences que sont la possibilité de choisir ses horaires, être plus souple dans l’organisation de son travail et donc arriver à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. 

Cette tendance semble aujourd’hui décisive pour les collaborateurs et un rapport du cabinet Forrester alerte sur le fait qu’une absence de flexibilité dans les politiques RH des entreprises pourrait entraîner la fuite de talents. Ce constat est partagé par une étude de la société Qualtrics selon laquelle, en 2022, 35 % des salariés seraient susceptibles de quitter leur entreprise s’ils sont contraints d’être en présentiel à temps plein.

Mais ce n’est pas tout, la « flexibilité » permet également de diversifier son lieu de travail, de travailler depuis des espaces plus informels, plus conviviaux, des lieux où les collaborateurs se sentent « bien », tels que des bureaux réinventés, des espaces de co-working, des lieux publics ou encore des tiers-lieux. En somme, des espaces qui proposent une expérience collaborateur qui va plus loin que l’habituel espace de travail. Ainsi, les salariés souhaitent disposer de bureaux physiques mais attendent plus de leur employeur en termes de proposition de valeur. Et les chiffres sont sans appel, toujours selon l’étude Qualtrics, 37 % des salariés estiment que leur lieu de travail n’est pas agréable, une affirmation corroborée par une analyse du spécialiste de l’immobilier JLL, qui indique que 43 % des collaborateurs ne considèrent plus leur entreprise comme un endroit où il fait bon travailler et que 83 % d’entre eux souhaitent des bureaux « plus humains ».

Il faut donc réinventer ces espaces, voire en proposer de nouveaux et y cultiver une approche différente du travail en présentiel. Parmi ce qui semble être clé pour les salariés, il y a entre autres la capacité à proposer des bureaux équipés de technologies performantes, des bureaux durables, mais aussi des bureaux capables de créer une véritable culture du bien-être, l’analyse de JLL démontre en ce sens que 48 % des salariés souhaitent disposer d’espaces de relaxation sur leur lieu de travail.  

Faire de la diversité des profils une véritable richesse pour l’entreprise

Autre tendance forte : les collaborateurs attendent beaucoup de la RSE des entreprises et nul ne pourra ignorer l’acronyme « DEIB » en 2022. La DEIB, qui signifie « diversity, equity, inclusion, belonging » et se traduit en français par « diversité, équité, inclusion et sentiment d’appartenance », témoigne de l’importance accordée à la diversité et à l’inclusion des profils dans les process de recrutement et dans la culture même de l’entreprise. Aujourd’hui, les salariés souhaitent que leur employeur soit exemplaire en matière d’inclusion et de diversité et qu’il renforce les différentes démarches RSE en ce sens. Une attente mise en exergue par l’étude Qualtrics qui précise que, si 70 % des collaborateurs estiment que leur entreprise progresse nettement sur ces sujets, ils attendent de leur organisation une vraie mobilisation dans les mois à venir au service de l’inclusion et considèrent cette approche comme un facteur réellement différenciant. Constat rejoint par un rapport de la société UKG qui précise que les entreprises et les dirigeants devront mettre la DEIB au cœur de leurs préoccupations s’ils souhaitent rester compétitifs et attractifs en matière de RH.

Cette volonté d’une plus grande inclusion et de diversité des profils ne se limite pas à l’égalité professionnelle hommes-femmes. Il s’agit ici de pouvoir intégrer tous les profils de collaborateurs à une politique DEIB, tels que les personnes en situation de handicap physique ou mental, les personnes LGBTQI+ et les profils seniors. 

Soigner la santé mentale et le droit à la déconnexion des salariés

La crise sanitaire et la généralisation du télétravail ont permis à notre société de faire un bond technologique et aux entreprises d’accélérer leur digitalisation. Un progrès au bénéfice des collaborateurs comme des organisation mais qui n’est pas sans contrepartie, celle d’une hyper-connectivité accrue. En effet, avec le travail à distance et le développement d’outils collaboratifs numériques les salariés ont pour certains eu un trop-plein de notifications, de visioconférences et de sollicitations digitales en tout genre sur les derniers mois, menant inévitablement vers un « burn-out numérique ». Une hyper-digitalisation qui a aussi trop souvent gommé les frontières entre le temps de travail et le temps personnel, entraînant une perte de repères pour bon nombre de salariés, avec des impacts directs sur leur santé mentale.

La santé mentale et un usage plus encadré des nouvelles technologies apparaissent donc à l’agenda des grandes tendances 2022, et les collaborateurs comptent sur leur employeur pour initier le mouvement, comme le confirme l’analyse de JLL, qui indique que 46 % des salariés souhaitent que leur entreprise veille à leur santé physique et mentale. Une prise de conscience partagée par les entreprises avec 68 % d’entre elles qui ont, depuis la crise sanitaire, intégrées les questions de santé mentale au travail dans leurs politiques RH, selon une étude Gartner. La vigilance quant au bien-être des salariés, le droit à la déconnexion et la mise en place de bonnes pratiques et de campagnes de sensibilisation de la part des employeurs semblent plus que d’actualité, et des initiatives en ce sens émergent un peu partout dans le monde du travail. Dernier exemple en date au Portugal où, depuis novembre 2021, les entreprises ne sont plus autorisées à solliciter leurs collaborateurs par e-mail, message ou téléphone en-dehors des heures de travail.

 

 

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