Les TPE, moteur du recrutement

Les besoins en main d’œuvre des entreprises oscillent entre volonté d’embaucher et difficulté de recrutement. Ce sont les TPE qui affichent la plus forte volonté de recruter.

Pôle Emploi vient de publier les résultats de son enquête annuelle « besoins en main-d’œuvre, qui permet de faire le point sur les intentions des entreprises et d’anticiper les difficultés de recrutement.

Les projets de recrutement sur l’ensemble de la France connaissent une nette embellie (mais les réponses ont été recueillies avec la crise en Ukraine) avec 3 046 000 projets (+ 21 % par rapport à 2022), dont 71 % en emploi durable (CDI ou contrats de 6 mois ou plus). Près d’un établissement sur trois envisage de recruter, un dynamique portée par les TPE. Les 0-9 salariés représentent en effet 47 % des projets, suivies par les 10-49 salariés à 23 %. S’il fallait une preuve de plus que les TPE sont le moteur de l’économie française, cette tendance l’apporterait.

Le secteurs des services aux particuliers est le plus en recherche de recrutement. 38 % de ses entreprises prévoient d’embaucher, 31 % pour le transport et l’entreposage, 24 % pour le services aux entreprises, 23 % pour l’hébergement et la restauration. Un signe encourageant d’une réindustrialisation de la France, près d’une entreprise industrielle sur quatre prévoit de recruter.

Des recrutements difficiles

Prévoir de recruter, c’est bien, mais encore faut-il trouver les bon profils. Et c’est là que le bas blesse. 83 % des recrutements sont jugés difficiles par les entreprises, + 13 % par rapport à 2021. Ces difficultés concernent tous les établissements, quelle que soit leur taille. Le nombre insuffisant de candidats est la problématique majeure pour 86 % des entreprises, devant le profil inadéquat des candidats à 71 %. Le questions centrales de l’adéquation entre la formation et l’économie, le rapprochement entre l’école et l’entreprise, sont des sujets qui demeurent à traiter en profondeur. Parmi les autres points évoqués, mais nettement en retrait, les conditions de travail (33 %), le déficit d’image (23 %) ou encore le manque de moyens financiers (17 %).

L’hôtellerie-restauration en souffrance

Parmi les métiers les plus recherchés, celui de viticulteurs et arboriculteurs vient en tête (129 700 projets) devant les serveurs de cafés – restaurants (115 980), les agents d’entretien de locaux (111 930), les aides et apprentis de cuisine (102 990), les agriculteurs salariés (88 050). D’une part des métiers saisonniers, qui ont souffert énormément ces dernières années des restrictions de circulation, d’autre part les métiers de l’hôtellerie – restauration, aux prises avec ce problème depuis plusieurs années. Comme l’analyse Hervé Becam,  vice-président de l’Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (Umih) : « Ce sont surtout les métiers de la restauration qui sont en grande difficulté aujourd’hui, principalement en salle et en cuisine. L’hôtellerie est aussi en tension, essentiellement dans les métiers des étages : femme de chambre, gouvernante et gouvernante-adjointe. Ceci étant, l’hôtellerie-restauration a toujours fait partie des secteurs à fort potentiel d’embauches. Depuis dix ans environ, la branche a créé 150 000 emplois, et aujourd’hui il nous manque un peu plus de 100 000 salariés, avec des tensions plus fortes dans les grandes régions touristiques comme le sud-est, le sud-ouest, la montagne, la Bretagne… ». Hors saisonniers, les métiers de la propreté et de l’entretien qui peinent eux aussi à attirer et ceux de la santé, en lien direct avec le vieillissement de la population (aides-soignants, aides à domicile, aides ménagères), seront particulièrement en recherche de compétences.

Les métiers qui anticipent des difficultés de recrutement sont extrêmement variés : exploitants d’équipements sportifs et culturels, couvreurs et vétérinaire composent le trio de tête de cette catégorie. En revanche les postes d’agents administratifs, cadres ou créateurs de communication devraient trouver leur bonheur. Signe de la tertiarisation accrue de l’économie française.

 

   

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