Les soldes ne sont plus ce qu'elles étaient

Entre des promotions permanentes, des dates mal choisies, des livraisons qui tardent, les soldes 2022 confirment que cette période ne représente plus une période décisive pour les commerçants. 

 « Il y a une demande incessante de remise. Les petits prix, les promotions proposées tout au long de l’année font perdre aux clientes la notion du juste prix, celui qui nous permet de nous rémunérer à peu près correctement ! ». Ce cri du cœur d’un commerçant résume bien le sentiment de nombreux chefs d’entreprises alors que s’ouvre la période des soldes. C’est certain, elles ne sont plus ce qu’elles étaient, en raison des promos et remises incessantes tout au long de l’année et du poids pris par le e-commerce.

De faibles démarques à attendre

70% d'entre eux pratiqueront des démarques jusqu'à 30% dans la grande majorité des cas, selon une étude du SDI.
Ce taux de démarque est faible au regard des 50% habituellement affichés sur les vitrines. De fait, contrairement à la grande distribution dont les pratiques consistent à la constitution de stocks en vue des soldes, les démarques pratiquées par les indépendants visent réellement au déstockage de produits invendus... encore faut-il avoir disposé d'un temps raisonnable nécessaire à la vente des dits produits.

Entre les retards de livraison et des dates de soldes fixées bien trop en amont dans la saison, le temps de mise en vente « au prix » des produits et donc la capacité des commerçants à dégager une marge correcte sont réduits à la portion congrue.

Circonstance exceptionnelle supplémentaire cette année, près de trois commerçants sur quatre ont connu des retards de livraison voire des livraisons seulement partielles, si bien que la durée de mise en rayon des produits au prix normal en a été réduite d'autant.
Pour certains, les livraisons tardives leur interdisent de pratiquer des soldes sur les produits concernés, lesquels doivent être légalement mis en rayon au minimum un mois avant de pouvoir être soldés.

Une période promotionnelle parmi d'autres

Un tiers des commerçants estiment que les soldes sont devenues une nouvelle modalité de faire des ventes, perdant de fait leur fonction initiale de liquidation des stocks.

Ainsi, 60% d'entre eux ne ressentent pas d'attente particulière de leur clientèle quant aux soldes, devenues une période promotionnelle parmi tant d'autres. Ils ne sont d'ailleurs que 36% à estimer que la période de soldes leur permettra d'écouler la majeure partie de leur stock.

Ces commerçants dénoncent une politique permanente de baisse des prix, entre promotions, anniversaires, French Days, Black Friday et soldes privés qui induisent une perte de repère d'une clientèle sollicitée en permanence.
Seuls 20% d'entre eux pratiquent les ventes privées, par définition à destination exclusive de leur clientèle régulière.

Marge vs volume

Ils se plient bon gré mal gré à cette donnée d'environnement concurrentiel généré par les grandes enseignes et les pure-players du e-commerce.

Les produits soldés, et il s'agit en principe de la définition même des soldes, sont ceux qui subsistent en fin de saison, une fois la majeure partie des produits vendus à leur juste prix. Pour un indépendant, les soldes ont pour objet de renforcer sa trésorerie à défaut de dégager une marge sur la vente. C'est une différence fondamentale avec la grande distribution qui acquiert de grandes quantités de produits en prévision des soldes et mise sur le volume des ventes pour compenser une marge plus faible.

Lors des deux dernières années, les périodes de soldes avaient été reportées en raison de la pandémie de Covid 19, donnant lieu à un affrontement entre la grande distribution qui voulait les voir fixées le plus tôt possible et le commerce de proximité qui voulait les repousser le plus loin possible.

De fait les commerçants sont unanimes à dénoncer des périodes de soldes qui interviennent beaucoup trop tôt dans la saison. Pratiquer des soldes d'été, ou plus précisément sur des produits de la saison d'été, deux jours après le début calendaire de ladite saison est une aberration. Logiquement, les invendus devraient faire l'objet de vente à prix cassés en fin de saison, soit fin au mieux mi-août.

   

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